EDITORIAL: Un rapporteur des Nations Unies déclare que la mort provoquée par un avortement raté équivaut à un meurtre arbitraire.

By Stefano Gennarini, J.D. | June 16, 2017

NEW YORK, 16 juin (C-Fam) Le rapporteur spécial de l’ONU sur les questions extrajudiciaires ou les exécutions arbitraires,  Agnes Callamard, a exposé sa vision qui compare toute mort des suites d’un avortement raté à un meurtre extrajudiciaire s’il a lieu dans un pays qui protège les enfants dans le sein de leur mère.

« Lorsque la mort d’une femme peut être liée à un refus délibéré d’accès à des soins pour protéger la vie en raison d’un rejet total de l’avortement cela s’apparente à un meurtre arbitraire basé sur le genre car subi uniquement par les  femmes. » a-t-elle déclaré aux quarante-sept membres du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève la semaine dernière.

Il est lamentable que pas un seul pays ne se soit opposé aux dernières ruses employées par la bureaucratie onusienne pour créer un droit international à l’avortement sur demande.

Et pourtant, les nation qu’elles soient riches ou pauvres ont de multiples raisons d’objecter, indépendamment de leurs lois sur l’avortement.

La théorie légale de la nouvelle experte, comme souligné dans son rapport, sape plusieurs principes fondamentaux de la loi internationale, et reste hautement invraisemblable.

Madame Callamard a arbitrairement étendu son propre mandat au-delà des actes et omissions commis par les acteurs gouvernementaux – où s’arrêtent les limites de son mandat – aux actes commis par des personnes privées, des entreprises, et d’autres acteurs non gouvernementaux.

Elle fonde le droit à la vie sur les droits économiques et sociaux, même si les traités des droits de l’homme contraignants n’envisagent le droit à la vie que dans le cadre de la prévention des privations arbitraires du droit à la vie par l’état.

La fusion de ces deux domaines des droits de l’homme séparés depuis longtemps considère toute “objection délibérée à procurer des biens et ou des services essentiels pour la sauvegarde de la vie” comme une forme de meurtre extrajudiciaire “où il peut être démontré que ce déni est délibéré, basé sur la discrimination dans la loi et la pratique et où l’état savait ou aurait dû savoir que la mort en résulterait”.

De plus, Madame Callamard suggère que l’avortement est un “service essentiel de santé”. Effectivement, le système de l’ONU inclut l’avortement dans la liste des composants basiques de “santé sexuelle et reproductive”, mais les nations souveraines n’ont jamais accepté d’en faire un texte de loi.

La communauté médicale n’a pas non plus accepté l’avortement comme service de protection de la vie. Madame Callamard établit un “lien direct” entre la pénalisation de l’avortement et la mortalité maternelle, citant les opinions de la bureaucratie des droits de l’hommes de l’ONU. Cette notion a été réfutée de manière répétée. Certains pays dotés des lois les plus restrictives en matière d’avortement au monde, comme l’Irlande, le Chili, Malte, le Sri Lanka et d’autres, figurent parmi ceux qui présentent les meilleurs résultats de santé maternelle.

Dévoilant le but final normatif des bureaucrates de l’ONU qui l’ont aidée à rédiger leur rapport, Madame Callamard a lancé la définition historiquement consensuelle du genre comme équivalent du terme sexe dans son rapport sur une “approche sensible au genre” des meurtres extrajudiciaires.

Dans ce contexte, le genre inclut des catégories telles que homosexuel, bisexuel, transgenre, et autres. Il n’existe plus de séparation entre la sphère publique et la sphère privée dans cette approche “genrée”. Toute forme de discrimination est considérée comme une agression contre les droits de l’homme, et aucune exception n’est acceptée quelqu’en soit la raison ou la justification légale. Une intention délibérée d’un acteur de l’Etat n’est pas même requise.

Il n’est pas surprenant que l’accentuation par la bureaucratie de l’ONU des théories juridiques visant à imposer aux Etats l’avortement comme une obligation se fasse sous la direction de l’ancienne activiste pro-avortement Kate Gillmore, qui est maintenant numéro deux de la bureaucratie des droits de l’homme de l’ONU.

On peut se demander si un quelconque sphère de la famille, de la vie privée ou publique peut échapper aux bureaucrates de l’ONU sur la base de cette théorie du genre. Cet audacieux nouveau monde légal devrait faire froid dans le dos aux gouvernements et à leurs avocats internationaux.