La lettre du Pape sur «le Changement Climatique », est mentionnée à l’ONU, mais sa condamnation de l’avortement reste ignorée.

By Stefano Gennarini, J.D.

NEW-YORK, 28 Juin (C-Fam). La nouvelle encyclique du Pape François sur l’environnement a eu un impact sur les négociations de l’ONU cette semaine. Mais dans la précipitation pour mettre en avant son contenu sur le changement climatique, sa puissante condamnation de l’avortement et du contrôle de la population a été négligée.

Dans les négociations de cette semaine sur le développement durable à l’Assemblée Générale, María Emma Mejía Vélez, ambassadrice de Colombie, a dit que l’encyclique du Pape sur le « changement climatique » était remarquable pour le programme de développement de l’ONU.

La nouvelle encyclique du Pape sur l’environnement, « Laudato Si », a été décrite comme un « coup dur » pour ceux qui mettent l’accent sur les causes humaines dans le changement climatique. Elle a apporté le soutien moral du Pape François et du milliard de catholiques qu’il guide, aux plans du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon pour un accord exécutoire sur le changement climatique mondial en Décembre.

L’ambassadeur Macharia Kamau du Kenya, qui dirige les négociations, a parlé de l’encyclique lors d’un échange sur la notion de « limites planétaires », une phrase fréquemment utilisée par Jeffrey Sachs, et qui exprime la peur que la Terre n’ait pas suffisamment de ressources pour assister la population mondiale.

« Les « limites planétaires » sont en train de perturber les personnes qui n’ont pas lu l’encyclique… non, je plaisante », dit en souriant Kamau en insinuant que l’opposition historique de l’Eglise aux idéologies qui voient les êtres humains comme des parasites avait été abandonnée par le Pape François.

De fait, la lettre du Pape condamne l’avortement et le contrôle de la population, ainsi que les idéologies qui les promeuvent comme des moyens pour réduire l’excès de population face aux « limites planétaires » de la Terre.

Le Pape réprimande ceux qui offrent des excuses faciles à l’avortement et demande aux chrétiens d’organiser des débats contre ces idéologies.

« Comme tout est lié, écrit-il, la préoccupation pour la protection de la nature est également incompatible avec la justification de l’avortement. Comment pouvons-nous enseigner avec cohérence l’importance de prendre soin des autres êtres vulnérables, pour problématiques ou dérangeants qu’ils soient, si nous échouons dans la protection de l’embryon humain, même si sa présence dérange ou créé des difficultés ? »

Le Pape dénonce même les méthodes subtiles de contrôle de la population qui prennent forme sous le déguisement de l’assistance au développement.

« Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de réfléchir à comment le monde pourrait être différent, écrit-il, certains sont seulement capables de proposer une réduction du taux de naissance. Parfois les pays en voie de développement doivent faire face à des formes de pression internationale qui font que l’assistance économique soit contingente à certaines politiques de « santé de reproduction ». »

Certains des plus puissants messages théologiques de l’encyclique incluent la préoccupation de l’embryon humain, en décrivant l’avortement comme « un symbole fort du manque d’attention par le message contenu dans les structures de la Nature en elle-même ».

Et le Pape critique les écologistes qui veulent des limites à la science quand il s’agit de l’environnement et des animaux, mais qui refusent de faire la même chose avec la vie humaine.

« Nous oublions que la valeur inaliénable d’un être humain transcende son degré de développement », écrit-il.

Le Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix fera une présentation de l’encyclique au siège de l’ONU la semaine prochaine. Peut-être que cela aidera à mettre en avant la préoccupation du Pape sur les près de 50 millions de victimes que l’avortement provoque chaque année.

Les Objectifs de Développement Durable seront déterminés en juillet et seront adoptés plus ou moins au moment où le Pape François visitera les Nations Unies en Septembre. Les objectifs détermineront la façon dont des milliards de dollars vont être employés pour l’aide au développement durant les 15 prochaines années. En ce moment, les groupes qui promeuvent et pratiquent l’avortement sont toujours d’actualité pour tirer considérablement profit des nouveaux objectifs de développement.

Traduit par Laetitia de la Vega.