Un Rapport Accuse le Royaume-Uni d’Exagérer le Nombre de Vies Sauvées via le Planning Familial

By Rebecca Oas, Ph.D. | November 2, 2018

WASHINGTON, D.C., le 2 novembre (C-Fam) Un nouveau rapport affirme que les estimations du nombre de vies sauvées par l’aide étrangère des UK sont grandement exagérées.

La Commission Indépendante pour l’Impact de l’Aide a noté le programme de santé maternelle du Département pour le Développement International (DFID) comme “succès insatisfaisant dans la plupart des domaines, avec quelques éléments positifs”.

Leur critique principale était que ce qu’affirme le DFID à propos de l’impact de son travail ne pouvait pas être vérifié concrètement. De plus, le rapport a noté que le DFID n’avait pas essayé de renforcer les soins de base auprès des femmes enceintes aussi intensément qu’il avait encouragé à éviter les grossesses par la contraception.

Le Planning Familial était l’une des priorités majeures pour l’agence d’aide des UK durant la période examinée de 2011 à 2015, toutefois, comme le rapport le montre, “la plupart des morts maternelles résultent de grossesses intentionnelles plutôt qu’accidentelles…” c’est pourquoi la plupart des morts maternelles n’ont rien à faire avec un manque de contraception.

Pendant ce temps, les objectifs en termes de soins du nouveau-né et d’obstétrique d’urgence sont grandement en retard, tout comme les interventions promises en faveur des femmes et filles les plus pauvres.

L’agence du développement des UK a affirmé avoir sauvé les vies de 103’000 femmes avant 2015, mais ce chiffre à été ensuite revu à la baisse à 80’100 dans un rapport non-publié.

Estimer la mortalité maternelle est difficile, particulièrement dans les zones défavorisées, en partie parce que les morts maternelles sont peu nombreuses dans l’absolu même si leur taux est comparativement élevé.

En 2010, un groupe indépendant a trouvé que les estimations de la mortalité maternelle par l’Organisation Mondiale de la Santé étaient grandement exagérées. L’OMS a revu ses chiffres l’année suivante.

Étant donnée la difficulté d’établir l’ampleur du problème, fixer des buts raisonnables et mesurer les progrès est encore plus difficile. Quand le Secrétaire Général de l’ONU, Ban-ki Moon, a lancé la Stratégie Globale pour la Santé des Femmes et des Enfants en 2010, son slogan était “Sauver 16 millions de vies d’ici 2015”. Cependant, seules 2,4 millions de morts avaient été évitées en 2015. Ceci a conduit à la création d’un groupe indépendant de suivi des responsabilités pour déterminer ce qui était allé de travers.

Un problème possible sont les moyens de mesure utilisés. L’indicateur le plus utilisé est le taux de mortalité maternelle qui mesure le nombre de morts maternelles pour 100’000 naissances vivantes. Ceci permet des comparaisons entre pays. Toutefois, les “vies sauvées” sont plus difficiles à vérifier car elles reposent uniquement sur des projections et non sur des chiffres concrets.

Les UK ont utilisé un outil statistique qui prédit le nombre de vies sauvées grâce à un ensemble d’interventions spécifiques. Un module différent estime l’impact du planning familial sur le nombre total de grossesses et de naissances et prédit un scénario alternatif dans lequel il y a moins de complications puisqu’il y aurait moins de grossesses à la base. En se basant sur cette comptabilisation discutable, l’agence d’aide des UK avance que 62% des vies sauvées pourraient être attribuées au planning familial.

Au final, ce qui compte est ce qui est compté. Les UK ont simultanément choisi de prioriser le planning familial et d’utiliser des mesures de progrès qui le définissaient comme l’intervention la plus efficace en termes de vies sauvées dans la santé maternelle. Supposément, la source de leur échec réside dans leur choix de dévier du traitement des complications de grossesses vers le traitement de la grossesse elle-même, vue comme une complication.

Des métriques similaires ont été utilisées dans d’autres contextes pour avancer que le planning familial “sauvait les vies” des nouveaux-nés et des jeunes enfants en évitant leurs naissances, évitant par là leurs morts. Une loi en attente proposée au Congrès des États-Unis suggère une cible pour les “vies d’enfants sauvées” dans laquelle un tiers est attribué à leur non-existence grâce à la contraception.

Traduction: Christophe Emery