L’Assemblée générale rejette un programme d’éducation sexuelle controversé et lance une campagne de lutte contre le harcèlement

By Stefano Gennarini, J.D. | December 3, 2016

NEW YORK, le 2 décembre (C-Fam) Une campagne lancée il y a trois ans pour que l’Assemblée générale approuve un programme d’« éducation sexuelle complète » a échoué lors des négociations menées cette année.

Les auteurs de la résolution annuelle de l’Assemblée générale sur les droits de l’enfant n’ont pas fait figurer l’« éducation sexuelle complète » dans le projet de résolution à l’examen, ce qui a permis d’aboutir à une trêve dans l’une des luttes les plus acharnées sur les questions sociales à l’ONU.

Les normes de l’Organisation mondiale de la Santé relatives à l’éducation sexuelle complète qui sont applicables dans les pays européens prévoient d’apprendre aux enfants de moins de quatre ans ce qu’est la « masturbation des petits enfants » et promeuvent l’acceptation sociale de l’homosexualité et de la transsexualité à l’école primaire.

Ce programme controversé, qui a déclenché un tollé à l’ONU, a été mentionné dans une résolution pour la première fois en 2012, au Conseil économique et social. Depuis lors, l’Assemblée générale, qui donne son approbation définitive à toutes les politiques de l’ONU, s’est enfermée dans un débat insoluble sur l’application de ce programme.

L’année dernière, pour la première fois, la résolution sur les droits de l’enfant a été adoptée par un vote, ses auteurs européens et latino-américains ayant insisté pour y faire figurer l’éducation sexuelle complète en dépit des réserves des délégations africaines. De ce fait, la quasi-totalité des pays africains s’étaient abstenus.

Cette année, parmi les auteurs du projet de résolution, les délégations modérées ont tenté d’éviter un tel résultat. Elles ont écarté cette expression choquante,alors qu’elle figurait dans les premières versions du projet de résolution, élaborées en septembre.

Le nouveau terme est destiné à remplacer l’expression ancienne « éducation sexuelle adaptée à l’âge », qui constitue l’un des fondements de la politique de l’ONU depuis plus de vingt ans.

Lors des débats concernant une résolution sur la santé maternelle qui ne mentionnait pas l’éducation sexuelle complète, mais conservait le terme habituel, les délégations islandaise, australienne, argentine, colombienne, liechtensteinoise, néo-zélandaise et mexicaine ont considéré cette démarche comme « inutilement restrictive ».

De leur côté, les pays africains ont répété qu’ils n’étaient pas opposés à l’« éducation sexuelle », mais qu’ils voulaient simplement veiller au « strict respect du principe de l’adéquation à l’âge et du contexte culturel ». Ils sont même allés plus loin.

Chose rare, des menaces de suspension de l’aide proférées en coulisses ont été dénoncées lors d’une séance de l’Assemblée générale, lorsqu’un représentant du Sénégal, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré qu’il serait « regrettable et injuste » que des délégations qui aident les pays africains à améliorer la santé maternelle suspendent leur aide en raison d’un désaccord concernant l’éducation sexuelle complète.

Même si les pays africains ont peut-être une fois encore réussi à écarter le programme d’éducation sexuelle complète, les défenseurs des droits sexuels ont trouvé un nouveau moyen pour promouvoir leur cause : le programme de l’ONU visant à lutter contre le harcèlement des enfants dans le monde entier.

Les délégations qui appuient l’éducation sexuelle complète ont réussi à faire adopter par l’Assemblée générale la toute première campagne de lutte contre le harcèlement à l’échelle du système des Nations Unies, sans dissimuler que l’un de leurs principaux objectifs est de promouvoir l’acceptation de l’homosexualité chez les enfants.

Des délégations européennes et latino-américaines se sont plaintes que la résolution relative à la lutte contre le harcèlement ne mentionnait pas expressément « l’orientation sexuelle et l’identité de genre ».

Enfin, même si l’homosexualité et la transsexualité ne sont pas explicitement reconnues comme motifs de harcèlement dans la politique en question de l’ONU, un récent rapport de l’UNESCO sur le harcèlement fondé sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, financé par les Pays-Bas pour un coût de 300 000 dollars, montre que l’argent a plus de poids que les résolutions.