La Commission de l’ONU sur les Femmes s’achemine vers une impasse

By Stefano Gennarini, J.D. | February 16, 2018

NEW YORK, le 16 février (C-Fam) Il y a deux ans, la Commission sur le statut de la femme n’est pas arrivée à s’accorder sur un document final, en raison d’idées polémiques.

Une représentante du groupe des 54 pays africains a interpellé l’agence de l’ONU pour les femmes qui a préparé le projet de texte: “Ce texte de départ inclut de nombreuses notions qui ne sont pas consensuelles. Cela ne correspond pas à la pratique. Nous demandons au Secrétariat de ne pas s’y essayer à nouveau!”

Le groupe africain a rejeté le projet d’accord de départ initialement proposé par la Colombie qui préside la commission cette année. Le projet inclut des termes tels que “éducation sexuelle inclusive” et “santé reproductive et sexuelle” sans aucune réserve – des lignes rouges pour beaucoup de nations africaines.

Les délégués se sont rencontrés la semaine dernière pour discuter du calendrier des négociations autour du projet d’accord sur les politiques pour autonomiser les femmes de la campagne. Ils ont repris les travaux exactement où ils les  avaient laissé en 2012, la commision avait abordé le même sujet lors de sa session annuelle. Cette fois-ci, les pays n’ont pas réussi à se mettre d’accord à cause de discussions autour des mêmes questions. 

Des sources ont dit à Friday Fax que les délégations latino-américaines avaient fait pression sur la délégation de Colombie pour introduire les termes controversés dans le projet d’accord, alors même que les délégués européens les encourageaient à faire preuve de prudence et à agir de manière impartiale afin de ne pas compromettre les négociations.

Les délégués ont fait part de leurs craintes que les pressions de plus en plus fortes exercées pour arriver à un accord, surtout à la lumière du revers essuyé au sujet des femmes rurales en 2012,  donnent au meneur des négociations et président de commission un levier supplémentaire pour résoudre les différences par la formulation.

Durant la préparation, le modérateur colombien a fait part de son intention de s’en tenir à l’agenda des négociations qui doit débuter le premier mars et a proposé un nouveau fonctionnement pour les négociations cette année. Il va encadrer les négociations, et tenter de résoudre les différences entre les états, par un “texte de travail” tiré de la toute première version du projet, au lieu de permettre aux pays de lire la première version du projet avec toutes les suggestions des différents pays.

Un texte de travail n’est habituellement pas utilisé avant des niveaux ultérieurs de négociation, lorsqu’il devient urgent d’arriver à un accord. La décision de la Colombie d’utiliser cette nouvelle méthode montre qu’ils anticipent des négociations ardues, et veulent guider les négociations aussi vite que possible.

“Cela évitera dans la mesure du possible de longues heures de travail”, déclarait le délégué colombien.

D’autres délégations sont aussi intervenues pour se plaindre du côté déséquilibré du projet.

Le Saint Siège  en référence à l’éducation sexuelle et à la santé reproductive et sexuelle a exprimé son inquiétude car le projet contient “de nombreux éléments qui divisent”, il a appelé reconnaître le rôle central de la famille, et s’est plaint que le secrétariat des Nations Unies pour les femmes n’ait pas pris en compte une “diversité des points de vue.”

La Fédération de Russie a également exprimé son dépit face à l’accent mis sur la santé reproductive et sexuelle. “Les femmes n’ont pas seulement besoin d’accès à ces services” a déclaré un délégué.

Les états Africains et Asiatiques ont exprimé leur besoin de se concentrer sur un  champ plus large de questions de développement dans les zones rurales, incluant l’éducation, l’hygiène, la santé, et la sécurité alimentaire.

Les états donateurs ont pris la parole pour soutenirle projet et en appeler à mettre ultérieurement l’accent sur les droits de l’homme et l’égalité du genre.

Un autre accord important qui doit être discuté par la commission cette année concernera l’organisation du 25ème anniversaire de la Conférence de Pékin sur les Femmes en 2020.