La nouvelle étude selon laquelle la politique américaine est à l’origine de l’augmentation des avortements en Afrique pose question.

By Rebecca Oas, Ph.D. | July 12, 2019

WASHINGTON, D.C., le 12 juillet (C-Fam) Selon un nouvel article paru dans le journal de médecine “Lancet Global Health”, la politique appelée “de Mexico” est à l’origine d’une hausse des avortements en Afrique Sub-saharienne, en raison d’une baisse de l’utilisation des contraceptifs et de l’augmentation de grossesses non désirées. Les opposants à cette politique continuent à demander sa suppression, cependant l’histoire est plus complexe que cela.

Les auteurs et les analystes estiment que “la baisse de l’aide américaine aux associations de planning familial, et surtout à celles qui considèrent l’avortement comme une méthode de contrôle des naissances”, augmente la fréquence des avortements dans les pays d’Afrique qu’ils ont étudiés. La politique de Mexico – réinstaurée et étendue sous le Président Trump – sous le nom de “Protection de la vie dans le cadre de l’aide financière à la santé mondiale”, ne réduit pas l’aide des USA au Planning familial ou à la santé mondiale en général. Au contraire, elle interdit le financement des organisations étrangères qui pratiquent l’avortement ou en font la promotion sans tenir compte du travail qu’elles peuvent aussi fournir par ailleurs.

En réalité, assez peu d’organisations ont refusé de se conformer avec la politique, se privant par là même des financements américains. Et cela concerne en premier lieu les géants américains internationaux comme la Fédération internationale du planning familial et Marie Stopes international.

Si le Planning familial et Marie Stopes considèrent clairement l’avortement comme une méthode de contrôle des naissances, cette position s’oppose tant à la loi américaine qu’aux accords internationaux. L’Amendement Helms américain de 1973 interdit le financement de l’avortement à l’étranger comme méthode de contrôle des naissances, et la Conférence internationale sur la population et le développement déclare, “L’avortement ne devra en aucun cas être considéré comme une méthode de régulation des naissances.”

L’article du “Lancet” montre les difficultés pratiques que posent la réinstauration et le retret de la politique de Mexico tous les quatre ou huit ans, comme cela est arrivé sous les Administrations républicaines et démocrates depuis l’investiture de Ronald Reagan à la présidence. Les puisssantes et importantes associations comme le planning familial et Marie Stoops reçoivent des aides financières conséquentes sous les administrations favorables à l’avortement et cela se fait souvent aux dépends d’autres organisations d’aide de santé locales qui sont beaucoup plus susceptibles de se conformer à la politique de Mexico.

Il est difficile de nier que le jeu politique autour du statut de la Politique de Mexico n’est pas idéal pour répondre aux besoins des habitants de pays recevant l’aide américaine. Ses

détracteurs pro-avortement appellent sans cesse au retret définitif de la Politique. Mais la Politique appuie une loi américaine en vigueur interdisant le financement de l’avortement en tant que méthode de régulation des naissances et correspond bien mieux à l’accord de la Conférence du Caire qu’aux positions prises par le Planning familial et Marie Stopes. Elle est aussi bien mieux alignée sur les opinions généralement répandues dans les pays
sub-sahariens concernées par l’article du “Lancet”, comme cela est soulevé dans son éditorial . Editorial dont l’auteur souligne qu’en Zambie, par exemple, l’avortement peut être légal à certaines conditions, mais est “généralement considéré comme une transgression morale”. Nombre de pays d’Afrique Sub-saharienne conservent des lois pro-vie, et Marie Stopes a été accusée de pratiquer des avortements illégaux dans de nombreux pays africains.

Il est donc possible de dire que bloquer de façon permanente les aides financières américaines aux organisations pro-avortement est dans la ligne des priorités américaines, les accords internationaux, et les opinions des bénéficiaires des aides. Cela permettrait également de procurer une certaine stabilité et une vue à long terme aux réseaux locaux de santé et à des associations locales plus petites de se développer et aider les personnes, indépendamment de l’issue des élections présidentielles américaines.