Les enfants nés de la guerre bénéficient d’une attention sans précédent au sein du débat du Conseil de Sécurité.

By Stefano Gennarini, J.D. | May 19, 2017

NEW YORK, le 19 mai (C-Fam). Deux ans après qu’il ait entendu parler par des avocats des enfants conçus à la suite d’un viol de guerre, le Conseil de Sécurité de l’ONU apporte à ces enfants, qui en ont tant besoin, une attention internationale.

« Les enfants nés d’un viol vivent la discrimination, l’exclusion et la stigmatisation », a dit lundi Amina J. Mohammed, Secrétaire Général suppléante des Nations Unies, au début du débat du Conseil de Sécurité annuelle sur la violence sexuelle dans les conflits. Elle a été la première de beaucoup d’intervenants qui ont focalisé leur attention sur ces enfants aussi bien victimes que survivants.

« La stigmatisation tue », a dit le Sous-Secrétaire General des Nations Unies, Représentant Spécial suppléant du Secrétaire Général sur la Violence sexuelle dans les conflits, Adama Dieng, après avoir décrit combien la stigmatisation suite à un viol, pousse les femmes à se faire avorter des enfants qu’elles portent.

« Beaucoup de femmes, d’hommes et de garçons survivent au viol, mais pas à ses répercussions sociales », a dit Dieng, soulignant l’isolement et la discrimination qu’expérimentent tous les survivants de la violence sexuelle.

Dieng a été plus loin et a alerté sur le besoin  « d’aller au-delà de la minimisation de la stigmatisation » et de développer davantage les programmes qui « restaurent le respect » de ces enfants afin qu’ils puissent être intégrés dans la société et que devenir des enfants-soldats ou de criminels ne devienne pas « leur seule perspective d’avenir ».

L’argument comme quoi l’avortement empêchera le recrutement de ces enfants comme enfants-soldats, est du même ordre que celui utilisé dans les débats de l’avortement domestiques, autrement dit que l’avortement d’enfants nés dans certaines conditions sociales, réduira le taux de criminalité.

Le déni du gouvernement, et ensuite les campagnes menées sur plusieurs années par les groupes pro-avortements ayant pour but que l’avortement soit établi en droit humanitaire, a contribué à ce que ces enfants deviennent invisibles aux yeux des instances internationales et les a empêchés de recevoir protection et aide depuis des décennies.

Les participants au débat du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, ont affirmé que les enfants doivent être aidés, protégés, réintégrés dans la société et tenus à l’écart des groupes armés qui les exploiteraient encore davantage comme enfants-soldats.

Les Etats-membres n’ont jamais mis la question de l’avortement sur la table, mais se sont plutôt centrés sur la prévention, le soutien aux victimes et la fin de la stigmatisation.

Le Conseil de Sécurité n’a pas fermé la porte à l’ambiguïté qui permet aux groupes pro-avortement de faire avancer leur agenda internationalement.

Le dernier rapport du Secrétaire Général sur la violence sexuelle dans les conflits, comme le débat au Conseil de Sécurité a porté une attention sans précédent sur les enfants conçus suite à un viol de guerre. Il a également inclus la notion d’avortement de l’enfant comme solution, se plaignant qu’une Erythréenne de 16 ans victime de viol n’ait pas été autorisée à avorter de son enfant en Lybie.

La Secrétaire Générale suppléante Mohamed a fait référence à la provision pour « soins de santé reproductive d’urgence » dans son discours, ce qui pourrait signifier des soins obstétriques d’urgence pour aider les femmes qui souffrent d’hémorragie post-partum ou d’un d’avortement qui s’est mal passé, ou cela pourrait également signifier la mise à disposition de suffisamment de médicaments abortifs.

Qui plus est,  Madame Mina Jaf, une représentante invitée à s’exprimer devant le Conseil de Sécurité par l’Uruguay, représentait le groupe travaillant sur la question des Femmes, de la Paix et de la Sécurité, qui comprend des avocats de l’avortement tels qu’Amnesty International, le Centre de Justice Global et la Veille des Droits de l’Homme.

Jaf a mis l’accent sur la provision « des soins de santé sexuelle et reproductive, tels que l’avortement », deux fois dans son discours. Elle a également souligné deux fois la nécessité de protection spéciale pour les individus qui s’identifient comme étant lesbiennes, gays et transsexuels. Mais elle n’a pas mentionné les enfants conçus suite à un viol. Elle n’a pas mentionné les enfants du tout.