Éditorial: Est-ce l’heure pour les féministes des Nations Unies de tout arrêter ?

By Austin Ruse | April 19, 2018

NEW YORK, 19 Avril (C-Fam) Ce fut un moment plutôt poignant: une féministe déplorant l’absence de tout avancement sur la question de l’avortement lors de la Commission sur la Condition de la Femme qui s’est terminée récemment.

Elle a déclaré: “En tant que groupe, nous avons été  déçues. Si nous ne sommes pas capables d’aller de l’avant, c’est une perte de temps pour nous, féministes. J’ai déjà discuté avec ONU Femmes et d’autres groupes pour réclamer du changement, parce que comme je l’ai dit, cela ne vaut plus la peine de donner mon temps et mon énergie pour venir ici et agir pour se retrouver avec moins que rien.

Serait-elle être encore plus contrariée vu qu’une autre commission s’est terminée vendredi sans document final ? La Commission de la Population et du Développement s’est clôturée vendredi dernier après-midi avec des délégués s’accordant sur le fait qu’au aucun accord n’était possible. Quels en étaient les enjeux ? L’avortement et la souveraineté des États.

Pour les Européens, le long héritage des politiques de gauche se perpétue dans leur type de féminisme. Ils répandent avec ardeur les principes fondamentaux de leur idéologie, une autonomie sexuelle radicalisée, dans le monde entier et spécialement afin de l’imposer aux femmes d’Afrique. Les Africains ont résisté, tout comme l’administration Trump. Les Européens ont préféré ne pas avoir de document du tout plutôt que d’en avoir un qui ne fasse pas la promotion de l’avortement. Parfait. Point de document.

Explication. Les féministes ont passé un quart de siècle à promouvoir l’avortement aux Nations Unies et elles n’ont même pas obtenu une syllabe de plus que ce qu’elles avaient obtenu à la Conférence du Caire en 1994. Et combien est-ce humiliant pour elles de ne pas pouvoir paraître ouvertement et demander ce qu’elles veulent; elles doivent utiliser un langage intentionnellement vague, quasiment abscons, comme l’expression santé reproductive. Mais elles doivent se battre bec et ongles pour qu’on soit d’accord avec leur sacré langage.

Presque tout le monde dans ce milieu admet que la santé reproductive inclut l’avortement. Donc, lorsque ce terme est introduit dans des documents par l’extrême gauche, et cela se produit souvent, les ONG pro-vie et les nations pro-vie insistent pour qu’il soit supprimé. Àdéfaut, elles insistent pour son remplacement par des expressions moins offensantes comme santé maternelle. Àdéfaut, elles insistent sur des terminologies qui excluent l’avortement de l’expression.

Et les féministes doivent lutter et lutter pied à pied sur leur route pour, dans le cas de la Commission Population et Développement n’aboutir à aucun résultat. Elles semblent vouloir abandonner les femmes d’Afrique à leur sort si elles ne peuvent pas obtenir leur dû – celui de l’innocent enfant à naître.

Le projet féministe de se servir des Nations Unies comme moyen de faire avancer leur cause sous le couvert des droits de l’homme a toujours été une proposition tordue. Tout d’abord, c’est une violation de la souveraineté des nations que de voir une chose aussi controversée imposée par un organisme international. Même celles qui sont favorables à l’avortement devraient se méfier de le voir imposer au monde entier par une bureaucratie de la ville de New York.

Les féministes ont dépensé littéralement des centaines de millions de dollars et des centaines de milliers d’heures/personnes à tenter d’utiliser les Nations Unies pour imposer l’avortement au monde et elles n’ont pas fait avancer leur cause d’un pouce en vingt-cinq ans. Peut-être devraient-elles écouter le conseil d’une féministe après leur échec à la Commission sur la Condition de la Femme et tout arrêter.