Des campagnes clandestines promeuvent l’IVG dans des pays où elle est illégale
NEW YORK, 24 mai (C-FAM) Alors que le débat sur le droit à l’avortement et les normes de droit international se poursuit, une campagne clandestine a été lancée pour obtenir un soutien universel à l’avortement, aux instruments utilisés pour pratiquer l’IVG, ainsi que les formations du personnel, sans considération pour son statut légal.
Un exemple de la région de Kigoma en Tanzanie. Des féministes se sont félicitées pour la création dans une zone rurale d’une clinique où le médicament misoprostol est distribué aux patientes malgré un « contexte juridique restrictif ». La création de la clinique s’est inspirée d’un séminaire organisée par l’association Women on Web.
La stratégie visant à faciliter l’accès au misoprostol en Tanzanie est dirigée des Etats-Unis par des organisations de promotion de l’avortement. Elle est financée par des donations venues des pays occidentaux, et promue par des organisations tanzaniennes qui donnent à la campagne un visage local, et esquivent l’attention des autorités publiques parce qu’elle promeuvent la distribution du misoprostol en tant que traitement des hémorragies post-partum.
La clinique tanzanienne « n’est pas une association pour la santé. C’est une organisation de promotion des droits des femmes », affirme Francine Coeytaux, experte reconnue, militante favorable aux traitements abortifs, et directrice de la
Misoprostol Initiative du Public Health Institute.
S’agissant du misoprostol, c’est les militants qui informent les politiques de santé publique, au lieu de l’inverse. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est devenue la cible de choix des lobbys de l’avortement qui cherchent à ajouter le misoprostol à la liste internationale des médicaments essentiels. L’OMS a fini par classifier le misoprostol comme un médicament essentiel pour les hémorragie postpartum, avec une réserve cependant : « si elle est disponible, l’ocytocine est [le médicament] recommandé car il plus efficace est moins coûteux ».
Les sympathisants du misoprostol considèrent que même si ce produit est classé inférieur, il doit néanmoins être rendu disponible, et particulièrement dans les pays en voie de développement. Pourtant dans un récent article, Francine Coeytaux note la présence d’une « variété de produits à base de misoprostol sur le marché qui ne satisfont pas les standards internationaux, ne sont pas conservés dans des conditions optimales, ou ont simplement expiré. »
Francine Coeytaux a conduit une étude en 2011 explorant comment promouvoir le misoprostol pour l’hémorragie postpartum dans le monde entier. Bien qu’elle admette qu’une association avec l’IVG puisse provoquer des controverses, Coeytaux encourage cette association au lieu de la minimiser. Elle affirme « cette indication devrait être présentée comme une des nombreuses façons dont le misoprostol peut sauver la vie des femmes. »
Le problème de l’hémorragie postpartum fournit une raison de rendre le misoprostol disponible sans causer de polémique. De nombreuses associations qui font la promotion de sa distribution ont été financés par la Fondation Gates, même si Melinda Gates a s’est prononcée contre un financement de l’avortement. Cependant, Coeytaux a montré que « les organisations qui ont le plus d’expérience dans l’usage du misoprostol sont celles qui l’utilisent pour l’avortement ». Elle recommande aux groupes d’associations qui travaillent sur la question de l’usage du misoprostol pour l’hémorragie postpartum d’ « inclure les organisation qui [l’]utilisent pour l’avortement. »
Les experts du domaine de la santé ont exprimé leur inquiétude devant le fait que la promotion du misoprostol a été l’œuvre de militants et de beaucoup de recherche en faveur d’un traitement de second niveau pour les saignements qui suivent une naissance. Lors d’une présentation des matériaux à utiliser pour rédiger son rapport, Francine Coeytaux a exprimé plus clairement les raisons qui l’animent : « L’introduction [de l’usage] du misoprostol pour [le traitement de l’hémorragie postpartum] est une porte ouverte à son usage pour l’avortement, ce qui sauvera la vie de femmes. »
Alors que l’accès à ce produit pourrait être plus important pour les associations militantes que son statut juridique dans les pays ou la législation protège la vie, cette accessibilité ne garantit pas son usage. Une association de promotion du misoprostol en Tanzanie a découvert que « malgré quelques avantages, les comprimés de misoprostol sont une denrée rare, leur demande est faible, et elles sont sous-utilisées. »
View online at: https://c-fam.org/friday_fax/des-campagnes-clandestines-promeuvent-l-ivg-dans-des-pays-ou-elle-est-illegale/
© 2025 C-Fam (Center for Family & Human Rights).
Permission granted for unlimited use. Credit required.
www.c-fam.org