Éditorial : l’Afrique et les nouvelles puissances impériales

By Austin Ruse | July 6, 2018

WASHINGTON, le 6 juillet (C-Fam) Avant-hier, aux États-Unis, nous avons célébré l’anniversaire de notre indépendance vis-à-vis de l’Angleterre. On pourrait dire que nous sommes le fruit des visées impérialistes des Anglais, et pourtant, quelque chose a changé. Au fil des décennies, les colons anglais, y compris les membres de ma propre famille, se sont forgé une nouvelle identité et se sont rendu compte qu’ils s’étaient détachés de la mère patrie.

Dans son nouveau livre, The Virtue of Nationalism, Yoram Hazony postule que les nations sont constituées de différentes familles, tribus et clans qui finissent par considérer qu’ils forment un peuple distinct, dont les coutumes, les traditions et la religion sont similaires. Ce sont ces raisons, ainsi que le besoin de disposer d’une défense commune, qui expliquent l’apparition d’une nouvelle nation.

Selon M. Hazony, les États-nations offrent la meilleure protection possible aux populations et le plus grand danger vient des visées impérialistes, qu’elles soient le fait d’autres pays ou d’organisations multilatérales.

Les impérialistes cherchent à imposer leur conception du bien à d’autres pays. Ils ont recours à la persuasion et, si on leur résiste, à la force. Il faut bien comprendre que les intentions des personnes ayant des visées impérialistes sont bonnes. Ces individus pensent sincèrement que leur mode de vie est le meilleur possible et doit être adopté par ceux qui résistent, tous ignorants, même s’il leur faut pour cela proférer des menaces ou user de violence.

M. Hazony considère qu’un nouvel imperium s’est formé à New York, à Bruxelles, dans les autres capitales européennes et à Washington. Je le rejoins sur cette idée. On peut parler de visée impérialiste destinée à imposer un mode de vie sincèrement accepté par les impérialistes. Ces derniers ne s’intéressent qu’au monde matériel et sont animés par la conviction que certaines institutions — en particulier la famille et la religion — doivent être bouleversées afin que l’homme puisse enfin être libre.

Ces bureaucrates qui travaillent à l’ONU, à l’Union européenne et au sein du gouvernement américain pensent sincèrement que la famille classique constitue un danger pour le bonheur de l’humanité. Ils pensent sincèrement que la foi traditionnelle est dangereuse pour les pratiquants et surtout pour les non-pratiquants. Ils croient sincèrement au caractère libérateur de la révolution sexuelle. Enfin, comme tous les impérialistes, ils pensent sincèrement que c’est à eux de décider comment les hommes, les femmes et les enfants du monde entier doivent vivre.

La principale cible du nouvel imperium semble être l’Afrique. Sur ce continent, un grand nombre d’États (mais pas tous) souhaitent défendre leur culture, leurs traditions et leur souveraineté nationale.

De même, certains pays européens, notamment la Pologne et la Hongrie, semblent résister à l’Union européenne. Pour cette raison, celle-ci les menaces et les injurie. C’est ainsi que fonctionne le nouvel imperium, comme tous ceux qui l’ont précédé.

Il est remarquable de constater que les États africains font partie des pays les moins développés au monde. Ils ont besoin de l’argent que peuvent leur verser les riches pays donateurs, et pourtant, ils souhaitent résister.

Je pense que l’Afrique est riche de ses traditions dans le domaine de la foi et de la famille et qu’elle peut réussir à sauver l’Occident. Pour cela, nous, les croyants des pays riches, devons peser sur notre propre gouvernement afin d’empêcher que les nouvelles puissances impériales n’exercent des pressions sur ce continent.