Une proposition de loi américaine cherche à sauver des vies en les empêchant d’exister.
WASHINGTON, D.C., vendredi 29 Septembre (C-Fam) Un texte présenté au Sénat des États-Unis espère recueillir un large soutien des deux partis en raison de son ambition de sauver seize millions de vies. Les critiques font valoir que beaucoup de ces vies « sauvées » n’auront jamais existé et que la loi attribuerait des millions aux groupes en faveur de l’avortement plutôt que de les affecter aux soins de santé destinés à sauver des vies.
Le texte qui, en apparence, ne prête pas à controverse, comporte des mesures trompeuses destinées à justifier le financement de groupes de planning familial dont beaucoup promeuvent l’avortement, disent les opposants.
La loi “Reach Every Mother And Child” (REACH Act, « Atteindre toutes les mères et tous les enfants ») a pour but de rassembler les efforts actuels des États-Unis en matière de santé maternelle et infantile, sous un cadre unificateur fondé sur un rapport de l’USAID en 2014 appelé “Acting On the Call” (« Agir sur l’appel »). Selon une fiche d’information, l’objet de cette loi est d’édicter « les réformes qui rendent USAID responsable d’une approche plus intelligente et plus efficace pour sauver plus de vies ».
Selon “Acting On the Call”, un tiers des quinze millions de vies d’enfants à sauver d’ici 2020 sera sauvé de « l’impact démographique ». Ce dernier définit la réduction des morts d’enfants par la diminution du nombre de naissances. D’autres publications font référence aux « décès [d’enfants] évités » à cause des contraceptifs mais les séparent généralement des « vies sauvées » compte tenu de l’absence de survivant. En rassemblant ces catégories dans celle des « vies sauvées », USAID propose que l’inexistence devienne une catégorie d’action de santé au même titre que les vaccins, les améliorations de la nutrition et les traitements contre le paludisme et la diarrhée, qui sont les plus grandes causes de la mortalité infantile chez les moins de cinq ans.
La version 2017 de la loi REACH ne fait pas explicitement référence à “Acting On the Call” mais mentionne « l’objectif de sauver 15 000 000 de vies d’enfants et 600 000 vies de femmes d’ici 2020 », phrase directement tirée de ce rapport.
Soutenant qu’il n’est pas besoin de financements supplémentaires du Congrès, les promoteurs prétendent que la loi réduirait la duplication des efforts et assurerait que les interventions les plus efficaces seraient consacrées en priorité à sauver des vies.
La redéfinition des « vies sauvées » garantit que les contraceptifs seront inévitablement définis comme l’un des outils les plus rentables pour sauver des vies, justifiant ainsi les financements à venir d’USAID au profit des groupes de planning familial qui sont souvent promoteurs de l’avortement.
Un très petit pourcentage de femmes dans les pays en voie de développement, y compris dans les pays ciblés par USAID, avance un manque d’accès au planning familial. La volonté des organisations de planning familial d’augmenter leur nombre d’usagers est beaucoup plus importante que le nombre de ceux susceptibles de devenir des clients potentiels. Mais même si les efforts conduits par les Américains parviennent à générer une prévalence contraceptive dans les pays cibles, le calcul d’USAID des « vies sauvées de l’impact démographique » se concentre sur la minorité qui sont prévus mourir en bas âge ou dans la petite enfance, tout en ignorant les autres, ceux qui vont survivre.
Les experts soulignent que beaucoup des interventions incluses dans “Acting On The Call” sauvent des vies et sont à même de réduire les décès qui peuvent être évités dans les pays pauvres et où les soins de santé sont insuffisants. Mais ils soutiennent que ces actions peuvent être équilibrées sans forcer tous les programmes maternels et infantiles à traiter la grossesse et l’enfance comme des complications, plutôt que de traiter les complications pendant les grossesses et la petite enfance.
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