La « Politique Étrangère Féministe » face à la critique africaine

By Rebecca Oas, Ph.D. | August 31, 2023

WASHINGTON, D.C., 1 septembre (C-Fam) Alors qu’un nombre croissant de pays occidentaux a adopté des stratégies baptisées « politique étrangère féministe », deux femmes africaines en poste à responsabilité ont publié une critique du paternalisme des approches de ces pays en matière d’aide internationale.

« Les politiques étrangères féministes… devraient inclure et refléter de façon significative la connaissance et l’expertise du peuple africain plutôt que de nous dire comment nous comporter, » affirme Nimco Ali, CEO de la fondation Five qui fait campagne contre la mutilation génitale féminine, de même qu’ Aya Chebbi diplomate tunisienne précédemment envoyée spéciale de l’Union Africaine pour la jeunesse.

L’image de marque du féminisme promu par les pays qui ont adopté le label est alignée sur les priorités souvent controversées des pays occidentaux, à la fois aux Nations Unies et dans le financement de leur aide bilatérale. Cela inclut l’accent mis sur le changement climatique causé par l’homme, l’idéologie du genre, l’éducation sexuelle complète, et l’avortement comme un droit.

Cependant, ces priorités échouent à traiter – et parfois exacerbent –les vrais problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans les pays plus pauvres.

Selon Michael Shellenberger, fondateur du Breakthrough Institute, qui mène une recherche, environementale, deux milliards et demi de personnes dans le monde comptent sur le bois et le fumier pour l’énergie, particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. « L’énergie bon marché est la libération des femmes. », a dit Shellenberger lors d’ une conférence à l’université d’Austin. Il faisait référence aux tentatives menées pour priver les populations de gaz naturel et de gaz pétrolier liquéfié comme « une abomination morale. »

Le concept de « politique étrangère féministe » est monté en puissance en 2014 quand la Suède a commencé à utiliser ce terme. D’autres pays, comprenant le Canada, la France et le Mexique ont repris le label peu de temps après, suivis par d’autres. Alors que les pays définissent le concept de manière différente, un thème commun est la promotion de « la santé et des droits sexuels et reproductifs (SRHR) », incluant l’avortement, dans les pays bénéficiaires.

Le Canada en particulier a vanté le caractère féministe de son assistance internationale et a engagé 650 millions de dollars en faveur de contraceptifs, de l’avortement « sûr et légal,” de l’éducation sexuelle complète et de la prévention et du traitement du HIV/SIDA et d’autres infections sexuellement transmissibles.

Des groupes féministes aux États-Unis ont appelé l’administration Biden a adopter une « politique étrangère féministe » et à inclure un plaidoyer pour les SRHR comme « une priorité clé de politique intérieure et étrangère pour l’administration. »

En février, le Représentant Lois Frankel (D-FL) a introduit une résolution à la Chambre des Représentants exhortant les États-Unis à adopter « une approche féministe dans tous les aspects de politique étrangère. »

Dans ses paragraphes d’ouverture, la résolution indique clairement que sa définition du « sexe » inclut « l’identité ou l’expression de genre » et exhorte les États-Unis à donner la priorité aux personnes confrontées à « des formes intersectionnelles de discrimination » comprenant « le manque d’accès à la santé, aux droits et à la justice sexuels et reproductifs. » Tout comme les SRHR, la « justice reproductive » est comprise comme incluant l’avortement.

La résolution envisage un monde où « il y aurait une égalité de genres, et les femmes pourraient pleinement participer à toutes les sphères de la vie », ce qui pourrait accroître le produit intérieur brut mondial de 28 milliards de dollars. En réalité, ce chiffre fait référence à un scénario où « les femmes participeraient à l’économie de façon identique à celle des hommes », ce qui pourrait seulement être appelé « autonomisation » si les femmes et leurs familles le désiraient vraiment.

La famille n’est quasiment jamais mentionnée dans la résolution ; deux fois en référence, au « planning familial », une fois dans le contexte de violence domestique, et une fois en référence « au modèle dépassé de la famille » dans la législation sur l’immigration.

La résolution compte actuellement 45 parrainages, tous Démocrates.