L’Organisation mondiale de la Santé ne considère plus le transsexualisme comme un trouble

By Rebecca Oas, Ph.D. | July 6, 2018

WASHINGTON, le 6 juillet (C-Fam) L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment annoncé que l’« incongruence de genre » (sentiment d’appartenir au sexe opposé) ne serait plus considérée comme un trouble mental dans sa prochaine Classification internationale des maladies. Un porte-parole de l’OMS a souligné que, si la pression exercée par les transsexuels avait joué un rôle, cette décision était fondée sur des données scientifiques.

L’OMS a mis à jour sa Classification internationale des maladies (CIM), la précédente édition ayant été publiée il y a plus de vingt ans. La future CIM-11 sera présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé qui se tiendra au printemps prochain et deviendra applicable au début de l’année 2022.

Comme nous l’avions prévu il y a déjà plusieurs années, l’OMS a retiré l’incongruence de genre de son chapitre sur les troubles mentaux et l’a placée dans un nouveau chapitre consacré à la santé sexuelle. Ce nouveau chapitreporte aussi sur les troubles sexuels, mais l’incongruence de genre figure dans une partie séparée et aucune expression qualifiée de stigmatisante par les militants transgenres n’est employée.

Le fait que cette catégorie figure dans la classification reste important, car celle-ci donne des orientations pour le diagnostic et les traitements au personnel médical du monde entier. Les patients qui souhaitent se faire opérer pour changer de sexe ou bénéficier d’une hormonothérapie doivent obtenir un diagnostic pour que leur assureur puisse éventuellement prendre en charge ces traitements.

Le docteur Lale Say, qui travaille au Département Santé et recherche génésiques de l’OMS, a expliqué que, « afin d’atténuer la stigmatisation [dont sont victimes les transgenres] tout en garantissant l’accès aux interventions médicales nécessaires, cette question avait été traitée dans un autre chapitre ».

Elle a ajouté que cette décision ne modifierait probablement pas les types de traitement demandés par les patients transgenres, mais « pourrait rendre l’accès [à ces traitements] plus facile, car elle permettra d’atténuer la stigmatisation et d’aider les personnes à mieux se soigner ».

Le docteur Say a pris soin de préciser que ce changement résultait de recherches scientifiques et non de la pression des militants transgenres, mais ces derniers ont rapidement crié victoire. La directrice de Transgender Europe, Julia Ehrt, a estimé que cette décision était « le fruit des efforts considérables déployés par les militants transsexuels ou de genre différent dans le monde entier ».

Aux États-Unis, des militants citent déjà la CIM-11 pour attaquer la décision prise par M. Trump d’interdire aux transgenres de devenir militaires.

L’Association américaine de psychiatrie publie son propre Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (le DSM), mais les États-Unis se servent officiellement de la classification établie par l’OMS. La modification de la classification a donc des conséquences importantes pour le système de santé américain, mais aussi pour les systèmes de santé d’autres pays. Le DSM qualifie encore la dysphorie sexuelle de trouble, mais certains militants, encouragés par le changement apporté à la classification de l’OMS, demandent que le DSM soit modifié dans le même sens à l’avenir.

Les controverses demeurent. Un article récemment publié dans la revue TheAtlantic, qui attirait l’attention sur les enfants dont la dysphorie sexuelle s’atténue avec l’âge, a provoqué l’indignation de militants qui craignent que ce phénomène ne remette en cause les droits des transgenres. L’auteur de l’article — qui se qualifie d’homme de gauche — a été attaqué et traité de fanatique pour avoir osé contester le discours dominant et faire état des exceptions observées.

Parallèlement, certains spécialistes doutent de l’affirmation selon laquelle les traitements médicaux qui permettent aux patients de changer de sexe sont réellement pertinents pour prévenir les nombreuses tentatives de suicide enregistrées chez les transgenres.