Le Sommet mondial sur la violence sexuelle en zone de conflit snobe les militants IVG
NEW YORK, 13 juin (C-FAM) L’avortement n’est pas partie prenante des politiques publiques définies par les Etats dans leur derniers efforts visant à mettre fin à la violence sexuelle en zone de conflit.
Cette semaine, les Etats et les organisations non gouvernementales se sont réunis à Londres dans le cadre d’un sommet qui vise à obtenir un engagement politique en faveur de la fin de l’impunité des auteurs de violence sexuelle. Plus de 150 pays ont apporté leur soutien à la Déclaration de l’Onu pour mettre fin aux violences sexuelles en conflit, qui avait été initiée par le Royaume-Uni en 2012.
Le secrétaire d’Etat britannique aux affaires étrangères William Hague a présenté un protocole sur les enquêtes et les poursuites contre les agresseurs, dans l’espoir qu’il soit utilisé pour mettre fin à l’impunité. Les violeurs restent trop souvent impunis à cause d’un manque de mécanismes efficaces permettant de remédier aux délits dans les territoires ravagés par la guerre.
Le protocole ne fait pas de l’IVG la réponse recommandée à la violence sexuelle. Au lieu de cela, le protocole condamne les stérilisations forcées et l’avortement en zone de conflit, et en fait des crimes contre l’humanité. Une annexe au protocole aborde les réponses multisectorielles qui peuvent être utilisées pour faire face à la violence sexuelle. Elle laisse de côté l’avortement, mais inclut la contraception d’urgence à la liste des interventions médicales d’urgence recommandées.
Le témoignage d’une femme tombée enceinte suite à un viol a été inclus au protocole. Elle y raconte sa souffrance durant son esclavage sexuel sous la domination de la milice. Et d’ajouter : « Je n’ai jamais confié cela à quiconque, mais j’aime mon enfant, et je veux la protéger. »
L’initiative britannique calme la controverse sur la question de l’avortement, et le sommet a reçu l’approbation du Vatican la semaine dernière.
Le viol en zone de conflit « est conçu pour détruire les femmes, les familles et les communautés, a déclaré Sœur Elena Balan dans une émission spéciale de Radio Vatican dédiée au Sommet global de Londres. Elle a expliqué comment les femmes et les filles sont victimes de « viols collectifs en face de leurs familles… d’une maison à l’autre ».
« Une des plus grande injustices sur cette planète est de voir que si peu d’agresseurs sont poursuivis en justice, a déclaré Nigel Baker, ambassadeur britannique auprès du Saint Siège. L’émission était sponsorisée par le Vatican et le Royaume Uni, et rassemblait autour de la table l’ambassadeur britannique, des organisations humanitaires et des missionnaires religieux qui travaillent dans des zones ravagées par les conflits et les guerre. Ces derniers ont été témoins de la dévastation causée par la violence sexuelle. Les experts de l’humanitaire ont souligné l’importance du soutien psychosocial pour la guérison et la « réhumanisation » des filles et des femmes victimes de violence sexuelle.
Si plus de personnel de secours n’est pas formé à l’assistance émotionnelle et psychosociale des survivants, « les victimes d’aujourd’hui seront les agresseurs de demain, parce qu’ils auront intériorisé l’oppression qu’ils ont subi, » a déclaré Sœur
Victoria Chiahula, une missionnaire de Notre Dame d’Afrique. « Mais si nous les libérons, a-t-elle poursuivi, ils deviendront les agents de la réconciliation dans des communauté aimantes ».
« Les travailleurs du secours catholique comprennent bien le processus de la guérison, a déclaré Horik Macarochter, un agent du Service jésuite aux réfugiés basé au Burundi. La présence stable des réseaux de l’Eglise dans les communautés affectées est le meilleur moyen d’offrir un soutien et de permettre la réconciliation, souvent bien mieux que par le biais d’organisations plus spécialisées.
Les combattants utilisent le viol comme tactique pour déshumaniser les individus, afin qu’ils se sentent dominés, a expliqué Michel Roy, le secrétaire général de CARITAS International, la plus importante organisation catholique d’aide et de développement
Roy a déclaré que les gouvernements pourraient agir plus concrètement et décourager les agresseurs. Il a cité une législation américaine qui interdit l’achat de minéraux provenant de la République Démocratique du Congo, particulièrement dans les zones où le viol est utilisé comme arme de guerre.
Malgré la décision britannique de prendre ses distances avec les organisations pro IVG au Sommet de Londres, les organisations pro IVG ont participé au sommet de cette semaine pour demander aux Etats d’inclure l’IVG dans leurs programmes d’aide humanitaire.
View online at: https://c-fam.org/friday_fax/e-sommet-mondial-sur-la-violence-sexuelle-en-zone-de-conflit-snobe-les-militants-ivg/
© 2025 C-Fam (Center for Family & Human Rights).
Permission granted for unlimited use. Credit required.
www.c-fam.org






