Un autre comité des Nation Unies déclare que l’avortement devrait être un droit, mais pas sur la base du handicap.

By Susan Yoshihara, Ph.D. | October 27, 2017

NEW YORK, 27 Octobre 27 (C-Fam) Le comité des Nations Unies qui contrôle la conformité avec la Convention sur le Handicap a déclaré que les nations ont le devoir de donner accès à l’avortement comme étant un droit de l’homme, mais qu’elles ne devraient pas le faire sur la base du handicap uniquement. Le comité a déclaré qu’une telle distinction stigmatiserait les personnes handicapées et serait en violation avec la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées.

La déclaration venait en réponse à une proposition d’observation générale faite par un autre comité des nations Unies, le Comité des Droits de l’homme (CDH) qui a récemment annoncé son intention d’interpréter l’article sur le droit à la vie dans le Pacte de 1966 sur les Droits Politiques et Civiques avec de nouvelles significations. Ceci inclurait l’exclusion de l’enfant à naître du “droit à la vie” et l’admissibilité de l’euthanasie.

Des centaines de groupes pro-vie, 51 membres du Congrès ainsi que des gouvernements nationaux y compris celui des États-Unis sont intervenus pour protester.

Le passage controversé de la proposition d’observation générale du CDH dit ceci: “Les États parties doivent procurer un accès sûr à l’avortement en vue de protéger la vie et la santé des femmes enceintes, et dans les situations où la conduite à terme de la grossesse entraînerait pour la femme des douleurs et souffrances substantielles, et notamment lorsque la grossesse résulte de viol ou d’inceste ou lorsque le fœtus souffre d’un handicap fatal.”

Lorsque le Comité sur les Droits des Personnes Handicapées (CDPH) a fait part de ses préoccupations, il déclara que le CDH devrait supprimer les mots: ” notamment lorsque la grossesse résulte de viol ou d’inceste ou lorsque le fœtus souffre d’un handicap fatal.” Il ne contesta pas le reste du passage.

“Souvent, il est impossible de dire si un handicap sera fatal”, précisa le Comité CDPH, et “l’expérience montre que les estimations des conditions du handicap sont souvent fausses. Et même si elle est juste, l’estimation fait perdurer la notion stéréotypée du handicap comme incompatible avec une vie heureuse.”

Le comité CDPH aurait pu aller plus loin et déclarer que l’avortement est une violation du droit à la vie. Il aurait pu déclarer que les personnes handicapées devraient aussi être protégées de ne pas être avortées. Le fait de ne pas l’avoir dit a déçu les partisans pro-vie qui ont critiqué la tendance générale des experts des Nations Unies à réinterpréter les traités dans le sens d’un droit à l’avortement.

Un expert des Nations Unies pro-vie a déclaré au Friday Fax: ” Le commentaire du comité CDPH révèle l’absurde logique de la notion de non-discrimination dans le système des droits de l’homme aux Nations Unies. Il dit qu’on peut réaliser un avortement eugénique pour autant que son but déclaré n’est pas eugénique.”

Dans le passé, le message ambigu du comité CDPH s’est révélé inefficace. En 2011 il a demandé à l’Espagne d’abolir toute distinction faite sur la base du handicap dans ses lois sur l’avortement, mais tout comme dans sa déclaration actuelle, il ne prenait pas position sur l’avortement en général. L’Espagne ignora les recommandations du comité CDPH lorsqu’elle révisa ses lois en 2015.

Le Centre Européen pour la Loi et la Justice, pro-vie, a vu un côté positif dans la déclaration du comité CDPH car elle s’oppose ouvertement à l’utilisation par le CDH du handicap fétal, du viol et de l’inceste pour pousser les pays attachés aux valeurs traditionnelles à saper les protections légales des enfants avant la naissance. Le CDH a qualifié la protection de l’enfant à naître handicapé au Pérou de “cruelle et inhumaine.” Des personnels des Nations Unies et d’autres comités, dont le Comité sur la Torture, ont porté plainte. Le Secrétaire Général des Nations Unies a cité le cas du Pérou en s’adressant aux États membres des Nations Unies, leur disant qu’ils étaient obligés de mettre en œuvre l’avortement comme droit à réparation dans les situations de conflit armé.