Un grand nombre de scientifiques pensent que nous sommes trop nombreux

By Rebecca Oas, Ph.D. | November 8, 2019

Washington, D.C., le 8 novembre (C-Fam). Des scientifiques d’élite ont dit cette semaine que la surpopulation est une raison majeure du changement climatique et qu’il faudrait que notre nombre soit réduit. Dans une déclaration de onze mille scientifiques, le contrôle de la population est un des six domaines prioritaires.

La déclaration dit : la population mondiale « doit être stabilisée – et idéalement, réduite petit à petit -, dans un cadre qui assure l’intégrité sociale ».

L’inclusion de cette question est un pas sur « le terrain politiquement risqué », selon Bloomberg. Cela ne veut pas dire que les autres recommandations concernant la nourriture, l’énergie et les politiques économiques soient politiquement neutres. Lorsque la France a augmenté ses taxes sur le carburant l’an dernier, il en est résulté de grandes manifestations. Mais même dans une constellation de politiques potentiellement sources de divisions, le contrôle de la population demeure dans une classe à part.

La déclaration des scientifiques sur la population fait référence à des « politiques prouvées et efficaces qui renforcent les droits de l’homme tout en abaissant les taux de fécondité et en diminuant les impacts de l’accroissement de la population ». En particulier, ils appellent la communauté mondiale à « établir des services de planification familiale disponibles pour tout le monde, supprimer les barrières qui empêchent d’y accéder, et réaliser une pleine égalité des sexes », en soulignant l’éducation des filles.

A la lumière de la rhétorique – et des politiques – sur le contrôle de la population dans le passé, cette récente déclaration est comparativement douce. Cependant, il ne faut pas oublier les cicatrices laissées par l’ère de contrôle de la population, spécialement dans des pays comme la Chine, où la dévastation provoquée par sa politique de l’enfant unique apparaît petit à petit en pleine lumière.

Pour ceux qui prônent la réduction de la fécondité depuis de nombreuses années, la montée de l’attention vis-à-vis du climat est une occasion bienvenue. Le démographe et défenseur du planning familial John Bongaarts, du Conseil sur la Population, a récemment co-signé un article affirmant que « l’amélioration de l’accès à la contraception » pourrait atténuer le changement climatique, bien que cela soit « largement ignoré par la communauté internationale du climat ».

Bongaarts reconnaît que le manque d’accès n’est pas la seule raison pour laquelle des femmes et des couples n’utilisent pas la contraception, et souligne avec raison que les préoccupations à propos des risques pour la santé et des effets secondaires des contraceptifs sont souvent la raison majeure de leur non-emploi. Comme pour d’autres « obstacles », tels que les normes sociales traditionnelles, il suggère qu’ils devraient être modifiés par des campagnes médiatiques appropriées par la presse écrite, la radio ou la télévision.

Alors que défendre les politiques sur la population comme une solution au changement climatique est toujours considéré comme politiquement risqué, une frange croissante de la population soutient cette idée, même avec précaution. L’augmentation de l’utilisation des contraceptifs est présentée comme un élargissement de l’accès à ces moyens, faisant fi du fait que le manque d’accès représente un pourcentage négligeable de la non-utilisation actuelle. De même, la fourniture de services de planification familiale est toujours présentée comme volontaire et non coercitive.

Toutefois, il reste que d’importantes questions ne sont toujours pas posées. La question de savoir si des financements supplémentaires pour une planification familiale non coercitive augmenteraient, comme c’est soutenu, sa mise en œuvre de manière significative, est largement ignorée. Des experts ont avancé que des financements supplémentaires n’augmenteraient pas son utilisation, et établi que le marché était déjà saturé. Une autre chose importante est la relation entre la fécondité et la consommation de ressources ; par personne, l’impact environnemental fondé sur le carbone est bien plus faible dans les régions à fort taux de fécondité, comme l’Afrique sub-saharienne, que dans les régions à taux de fécondité faible ou en diminution, comme l’Europe occidentale.

Enfin, comme le montrent les manifestations en France, lorsque les politiques envisagées par les élites et mises en œuvre par les puissants sont trop contraignantes pour les gens ordinaires et les familles, une réaction peut s’ensuivre. Le sentiment continu que le contrôle de la population est une politique de seconde zone, malgré les récentes tentatives de réhabilitation, suggère que les politiques ciblant la fécondité seront extrêmement impopulaires pour un ensemble beaucoup plus nombreux qu’onze mille scientifiques.