La Commission de l’ONU s’accorde sur la sécurité alimentaire mais pas sur l’avortement et les droits LGBT

By Stefano Gennarini, J.D. | April 23, 2021

Photo credit: Jane Silcock/USAID

NEW YORK, Le 23 avril (C-Fam) En début de journée, la Commission de l’ONU sur les Populations et le Développement a adopté un accord sur la sécurité alimentaire. Le document n’apporte aucune avancéeà l’avortement ni aux droits LGBT.

Le thème apparemment sans conséquences de la session de la commission cette année, “Population, sécurité alimentaire, nutrition et développement durable”, n’a pas empêché les pays les plus puissants detenter d’ajouter au menu l’avortement, les questions LGBT, et l’autonomie sexuelle des enfants. Ils n’ontfinalement pas réussi.

Lors d’une des rares réunions en présentiel au siège de l’ONU, des délégations qui font la promotion de l’avortement et des droits LGBT, se sont plaintes lors de son adoption ce matin que l’accord n’incluait pas de références aux droits sexuels, à l’éducation sexuelle globale, ou au langage qui pourrait être utilisé pour promouvoir les politiques LGBT.

Les USA, le Royaume Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et le Mexique ont tenté sans succès d’ajouter ces éléments au cours de négociations ces dernières semaines.

Les pays donateurs n’ont pas ajouté de références à “des formes multiples et interactives de discrimination” non plus que “les femmes dans toute leur diversité” dans l’accord. Ces deux expressions sont bien connues pour promouvoir les politiques LGBT dans le développement et l’aide humanitaire.

Le Fonds pour les populations de l’ONU, l’agence de l’ONU qui applique la politique de l’ONU pour les populations, a aussi été déçu que l’accord ne grave pas dans le marbre les politiques sociales progressistes de ses puissants donateurs.

“#SexEd (l’éducation sexuelle) n’a pas pour but de sexualiser les jeunes hommes et jeunes femmes,” a twitté Natalia Kanem, la directrice exécutive de l’agence. Dans son tweet elle déclarait que 56% des pays possèdent, de fait, des lois favorisant l’éducation sexuelle globale.

Les Etats membres on subi de fortes pressions pour que soit atteint un accord cette année. Les quatredernières sessions de la commission ne se sont pas conclues par un accord en raison des controversesautour de l’avortement et des lois LGBT.

La pression pour atteindre un accord était peut être plus importante pour les délégués africains. Le président de la session annuelle de la commission était africain, Ambassadeur Yemdaogo, Eric Tiare du Burkina Faso. En raison de la perception qu’ont les diplomates de la dynamique de l’ONU, cela n’aurait paseu beaucoup d’impact sur le groupe Africain dans son ensemble si la commission n’avait pas atteint un accord.

“Nous sommes réellement fiers d’atteindre un consensus une fois de plus sous la direction africaine” déclarait la déléguée du Maroc. Elle s’exprimait pour le compte de 54 pays africains.

Malgré la satisfaction générale du groupe africain, un délégué égyptien déclarait qu’il n’acceptait l’expression “droits reproductifs” qu’en référence à la définition de cette expression émise par la Conférence internationale pour la population et le développement en 1994. Cette conférence est réputéepour avoir écarté l’avortement et les droits LGBT de la définition de cette expression.

De même, le délégué du Brésil à cette commission, déclarait que les termes traitant de sexualité et santé reproductive était sujets à controverse et ne bénéficiaient pas du consensus international. Il accusait “des groupes spécifiques d’intérêt” de détourner l’attention de la commission du thème de la sécurité alimentaire pour s’occuper de “questions tendancieuses”.

Le Nicaragua, Le Guatemala, et la Fédération de Russie, la Hongrie, le Qatar, and l’Iraq ont émis des réserves similaires sur l’usage des expressions controversées utilisées par l’industrie de l’avortementpour promouvoir l’avortement.

Un délégué du Saint Siège, représentant du Pape François aux Nations Unies, a réitéré une nouvelle fois ses réserves quant à l’usage de telles expressions. Il a précisé que depuis la Conférence du Caire en 1994 il n’y avait eu “aucun changement dans sa position bien connue” et que la sexualité devrait être exercée “en accord avec les normes morales”.

La Fédération de Russie et le Saint Siège ont tous deux exprimé leur regret qu’il ne soit fait dansl’accord aucune mention de politiques en faveur de la famille.

Malgré le blocage global sur ces questions controversées, les pays progressistes ont utilisé l’accord avecsuccès pour recentrer la question de la sécurité alimentaire vers la production de nourriture durable en intégrant le changement climatique.

La résolution qui a été adoptée par la commission comprend plusieurs éléments qui font largement consensus, dont l’attention à la nutrition des femmes enceintes ou allaitantes et pendant les 5 premières années de vie de l’enfant. La faim et la malnutrition provoquent la mort de plus de 3 millions d’enfantschaque année.