L’ambassadeur des États-Unis alimente une dispute publique sur l’homosexualité en Zambie, pays ravagé par le SIDA
NEW YORK, 13 décembre (C-Fam). Une guerre de paroles a éclaté entre l’ambassadeur des États-Unis en Zambie, Daniel Foote, et le gouvernement de la Zambie au sujet des lois de ce pays conservateur sur le comportement homosexuel. L’ambassadeur américain a même menacé de suspendre l’aide financière à ce pays africain ravagé par le SIDA.
« J’ai vu ce titre géant – du sexe gay dès quinze ans – alors que le gouvernement se martelait la poitrine en disant “nous ne le permettons pas” et intimidait les dix pour cent de votre population qui sont nés homosexuels », a déclaré Foote en souriant et en faisant des gestes avec ses bras, comme un gorille se frappant la poitrine. Il commentait la récente condamnation de deux hommes pour avoir commis des actes homosexuels, et sa couverture médiatique dans les journaux officiels zambiens.
Foote a qualifié la condamnation des deux hommes d’« horrible » et d’« oppressive » dans un communiqué de presse du 29 novembre. Le président zambien Edgar Lungu a rétorqué : « S’il existe des pays qui permettent la bestialité, qu’ils le fassent, mais pas ici », a-t-il déclaré.
Le ministre zambien des Affaires étrangères, Joseph Malanji, a déclaré qu’il allait déposer une plainte officielle auprès du Département d’État américain. Malanji a accusé Foote d’avoir agi à titre personnel, sans instruction du président américain Donald J. Trump. Il a décrit la politique intérieure et étrangère de Trump comme étant favorable à la famille.
Foote a répondu à l’accusation selon laquelle il agissait en son propre nom sans autorisation en affirmant sa propre autorité lors de la conférence de presse. Il a inclus le sujet de l’homosexualité dans un ensemble plus large d’implications américaines en Zambie.
Sa déclaration préparée de quinze minutes a souligné la générosité du gouvernement américain envers la Zambie. La Zambie reçoit plus de 500 millions de dollars de subventions américaines, qui soutiennent, entre autres mesures de santé, un traitement anti-rétrovirus pour plus d’un million de Zambiens.
Foote a affirmé qu’il existait un lien entre les lois zambiennes sur la sodomie et la corruption du gouvernement zambien, laissant entendre que c’était le signe avant-coureur de choses pires à venir.
« Cibler et marginaliser les minorités, en particulier les homosexuels, a été un signal d’alarme de futures atrocités commises par des gouvernements dans de nombreux pays », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il espérait que les « vraies valeurs zambiennes » prévaudraient. Et il a longuement parlé du christianisme, qui est la religion majoritaire en Zambie. Il a cité à la fois Jésus et le pape François à l’appui de son acceptation de l’homosexualité.
« J’ai été choqué par le venin et la haine dirigés contre moi et mon pays, principalement au nom des valeurs “chrétiennes” », a-t-il déclaré, affirmant que cela ne reflétait les façons de voir que d’une « petite minorité » de Zambiens.
Malgré cela, le diplomate de carrière ne semblait pas désireux de menacer de couper l’aide américaine pour sa dispute avec le président de la Zambie sur l’homosexualité.
« Je ne veux pas parler aujourd’hui de l’aide des États-Unis aux pays étrangers… » a-t-il dit, comme s’il n’avait pas, en fait, le pouvoir de menacer le retrait de l’aide du fait des lois zambiennes sur la sodomie. En même temps, avec une candeur typiquement bureaucratique, il n’a pas hésité à faire cette menace.
« Au fil du temps – et cela fait deux ans pour moi – si vous voyez que quelqu’un ne coopère pas, je pense que la tendance nationale va être que les niveaux d’aide vont changer », a-t-il concédé lors des questions.
Parmi les pays ravagés par l’épidémie de SIDA, la Zambie est l’un des plus durement touchés. Selon les données des Nations Unies, la prévalence du VIH est parmi les plus élevées au monde depuis plus de deux décennies et reste obstinément au niveau de 11%. Il y a dans le pays 250 000 orphelins du fait du SIDA.
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