Un sigle à rallonge menace la santé maternelle et infantile

By Rebecca Oas, Ph.D. | November 16, 2015

NEW-YORK, 13 Novembre (C-Fam). Durant les dernières décennies, le concept relativement simple et attirant de la santé maternelle et infantile (SMI) s’est étendu jusqu’à couvrir un programme beaucoup plus ample et compliqué: la santé sexuelle, en matière de procréation, maternelle, néonatale, infantile et adolescente, avec le sigle aussi long qui lui correspond: SSRMNIA.

Le rajout de nouvelles lettres et domaines d’objectif ont apporté une grande variété de nouveaux participants autour de la table, y compris les défenseurs de l’avortement et des droits sexuels, qui sont avides d’ajouter des éléments polémiques à la campagne mondiale pour l’amélioration des résultats sanitaires pour les mères et les bébés.

L’élargissement du programme s’est fait de maniere graduelle. En 2000, les Objectifs de Développement du Millénaire ont donné la priorité à la santé maternelle et infantile, en attirant l’attention nécessaire sur ces domaines. Dix ans plus tard, le Canada devint le leader mondial en santé maternelle et infantile quand il lance l’Initiative Muskoka pour promouvoir la santé  maternelle, néonatale et infantile (SMNI).

Les défenseurs de l’avortement et de la contraception étaient exaspérés car on les avait laissés de côté. Selon Richard Horton, l’éditeur de The Lancet, le Canada omis la lettre “r” de “reproductrice” parce qu’elle exclurait l’avortement, sujet “trop “controversé” pour être traité”.

En raison d’un lobby persistant, le “r” fut bientôt rajouté malgré tout, ce qui signifia qu’un programme cree pour garantir que les naissances soient sûres, inclus désormais l’affluence de participants dédiés à les rendre moins fréquentes.

L’ajout de la santé adolescente au programme, cette année, augmente l’accent sur la contraception (y compris à la rendre plus accessible aux mineurs) et génère également un espace pour les groupes qui défendent les plans d’étude d’éducation sexuelle complète, qui sont extrêmement controversés dans la communauté internationale.

Non conformes à la SRMNIA, les militants demandèrent plus: début 2015, eut lieu une réunion stratégique à New Delhi, sur le programme de santé maternelle et infantile. La Directrice Générale de Women Deliver demanda: “Pourquoi ne pas ajouter le “s” [de sexuelle]? C’est seulement une humble question”.

L’Organisation Mondiale de la Santé fut d’accord: lorsqu’elle publia le rapport de 2015 sur comment mettre fin à la mortalité maternelle évitable, elle ajouta le sigle complet: SSRMNIA. Dans ce document, elle démontra la nature polémique du “s” et révéla combien le programme s’était dévié de son approche initiale sur les mères et les enfants. “Tous les pays devraient augmenter leurs efforts pour accéder aux populations les plus vulnérables avec les services SSRMNIA primaires et d’urgence de haute qualité”, affirme le rapport. “Les populations vulnérables incluent: les pauvres des villes et de la campagne, les adolescents, les professionnels du commerce sexuel, les personnes qui sont marginalisées, les exclus de la société, les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles…”.

L’effort de l’ONU pour améliorer la santé mondiale des mères et des enfants (“Chaque femme, chaque enfant”) lança son programme d’actualisation en Septembre dernier, lors de  l’Assemblée Générale. La liste des organisations associées revela les effets du sigle rallongé: on ajouta les prestataires d’avortement Fédération Internationale de Planification de la Famille, Ipas, Marie Stopes International et Planned Parenthood Federation of America, entre autres, qui forment aujourd’hui un  lobby agressif en faveur de l’avortement.

Parmi les pays qui firent des promesses de soutien à “Chaque femme, chaque enfant”, quelques peu décidèrent de se concentrer sur la nouvelle partie “adolescente” du programme pour promouvoir les programmes polémiques dans les pays et les régions qui ont besoin d’urgence d’une meilleure assistance médicale maternelle et infantile. Les Pays-Bas ont promis qu’ils mettraient l’accent sur “les thèmes sensibles relatifs à la jeunesse et au droits sexuels et de procréation” et le Royaume-Uni a ajouté explicitement “l’avortement sûr” entre ses principales priorités.

Les Objectifs de Développement du Millénaire arrivent à leur fin et la santé maternelle continue à être en arrière plan, comparée à d’autres objectifs, en termes d’avancée. Entre temps, les mères et les bébés risquent d’être laissés en arrière dans un programme mondial chaque fois plus large qui, au début fut conçu spécialement pour garantir leur survie.

Traduit Laetitia de la Vega.