Les féministes décrient le soutien de l’ONU à la location d’utérus.

By Stefano Gennarini, J.D. | October 26, 2018

NEW YORK, le 26 octobre (C-Fam) Une coalition d’organisations féministes a adressé une pétition aux leaders du monde et à l’Assemblée générale des Nations-Unies pour interdire la maternité de substitution (GPA), en demandant aux gouvernements de ne pas financer les agences de l’ONU qui promeuvent cette pratique dangereuse et controversée.

En ce moment, les Nations Unies et deux de ses agences essaient d’influencer les gouvernements dans le monde, en particulier ceux des pays en voie de développement, en vue de la légalisation de la GPA, de la soi-disant maternité de substitution « altruiste », dit la pétition déposée sur le bureau du président de l’Assemblée générale.

Les féministes dénoncent « l’industrie de la location d’utérus » qui utilise les mêmes tactiques que les réseaux de traite humaine et fait signer aux femmes des contrats qui les font renoncer à leurs droits.

La coalition maintient que « la maternité de substitution altruiste n’existe pas ».

La pétition arrive dans la foulée d’un rapport du bureau des droits de l’homme de l’ONU sur la prévention de la vente d’enfants qui, de manière surprenante, ne prend pas position contre la maternité de substitution, altruiste ou commerciale, mais prône plutôt sa réglementation.

Plutôt que d’appeler à une interdiction de la maternité de substitution commerciale ou soi-disant altruiste, le bureau des droits de l’homme de l’ONU demande aux États de créer des règlements internationaux pour les deux. Et plutôt que de demander aux pays de respecter les droits de l’enfant à connaître son père et sa mère et à être pris en charge par eux, il réduit cette obligation au simple droit de connaître sa filiation biologique.

L’agence des Nations Unies pour la population (FNUAP) a une approche tout aussi ambiguë. Bien qu’elle n’ait pas de position officielle sur la maternité de substitution, elle promeut un accès aux techniques de reproduction artificielle comme faisant partie des politiques de « santé sexuelle et reproductive » partout où elle est politiquement réalisable.

Un rapport sur son activité en Chine montre que l’agence y promeut la maternité de substitution depuis au moins 2014. En Inde, elle a produit des éléments d’information neutres alertant sur les risques sanitaires. Dans un manuel sur les droits reproductifs, elle mentionne la reproduction artificielle et la maternité de substitution dans un chapitre sur le droit à bénéficier du progrès scientifique. Et dans un autre rapport, elle énumère la technologie de reproduction artificielle comme une partie de l’ensemble des services de santé reproductive et sexuelle que les hommes devraient se voir fournir.

Plus de deux cent cinquante organisations de 18 pays ont signé la pétition, la plupart provenant d’Europe et l’Amérique Latine. Seulement deux organisations américaines y figurent.

Commentant la pétition, le chercheur en maternité de substitution Danliela Bandelli dit au Friday Fax que cela ne la surprend pas :

« Il y a très peu d’information sur la maternité de substitution aux États-Unis. »

Bandelli a reçu mandat de l’Union Européenne, via une bourse Marie Curie, de rechercher des récits féministes sur la maternité de substitution, et a été surprise de la faible opposition à cette maternité de substitution aux Etats-Unis, en particulier comparés avec l’Europe.

Lorsque les recherches de Bandelli ont utilisé le Texas comme étalon de test, elle s’est battue pour trouver une opposition bien organisée contre la maternité de substitution parmi les organismes féministes et pro-vie aux États-Unis. C’est également un sujet sur lequel l’expert en technologie de reproduction Jennifer Lahl a écrit récemment. Bandelli a dit :

« Paradoxalement, c’est illégal dans de nombreux pays d’Europe, mais il y a là un mouvement abolitionniste très organisé et visible. »

Le mouvement féministe pour abolir la maternité de substitution modèle son propos sur le récit de la commercialisation des femmes de la campagne pour abolir la prostitution. Bandelli suppose que ce genre de dialogue échoue aux États-Unis où le libéralisme et l’autonomie personnelle sont des normes sociales dominantes.

Suggérant qu’informer le public des plus vastes conséquences psychologiques, sociales, économiques et sanitaires de la maternité de substitution peut avoir une résonance plus large, elle dit :

« Si l’on ne s’intéresse qu’aux femmes, on finit par court-circuiter. »