Des partisans de l’avortement cherchent à influencer Donald Trump afin de conserver les fonds utilisés pour financer des IVG à l’étranger

By Susan Yoshihara, Ph.D. | December 3, 2016

NEW YORK, le 2 décembre (C-Fam) Les organisations internationales de promotion de l’avortement les plus célèbres cherchent à convaincre le futur gouvernement Trump de ne pas réduire leur financement en réappliquant la politique de Mexico de 1984.

Cette politique impose aux bénéficiaires de l’aide américaine aux pays étrangers en matière de planification familiale de ne pas pratiquer d’avortements et de ne pas promouvoir activement l’IVG. Cette politique a été abandonnée par les gouvernements démocrates et réappliquée par les républicains.

Suzanne Ehlers, présidente et directrice générale de Population Action International (PAI), a déclaré qu’elle « travaillait dans l’hypothèse où M. Trump réappliquerait cette politique le jour de sa prise de fonctions ou le lendemain ». PAI a été fondée à la fin des années 60 en vue d’obtenir le soutien de la population à des politiques malthusiennes mises en œuvre à l’étranger et financées par le contribuable.

Chloë Cooney, responsable des actions internationales de sensibilisation à la Planned Parenthood Federation of America, a pris un ton alarmiste en affirmant que « [d]es établissements de santé ferment brutalement parce qu’ils ne sont plus financés».

En réalité, ces établissements ne seront pas contraints de fermer, car ils peuvent continuer à pratiquer des avortements en faisant appel à d’autres sources de financement.

Par le passé, la politique de Mexico n’a pas restreint l’accès à la planification familiale et le financement américain est resté le plus élevé au monde. Les sommes versées s’élèvent aujourd’hui à 600 millions de dollars.

Les partisans de l’avortement invoquent deux études de 2011 qui ont tenté d’établir un lien en entre cette politique d’une part et une réduction des services et une augmentation des taux d’IVG d’autre part, mais ces études ont été discréditées, car les méthodes appliquées et les chiffres utilisés étaient erronés.

La politique de Mexico est péjorativement appelée « règle du bâillon mondial », parce que le fait d’interdire aux bénéficiaires de l’aide de promouvoir l’IVG est considéré par les mouvements de défense de l’avortement comme une violation de la liberté d’expression, de la clause d’égale protection et des garanties prévues par la loi. En 2002, ces mouvements ont poursuivi en justice George W. Bush et ont été déboutés. Dans l’arrêt rendu en 2002, Sonia Sotomayor, qui est aujourd’hui juge à la Cour suprême, a conclu que le gouvernement « peut librement favoriser la lutte contre l’avortement au détriment des partisans de l’IVG » à l’aide de fonds publics.

Les féministes ne sont pas certaines que le fait de considérer l’avortement comme un droit des femmes sera un argument aussi efficace que sous le gouvernement Obama. « Le futur président a bien montré qu’il ne respectait pas les femmes », a déclaré à NBC News Beth Schlachter, directrice exécutive de Family Planning 2020. Mme Schlachter préconise plutôt des politiques malthusiennes, en supposant que les pays stables et riches sont moins exposés aux mouvements extrémistes.

En réalité, les spécialistes de la sécurité n’ont jamais pu établir de lien déterminant entre un taux de fécondité élevé et l’extrémisme violent. Au contraire, des experts ont montré comment la baisse de la fécondité a eu un effet déstabilisateur sur la situation politique internationale.

Mme Ehlers espère que les arguments économiques fonctionneront. « Il n’existe aucune autre action aussi simple si vous cherchez à créer des marchés dans le monde. Si cela ne séduit pas un entrepreneur comme le futur président, j’ignore ce qui pourrait le convaincre », a-t-elle déclaré.

M. Trump pourrait être davantage convaincu par l’intention de Ronald Reagan lorsqu’il a mis en place cette politique.

Selon Bill Gribbin, qui a travaillé pour le gouvernement Reagan, ce dernier a appliqué les mêmes principes en dynamisant l’économie américaine et en s’attaquant à l’establishment malthusien enraciné dans son propre parti. Dans le document établissant la politique de Mexico, M. Reagan a écrit que « l’homme est la ressource suprême » et que, pour « de nombreux pays, la croissance démographique a constitué un élément essentiel du progrès économique ».

M. Gribbin a expliqué que, pour Ronald Reagan, « l’avortement et l’étatisme économique étaient des maux indissociables. Tous deux ont pour origine une conception négative de ce que les individus et les familles peuvent accomplir pour eux-mêmes et pour le bien commun. »