L’UNESCO fait pression pour implanter un programme d’éducation sexuelle controversé rejeté par l’Assemblée Générale

By Stefano Gennarini, J.D. | March 9, 2018

NEW YORK, le 9 mars (C-Fam). Les employés des Nations Unies font des déclarations impudentes quant à l’efficacité de leurs derniers efforts à initier les enfants dans le monde entier aux mystères du sexe, et ce, même si leur programme d’éducation sexuelle controversé a été rejeté par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

« L’éducation sexuelle ne peut pas se faire juste en une fois. Elle doit commencer tôt et continuer au long du cycle de l’éducation. Elle a à voir avec le comportement, le consentement, la façon de pratiquer l’activité sexuelle et avec qui », dit Christopher Castle, chef de section de la Santé et de l’Education à l’UNESCO, lors d’un évènement au Conseil de la Population à New-York.

Castle a fait de l’humour quant à sa  présentation des dernières consignes en matière d’éducation sexuelle de l’agence de l’éducation aux Nations Unies aux 40 membres des Etats des Nations Unies, la veille. Il a exprimé que l’éducation globale à la sexualité reste un sujet « chaud » pour beaucoup d’entre eux, mais qu’il avait été, dans l’ensemble, encouragé.

« Par le passé, c’était surtout nous qui nous préoccupions des droits et de la santé sexuelle et reproductive, en réaction aux pressions des forces conservatrices. Maintenant j’observe davantage d’équilibre dans la façon dont les états membres se positionnent là-dessus » a dit le membre du personnel de l’UNESCO.

Son argumentaire pour l’éducation globale à la sexualité impliquait de façon prévisible des arguments satisfaisant les pays conservateurs et d’autres satisfaisant les pays socialement progressistes.

Il a exalté les vertus de l’éducation sexuelle globale car « elles apportent davantage de connaissances ».

«Nous n’essayons pas seulement de parler des risques de l’activité sexuelle, et nous présentons la sexualité de façon positive », a-t ’il expliqué.

Le fonctionnaire de l’UNESCO a nié que cela mènerait à une augmentation de l’activité sexuelle et de prise de risque, disant qu’il s’agissait souvent d’une « perception fausse ». En même temps, il a admis que mesurer l’impact de l’éducation sexuelle globale, relève d’un véritable défi. En fait, les indications de l’UNESCO montrent que moins de la moitié des programmes d’éducation sexuelle montrent des résultats positifs en terme de retardement des débuts de l’activité sexuelle, la fidélité et l’utilisation correcte des préservatifs.

En dépit du manque évident de preuves que l’éducation sexuelle globale est efficace, Castle insiste sur le fait que les « programmes doivent être mis en place de façon fidèle » et « délivrés pleinement comme prévu » afin d’obtenir des résultats.

Relevant l’utilisation croissante de ces programmes, il explique, « on peut les appeler de différentes façons, éducation familiale à la santé, éducation aux compétences de vie, éducation à la santé reproductive et sexuelle. Ça n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est le contenu. »

Castle craint que le programme ne soit dilué lorsqu’il est traduit dans les différents contextes nationaux. Pourtant, il a mis un point d’honneur à ce que l’éducation sexuelle soit intégrée au sein des programmes de santé autant que le veulent le plus de pays socialement progressifs possible parmi ceux qui financent l’UNESCO.

« Nous ne pouvons juste fournir un savoir sans avoir à disposition des services de santé reproductive et sexuelle proche des jeunes. Nous allons créer la demande en faisant de l’éducation sexuelle globale. Donc ces services doivent être mis à disposition », a-t ‘il expliqué. Il espère toucher 4.7 de l’Agenda 2030, sur lequel les progrès pourront être mesurés par un indicateur lié à l’éducation sexuelle globale.

Castle se décrit lui-même comme un ancien du Conseil de la Population y ayant travaillé avant de rejoindre l’UNESCO. Nicole Haberland, qui travaille à l’éducation sexuelle pour le Conseil de la Population a exprimé sa gratitude envers Castle.

« Il existe une profonde anxiété autour de la question sexuelle. Se reporter aux documents des Nations Unies nous aide. Cela convainc les gens que cela ne nous mènera pas à davantage de relations sexuelles risquées », dit-elle.

Castle dit que les directives de l’UNESCO ne forment pas un programme. Il recommande le programme « It’s All One » (Un seul programme) parmi d’autres. Castle et Haberland décrivent les dernières directives de l’UNESCO comme étant celles d’un effort de rapprochement pour s’aligner sur « It’s All One ».