Irlande : Un ministre de la Santé veut furtivement légaliser l’avortement par décret

By N/A | October 19, 2012

NEW YORK, 19 octobre Les associations irlandaises pro vie craignent que les recommandations d’un panel d’experts nommés par le ministre irlandais de la santé, James Reilly, soient la première étape ver la légalisation de l’IVG dans leur pays.

On prévoit que le ministre publie de nouvelles règlementations suivant les recommandations d’un panel d’experts en janvier. Telle serait la réponse irlandaise au jugement de condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire A,B,C contre Irlande en 2010.  La Cour avait demandé à l’Irlande de clarifier dans quelles conditions la vie d’une femme enceinte doit être considérée en danger.

Alors que la Cour ne reconnaissait pas l’existence d’un droit à l’avortement en droit européen, elle citait un précédent de la Cour suprême Irlandaise, l’affaire X, celui par lequel la Cour Irlandaise créait en 1992 un droit à l’avortement dans les cas où la vie de la mère serait « en danger réel et substantiel ».

Malgré cette décision, les irlandais ont rejeté la légalisation de l’IVG à trois reprises par référendum, ainsi que toutes les tentatives de légalisation parlementaire. Une libéralisation de l’IVG par décret ministériel serait très controversée et susceptible de perturber la majorité des citoyens irlandais.

Les associations pro vie irlandaises se sont montrées actives pour influencer les conclusions du panel d’expert qui sont attendues cette semaine. Une demie douzaine de Conseils départementaux ont adopté des résolutions pro vie à l’unanimité ou presque, des manifestations ont été organisées, et les électeurs ont contacté leur député.

Plus de 140 médecins et experts des soins de santé se sont rassemblés lors du symposium international sur la santé maternelle à Dublin ( International Symposium on Maternal Health ) le mois dernier. Les conclusions de la Déclaration de Dublin sur la santé maternelle considèrent que « l’avortement n’est pas une nécessité médicale pour sauver la vie d’une femme ». La déclaration ajoute que l’avortement et les traitements médicaux conçus pour sauver la vie de la mère sont « fondamentalement différents » et conclut : « l’interdiction de l’avortement n’empêche aucunement [le médecin] de dispenser les soins de santé optimaux aux femmes enceintes ».

Dr Eoghan De Faoite, l’un des organisateurs du Symposium, a répondu aux questions du Friday Fax concernent la perspective d’une légalisation de l’avortement en Irlande par le biais de décrets du Ministre de la santé.  Il déclare avoir craint que cela se fasse déjà en janvier dernier, lorsque le panel d’experts s’est rassemblé en réponse au jugement de la Cour européenne, A, B et C. Une telle recommandation aboutirait à la création d’un « droit à l’avortement en Irlande pour la première fois ».  Il s’est dit inquiet du nombre réduit d’experts figurant au panel, et que nombre d’entre eux militent ouvertement pour l’avortement. Mais la perspective a changé avec la vigueur de la réponse citoyenne pro vie suivant l’annonce du projet de légalisation décrétale par le ministère de la santé et les conclusions du panel.  

Le Dr De Foite a ajouté : « l’histoire montre que ce pays n’a pas besoin de l’avortement ». Il ajoute que contrairement aux idées reçues, en Irlande, « aucune intervention [médicale] n’a jamais été refusée à une femme enceinte quand elle est nécessaire au maintient de sa vie ». 

Le Irish Independent a annoncé la chute du gouvernement actuel si le ministre de la santé refusait de coopérer avec le reste de la coalition sur la question de l’avortement, qui se satisferait du statu quo.