ONU Femmes veut plaire à l’Union Européenne dans un projet d’accord sur les femmes

By Stefano Gennarini, J.D. | February 8, 2019

NEW YORK, 8 Février (C-Fam) L’agence ONU Femmes a introduit une terminologie controversée liée à l’avortement dans un projet d’accord sur les questions touchant les femmes. Les spécialistes considèrent qu’elles ont fait cela pour flatter les puissants donateurs européens en essayant de rester dans la ligne qui leur convient.

La version préliminaire des conclusions annuelles agréées de la Commission de l’ONU sur le Statut des Femmes a été publiée cette semaine. Le projet utilise une terminologie controversée concernant “les droits et la santé sexuelle et reproductive” qui a été maintes fois rejeté par des État Membres de l’ONU. Ce langage est associé avec le droit à l’avortement, les droits LGBT, et autres programmes polémiques.

Un délégué déçu a déclaré au Fax du Vendredi: “Ils auraient du commencer avec la terminologie de l’an passé”. Il faisait référence à un accord qui autorisait le terme lié à l’avortement “santé sexuelle et reproductive” à condition qu’il exclue tout droit international à l’avortement.

La version préparée par l’agence onusienne pour les femmes utilise la phraséologie “droits et santé sexuelle et reproductive.”

Elle introduit la confusion entre deux termes définis de façon indépendante l’un de l’autre, “santé sexuelle et reproductive” et “droits en matière de reproduction.” La nouvelle terminologie n’a pas de définition claire et a été utilisée en association avec le droit à l’avortement et les droits LGBT. Ce nouveau terme est particulièrement polémique parce qu’il implique des “droits sexuels.” Les états africains et arabes contestent cette notion du fait de leurs mœurs sociales conservatrices.

Des diplomates de l’ONU ont déclaré au Fax du Vendredi qu’il s’agissait d’une initiative réfléchie. L’agence ONU Femmes a probablement décidé de prendre une position extrême afin de donner aux européens un avantage dans les prochaines négociations.

“ONU Femmes l’a introduit délibérément afin nous exigions de revenir à la terminologie approuvée l’an dernier”, nous a déclarée une déléguée qui n’en était pas étonnée. Selon elle, cela était fait en sorte que le compromis de l’an dernier constitue une position de repli pour les négociations à venir.

Mais cette terminologie pourrait aussi être vue comme le reflet de l’influence de la bureaucracie de l’Union Européenne sur les agences et les négociations de l’ONU.

La terminologie dans le projet de texte correspond à celle utilisée par le Conseil des Ministres Européen dans ses directives annuelles à l’attention des diplomates de l’Union Européenne.

Un délégué a souligné que c’était “s’aligner sur les instructions des pays de l’Union Européenne qui continuent à être les principaux financeurs de [ONU Femmes].” Alors que les États-Unis financent vingt-deux pour cent du budget principal de l’ONU, l’Union Européenne finance collectivement à peu près trente pour cent de ce budget, et a donc plus d’influence dans le choix des orientations de l’ONU.

Le délégué a expliqué: “Ils y mettent leur propre terminologie pour montrer aux donateurs qu’il y a eu un progrès et espèrent lors de négociations qu’au moins la moitié de leurs suggestions seront prises en compte”.

Un autre diplomate a déclaré au Fax du Vendredi, “ONU Femmes s’est de plus en plus éloigné de son mandat: promouvoir l’égalité de genre et l’émancipation des femmes.”

Il a indiqué que ONU Femmes était en train de traverser une crise structurelle: “ONU Femmes essaye de maintenir sa compétence et ne pas devenir dépendante d’une autre agence de l’ONU. Ils tentent d’élargir leur domaine de compétence afin d’avoir plus de pouvoir dans le système onusien. La promotion de l’avortement n’est pas dans leur mandat donné par l’Assemblée Générale”, néanmoins ils en font maintenant la promotion, ainsi que celle des questions LGBT.”