Une manifestation des Nations-Unies souligne les défis et les espoirs pour les familles en termes d’émigration et d’urbanisation.

By Rebecca Oas, Ph.D. | April 13, 2018

NEW YORK, le 13 avril (C-Fam) Alors que la Commission des Nations-Unies pour la population et le développement se focalise sur les migrations et l’urbanisation, une manifestation de haut niveau cette semaine a orienté son projecteur sur la manière dont l’intégrité familiale – ou sa rupture – affecte ou est affectée par les tendances persistantes de la population.

La recherche de nouvelles possibilités et de la sécurité vis-à-vis des menaces conduit les personnes et les familles à émigrer à l’intérieur ou entre les pays, et des campagnes vers les villes. Mais ces migrations constituent également des menaces significatives pour les familles qui sont confrontées à la séparation, aux tensions environnementales et économiques, et aux défis juridiques lorsqu’elles cherchent à procurer la meilleure vie possible pour ceux qu’elles aiment.

La discussion était parrainée à la fois par C-Fam [éditeur du Friday Fax] et le Groupe des Amis de la Famille, qui comprend 25 États membres de l’ONU, avec le soutien de Civil Society for the Family, une coalition de près de 180 organisations.

Les ambassadeurs de Belarus et d’Égypte ont assuré la présidence, représentants du Groupe des Amis.

David Anthony s’est exprimé au nom de l’UNICEF, il a nommé les familles la « première frontière » de protection des enfants. Anthony a remarqué que, même si l’émigration est souvent guidée par le désir d’une plus grande prospérité ou d’un asile contre les menaces, elle sépare souvent les membres d’une famille et « lorsque la famille est fracturée ou disloquée, l’enfance est menacée ». Comme d’autres intervenants, il a noté que les jeunes qui voyagent seuls sont souvent les victimes de trafiquants d’êtres humains et soumis à des abus physiques et sexuels.

M. Scott Lloyd, du Bureau des États-Unis pour la réinstallation des réfugiés (Office for Refugee Resettlement, ORR), a complété les propos de l’UNICEF et a exposé la manière dont les États-Unis prodiguent des soins et de l’instruction aux mineurs non accompagnés. Il y a des enfants qui reçoivent la première éducation formelle de leur vie lorsqu’ils sont sous la garde des États-Unis. Lloyd a récemment été politiquement attaqué pour avoir défendu la dignité des enfants à naître de migrantes mineures enceintes, en plus de celle de leurs mères.

Pour certains enfants, le statut de migrant reflète le manque d’une famille. Lloyd a décrit comment l’ORR cherche des familles pour parrainer ces enfants, avec l’espoir de les établir au sein d’une famille qui demeure.

Sur le sujet de l’urbanisation, Timothy J. Nelson, professeur à Princeton, a parlé du problème de l’absence de père dans le contexte des naissances hors mariage, et encouragé les politiques qui soutiennent les « pères qui veulent être impliqués ». La modératrice Susan Yoshihara, vice-présidente de la Recherche à C-Fam, s’est fait l’écho de son appel en faveur des approches qui « honorent les hommes en tant que pères et pas seulement en tant que payeurs », et à reconnaître la dignité des pères dans le contexte de la famille.

Timothy Hermann, du Saint-Siège, a parlé de la préoccupation du pape François vis-à-vis des migrants, il a souligné le caractère premier du « droit de rester » – le droit des personnes à ne pas être forcés de quitter leurs maisons -, et a noté que, dans l’enseignement de l’Église, le migrant est toujours associé à la famille, dans le contexte de la nécessité de pourvoir aux besoins de cette dernière.

Le directeur de C-Fampour les études juridiques, Stefano Gennarini, a déploré le fait que la famille soit devenu un sujet controversé aux Nations-Unies, avec des groupes d’activistes qui promeuvent « l’équivalence de dispositions variées » en soulignant que « ce n’est pas toujours ainsi ». Gennarini a remarqué que lorsque la Déclaration des Droits de l’Homme fut écrite, il y avait une compréhension claire de la signification du mot famille. Il a ajouté : « Si la Déclaration des Droits de l’Homme n’est pas une définition formelle de la famille, c’en est au moins une définition fonctionnelle » dans le contexte des politiques relatives au logement et à l’immigration.