En difficulté, un spécialiste des questions LGBT recommande d’adopter des lois pour réprimer l’incitation à la haine et de censurer le web
NEW YORK, le 9 juin (C-Fam) S’adressant au Conseil des droits de l’homme pour la première fois, Vitit Muntarbhorn, expert indépendant nommé par l’ONU sur les questions LGBT, a refusé de céder du terrain, même s’il est apparu en difficulté et troublé par les critiques sur son travail.
Les droits des homosexuels et des transgenres « s’appuient sur le droit international », a-t-il souligné d’une voix forte. « De plus, les objectifs de développement durable appellent aujourd’hui à ne pas faire de laissés-pour-compte », a-t-il ajouté. « Donc, je vous en prie, pas de laissés-pour-compte » a-t-il repris, laconique.
Si ce nouvel expert n’a pratiquement pas rencontré d’hostilité ouverte au Conseil des droits de l’homme, il n’a parfois pas pu s’empêcher d’employer un ton irrité et impatient en réponse aux critiques sur son premier rapport et à une déclaration de l’Organisation de la coopération islamique (forte de 57 États) selon laquelle cette organisation ne considère pas sa mission comme légitime.
M. Muntarbhorn a répondu que, « dans le cadre de sa mission, il n’était pas prévu de défendre de nouveaux droits pour des groupes particuliers ».
Il s’agit du principal point de désaccord entre M. Muntarbhorn et ses partisans au sein de l’ONU d’une part, et les États qui s’opposent à sa mission d’autre part. Les traités des Nations Unies protègent les droits des membres individuels de la famille humaine de la même manière, mais aucun traité des Nations Unies ne prévoit implicitement ou explicitement de droits relatifs au comportement sexuel ou aux préférences sexuelles, ni un droit des individus à redéfinir leur identité indépendamment de leur sexe biologique.
M. Muntarbhorn a rappelé l’ampleur de sa mission et a souligné que les mesures de lutte contre les discriminations ne portaient pas uniquement sur l’acceptation sociale et la violence, mais constituaient une « entreprise de longue durée : elle commence à la maison et s’étend au système éducatif, au lieu de travail et à l’ensemble de la vie ».
Abordant la question de savoir « comment faire face aux éléments hostiles », c’est-à-dire aux pays et aux organisations qui ne sont pas favorables à la cause des LGBT, il a déclaré qu’il « fallait travailler avec les convertis, les moins convertis et les non-convertis ».
Il a expliqué qu’« il s’agissait de rapports de forces », faisant ainsi sans doute référence à une vision réaliste des relations internationales. En application de cette théorie, qui considère le droit international et les droits de l’homme comme un instrument malléable dans le cadre de la dynamique du pouvoir entre États plutôt qu’un type de droit gravé dans le marbre, il a jugé que « le droit international jouait un rôle important pour atteindre un équilibre des pouvoirs ».
« Nous respectons la diversité », a-t-il déclaré à Rubén Navarro, un représentant d’ADF International qui contestait son travail pour des questions de liberté religieuse. Cette réponse n’a cependant pas été rassurante, car M. Muntarbhorn a ajouté que ce respect devait s’entendre « du point de vue du droit international ».
Il a précisé que la Conférence sur les droits de l’homme tenue à Vienne en 1993 constituait la « référence » pour sa conception de la « diversité des opinions » dans le cadre de son mandat. Le rapport de M. Muntarbhorn laisse entendre que cette conférence a consacré la primauté des droits de l’homme sur la religion et la culture.
S’agissant des pays qui formulent des objections religieuses au programme des LGBT, il a déclaré qu’il importait de leur répondre de « manière mesurée et judicieuse », mais, a-t-il ajouté, « en gardant à l’esprit le lien avec les normes internationales », faisant ainsi à nouveau référence à la prétendue primauté des droits de l’homme sur la religion.
Dans la même optique, il a recommandé de faire censurer les points de vue divergents par les fournisseurs d’accès à Internet au moyen de « règles de suppression de contenu » pour « des propos homophobes ou transphobes », d’adopter des lois pour réprimer l’incitation à la haine et des codes de conduite sectoriels et d’envisager une coréglementation entre les pouvoirs publics et le secteur privé.
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