Des ambassadeurs accusent une agence de l’ONU de harcèlement et d’influence excessive

By Stefano Gennarini, J.D.

L’ambassadeur Usman Sarki du Nigéria

NEW YORK, 24 Avril (C-Fam). Au cours d’une rare situation d’un démasquage de pression faite en coulisses lors d’une réunion à l’ONU, un délégué de l’île du Pacifique Nauru a fortement réprimandé le Fond de l’ONU pour la Population pour avoir harcelé son  gouvernement et pour avoir diffamé sa délégation devant les Nations Unies.

“Est-ce le FNUAP se croit permis de faire une telle chose parce que Nauru est le plus petit état membre ? »

Dr. Babatunde Osotimehin a répondu en nature à la fin de la 48ème session de la Commission sur la Population et le Développement à l’ONU, vendredi dernier. Le chef du Fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP), au budget de 1 milliard de dollars par an, a accusé de façon véhémente les pays qui étaient préoccupés par les politiques de santé sexuelle et de reproduction, et les a traités « d’intolérants » pour considérer ces sujets comme des portes ouvertes aux droits sexuel et à l’avortement.

Après deux semaines de négociations la commission ne serait pas arrivée à un accord sur la manière dont de telles politiques devraient être intégrées dans le nouveau schéma de développement de l’ONU, le thème principal de la commission cette année.

La présidente belge a mis l’accent sur une résolution plutôt que de tenir compte des préoccupations sur le projet de compromis qu’elle avait préparé.

La délégation africaine et d’autres ont voulu omettre ou tempérer les termes “d’éducation sexuelle complète » et de « santé sexuelle et de reproduction et droits en matière de reproduction » dans le projet de document (termes associés à l’acceptation sociale d’homosexualité, de droits sexuels pour les enfants et avortement).

L’ambassadeur Usman Sarki du Nigéria a livré un message cinglant au nom des Africains. Il a critiqué les gouvernements et les militants qui utilisent le travail de développement de l’ONU pour promouvoir des problématiques sociales controversées.

“Nous sommes venus à la réunion avec un esprit ouvert”, a dit Sarki, en objectant que depuis le début ils ont eu à faire à des projets « bourrés de sujets polémiques qui se sont déjà avérés difficiles à gérer dans le passé mais qui sont également extrêmement confus par nature ».

Sarki a exhorté les pays à ne pas se dévier des « droits de l’homme universellement reconnus » (une phrase qui exclut les droits homosexuels et l’avortement qui ne sont pas établis dans la loi internationale).

La fermeté catégorique des Africains a été raffermie par un récent rapport de l’ONU exposant le désir des pays donateurs d’utiliser le nouveau programme de développement pour promouvoir l’homosexualité et l’avortement.

Sarki a également regretté les essais de manipulation des négociations de la part des bureaucrates de l’ONU, en exerçant leur influence sur les fonctionnaires dans les chambres du Capitole et au siège de l’ONU. Les négociations de l’ONU devraient être « libres de toute influence excessive, pression ou contrainte», a-t-il dit.

Les délégués africains se sont plaints en privé de la pression sans précédent du FNUAP dans les capitales de leurs pays et à New York, spécialement pour inclure une « éducation complète sur la sexualité humaine » (CSE) dans l’accord qui promeut l’activité sexuelle entre les enfants dès l’âge de 5 ans.

Un délégué du Salvador, qui dirigeait les négociations, était particulièrement mécontent. Il a rendu principalement responsables ceux qui cherchaient à « imposer » leur volonté dans les négociations au sein de l’ONU et a demandé à ce que les différentes opinions soient respectées. En parallèle, il réprimanda les pays qui « bloquent les autres » sur la diffusion des notions de santé sexuelle et de reproduction.

John Wilmoth, le démographe en chef de l’ONU, a dit à la fin de la réunion qu’il était « traumatisé ».

Normalement, les pays qui ont des objections sur un ou quelques termes adoptent une résolution mais émettent leurs réserves en clarifiant leur position. Cette fois, les africains voulaient éliminer ou restreindre les termes controversés.

Sarki a expliqué que l’incapacité à trouver un accord n’était en rien un échec sinon un fait positif. « Les états membres ont résisté à l’imposition des idées et des concepts inutiles à tous les membres ».

Traduit par Laetitia de la Vega.