ANALYSE : les conséquences du référendum irlandais pour les associations de défense de la vie à l’échelle internationale

By | May 18, 2018

NEW YORK, le 18 mai (C-Fam) Vendredi prochain, les Irlandais se rendront aux urnes pour décider ou non d’abroger le huitième amendement de leur constitution, qui protège la vie de l’enfant dans le sein de sa mère. Leur choix aura des conséquences pour la vie des enfants irlandais à naître et pour le monde entier.

L’Irlande est sans doute le pays auquel le système des Nations Unies s’est attaqué le plus énergiquement pour qu’il modifie sa législation sur l’avortement. Depuis les années quatre-vingt-dix, des experts et des bureaucrates des Nations Unies assaillent les diplomates et les hommes politiques irlandais à New York et à Genève en leur vantant les bienfaits de l’IVG pour les femmes et en critiquant les Irlandais pour leur manque de sensibilité et de compassion.

Les diplomates irlandais ont rarement protesté et se sont souvent montrés indifférents aux prérogatives souveraines de leur propre peuple et à la vie de l’enfant à naître. Les électeurs irlandais ont aujourd’hui la possibilité de répondre par eux-mêmes, sans la médiation de bureaucrates. Leur avis aura une incidence sur trois aspects importants pour les associations de défense de la vie à l’échelle internationale.

Tout d’abord, le vote a une valeur symbolique pour les partisans de l’avortement. L’Irlande a été un bastion du catholicisme et sans doute la plus grande force d’opposition à l’IVG dans le monde. Il y a seulement dix ans, il aurait été impensable de priver l’enfant à naître de toute protection. Pour l’Irlande, un vote en faveur de l’avortement marquerait une nouvelle étape sur la voie d’une société sécularisée, voire anticatholique.

Ensuite, un vote de cette nature favoriserait la consécration d’un droit international à l’IVG. L’Irlande est l’un des rares pays au monde où l’avortement n’est autorisé dans aucun cas. La législation de ces pays rappelle quotidiennement aux mouvements favorables à l’IVG que cette pratique ne constitue pas un droit international. Tant que le huitième amendement à la Constitution irlandaise reste en vigueur, on ne peut affirmer que l’Irlande considère le droit à l’avortement comme partie intégrante de ses obligations internationales au titre des instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, quoi qu’en disent les mouvements favorables à l’IVG et les bureaucrates des Nations Unies.

Enfin, si les Irlandais votent oui, l’un des plus gros obstacles au discours mensonger des mouvements favorables à l’avortement disparaîtra. L’Irlande sera devenue le second pays après le Chili à revenir sur une interdiction complète de l’IVG après si longtemps. Autre point commun, ces deux pays obtiennent les meilleurs résultats au monde en matière de prévention des décès maternels durant l’accouchement et la grossesse. Pendant des dizaines d’années, ils ont assuré une forte protection juridique à l’enfant à naître tout en obtenant des résultats exceptionnels en matière de santé maternelle. Cette situation a toujours été une épine dans le pied des mouvements de défense de l’avortement, car elle contredit l’un de leurs principaux arguments, à savoir que l’IVG légale offre d’une certaine manière une sécurité aux femmes et améliore la santé maternelle.

Le fait que des mouvements de défense de l’avortement, soutenus par des États étrangers et par George Soros, ont dépensé beaucoup d’argent en Irlande, parfois illégalement, manifeste l’importance internationale de ce référendum.

Tous les signes montrent que le résultat sera serré, même si les partisans de l’IVG disposent d’un avantage stratégique appréciable. Aucun grand journal irlandais ne plaide pour le maintien du huitième amendement. Les médias parlent surtout des cas difficiles, comme le viol, le handicap ou les risques pour la vie de la mère. Facebook et Google ont bloqué toutes les publicités en ligne qui portaient sur le référendum, car ils savaient que les associations de défense de la vie utilisaient beaucoup ce mode de communication pour toucher les électeurs.

Pour les futures générations d’Irlandais, la partie est truquée. Leur sort est aujourd’hui entre les mains des hommes et des femmes de bonne volonté du pays. Les Américains, qui connaissent bien l’angoisse physique et politique que ferait naître une légalisation de l’avortement, ne peuvent que les exhorter à voter pour la défense la vie.