La Maison-Blanche et les sénateurs républicains peuvent-ils défendre les politiques favorables à la vie ?

By Lisa Correnti | August 16, 2019

WASHINGTON, le 16 août (C-Fam) Avant de quitter Washington pour les vacances parlementaires du mois d’août, les parlementaires ont adopté une importante loi de finances qui prévoit une augmentation du budget fédéral et un relèvement du plafond de la dette pour deux ans. En échange, les parlementaires démocrates les plus influents ont assuré à la Maison-Blanche qu’aucune nouvelle clause partisane, y compris sur l’avortement, ne serait ajoutée aux projets de loi de finances qui seront négociés à l’automne. La Maison-Blanche et les parlementaires qui défendent la vie doivent maintenant faire en sorte que les démocrates tiennent leur engagement.

Dès le début, les parlementaires démocrates ont critiqué les politiques mises en œuvre par le président Trump pour défendre la vie, et ils ont redoublé leurs attaques à l’approche des élections nationales. La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a adopté des lois de finances pour l’exercice 2020 qui contiennent des clauses favorables à l’avortement, également appelées «  pilules empoisonnées », et qui videraient de leur substance toutes les politiques de défense de la vie mises en place par laMaison-Blanche, y compris la politique de Mexico élargie et l’arrêt du financement du Fonds des Nations Unies pour la population.

Selon l’accord budgétaire conclu, les clauses controversées ne pourront pas figurer dans les projets de loi de finance qui seront négociés en septembre. Même s’il ne porte pas exclusivement sur l’avortement, l’accord prévoit qu’« il n’y aura aucune pilule empoisonnée, nouvelle clause, modification supplémentaire des programmes obligatoires, autre modification des politiques ou des conventions permettant d’augmenter les dépenses ou autre mesure non liée à l’affectation des fonds, sauf accord bipartite entre les quatre responsables parlementaires, avec l’autorisation du président ».

Cependant, les remarques formulées par la présidente de la commission des finances de la Chambre des représentants, Nita Lowey (démocrate, État de New York), font craindre que les démocrates pourraient ne pas respecter l’accord si les républicains n’en surveillent pas l’application tout au long de l’affectation des crédits. Dans une lettre adressée à ses collègues de la commission, MmeLowey a expliqué que la commission pourrait « négocier des clauses » lorsqu’« elle examinera les projets de loi, ainsi que lors des débats en séance publique et des commissions mixtes paritaires ». « Comme les années précédentes, nous aurons besoin d’un soutien bipartite pour modifier toute disposition relative aux exercices 2020 et 2021 ».

Des défenseurs de la vie ont expliqué au Friday Fax que les remarques de MmeLowey devraient susciter une réelle inquiétude à la Maison-Blanche et chez les sénateurs républicains conservateurs. Les années précédentes, la courte majorité républicaine au Sénat n’a pas pu repousser les attaques des partisans de l’avortement, les sénatrices républicaines Collins et Murkowski ayant soutenu les amendements hostiles déposés par les démocrates.

Dans une lettre adressée au président Trump, le sénateur Steve Daines (républicain, Montana), fondateur du groupe de défense de la vie au Sénat, et 26 de ses collègues républicains ont remercié le président d’avoir donné la priorité au respect de la vie lors des négociations budgétaires.

« En tant que membres de la majorité qui défend la vie au Sénat américain, nous agirons avec vous pour rejeter toute pilule empoisonnée, nouvelle clause, autre modification des politiques ou des conventions permettant d’augmenter les dépenses ou autre mesure non liée à l’affectation des fonds qui remettraient en cause la politique fédérale favorable à la vie, en violation de l’accord budgétaire bipartite conclu pour les exercices 2020 et 2021. »

Dans la même lettre, ces sénateurs donnent des exemples précis de « clauses défavorables à la vie » qui pourraient figurer dans des lois de finances adoptées par la Chambre des représentants et s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour empêcher qu’elles ne soient ajoutées dans les projets de lois de finances qui seront examinés par le Sénat.

Lorsque des représentants démocrates ont commencé à rédiger des lois de finances cette année, le président Trump a écrit à la présidente de la Chambre des représentants, Mme Pelosi, afin d’évoquer les tentatives menées pour contrecarrer les actions accomplies par son gouvernement pour défendre la vie. Le président a averti MmePelosi qu’il opposerait son veto à toute loi remettant en cause ou abandonnant les politiques en question.

L’accord budgétaire, qui porte sur 2,7 billions de dollars et a été négocié par le ministre des Finances, Steven Mnuchin, le président du groupe majoritaire au Sénat, Mitch McConnell, et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, devrait permettre d’éviter un défaut de paiement et d’augmenter les dépenses à hauteur de 320 milliards de dollars. Tous les acteurs voulaient éviter une paralysie gouvernementale, mais les républicains n’étaient pas tous disposés à soutenir la loi de finances, en raison de l’augmentation sensible des dépenses intérieures qui en résulte et des inquiétudes liées à la hausse de la dette américaine, qui a atteint 22 billions de dollars au mois d’août.