L’ambassadeur US aux Nations Unies laisse entendre que des États Africains cautionnent l’extermination massive d’homosexuels.

By Stefano Gennarini, J.D. | December 23, 2016

NEW YORK, 23 décembre (C-Fam). Dans ce que l’on ne peut que considérer comme un discours très éloigné du langage diplomatique habituel, Samantha Power, l’ambassadrice US visiblement agitée, a accusé des délégations africaines d’être complices dans le meurtre d’homosexuels qui sont jetés des toits dans les villes tenues par l’État Islamique.

La déclaration par trop excessive de Mme. Power contrastait nettement avec la position inhabituellement modérée de l’assemblée des Nations Unies qui avait souligné l’incertitude du résultat du vote concernant la mise en place d’un contrôleur de l’ONU pour les droits des homosexuels par le Conseil des Droits de l’Homme en juin.

Un vote très serré ne put empêcher la nomination du nouveau médiateur des Nations Unies pour les droits homosexuels, premier mandat du genre pour Nations Unies à être basé sur la notion “d’orientation sexuelle et d’identité de genre.” Quatre-vingt-quatre états membres ont voté pour s’en tenir au mandat alors que 77 ont voté pour suspendre le mandat en attendant de futurs examens.

Les Africains ont gagné 2 votes de plus que les 7 nécessaires à la suspension du mandat  après que le premier vote de l’Assemblée Générale sur leur proposition de suspension du mandat échoue le mois dernier. Mais ils ont aussi perdu contre toute attente 9 votes, parmi lesquels 7 venant de pays ayant des lois contre la sodomie qui auraient dû leur être assurés.

C’était comme un cadeau final imprévisible pour l’administration Obama qui a pendant huit ans donné la priorité aux droits homosexuels aux Nations Unies et dans le monde.

Faisant allusion au massacre d’Orlando, Samantha Power demanda, “Pour quelle raison un pays membre pourrait-il s’opposer à la prévention de ce genre de violence ?” suggérant que les Africains étaient aussi complices du massacre d’homosexuels d’inspiration terroriste islamique dans ce night-club gay en début d’année.

D’autres délégations qui soutiennent les droits homosexuels aux Nation Unies ont réagi de manière aussi dramatique.

La France déclara que la proposition africaine “sabotait l’équilibre de l’édifice des droits de l’homme tout entier”. Le Brésil, parlant au nom de quelques états latino-américains, déclara que si la proposition africaine venait à passer, elle aurait des “des implications d’une portée considérable” et qu’il voterait pour “protéger l’intégrité du système des droits de l’homme.” La Nouvelle-Zélande parlant au nom du Canada et d’une poignée de pays nordiques et européens déclara que la proposition “sabotait le mandat que nous avions donné au Conseil.”

Le Groupe Africain, qui proposait de contester le mandat, réfuta ces accusations comme injustes et exagérées, déclarant qu’ils condamnaient “toute violence et discriminations à l’encontre de tout groupe de personnes” et qu’ils ne cherchaient pas à saboter le Conseil des Droits de l’Homme.

L’ambassadeur du Burkina Faso, parlant au nom du Groupe Africain, souligna combien le nouvel expert désigné provoquait d’ores et déjà la consternation, et c’était pourquoi il était devenu nécessaire pour l’Assemblée Générale de définir clairement le mandat de cet expert.

“L’expert a lui-même défini son propre mandat”, déclara l’ambassadeur, qui se référait à un discours controversé d’il y a deux semaines dans lequel l’expert promettait de promouvoir la décriminalisation de la sodomie, d’interdire la thérapie pour ceux qui luttent pour une attirance non-souhaitée pour le même sexe, les droits d’identité transgenre, de restreindre la liberté religieuse, et la propagande homosexuelle dans les écoles.

“Le mandat a déjà été violé pour promouvoir de nouveaux droits sans aucune base légale”, expliqua l’ambassadeur.

Même des gouvernements conservateurs de l’Union Européenne refusèrent de briser la position commune menée par des pays beaucoup plus libéraux comme la France, l’Allemagne et le Royaume Uni. L’ambassadeur de Slovaquie, parlant au nom du Groupe, déclara que la révision d’une décision du Conseil des Droits de l’Homme par l’Assemblée Générale “affaiblirait” le Conseil.

Mais la déclaration de l’Union Européenne contenait aussi une mise en garde pour tenter d’empêcher l’expert indépendant de promouvoir le mariage homosexuel et les unions civiles homosexuelles. “Le mandat ne concerne qu’une protection équitable contre la violence et les discriminations,” déclara l’ambassadeur de Slovaquie, bien que quiconque familier avec le système des droits de l’homme des Nations Unies ne puisse imaginer que l’expert indépendant se cantonnera à l’intérieur de ces limites, comme nous l’avons déjà indiqué.

Les ambassadeurs de Pologne, Croatie et Hongrie, ont chacun pris la parole pour réaffirmer plus explicitement que le mariage et la famille étaient en dehors des limites du mandat, et déclarèrent qu’ils resteraient vigilants sur l’expert. Ces gouvernements s’opposèrent finalement à briser le consensus de l’UE et permirent au mandat de passer.

À la fin de la journée, un écart de seulement 4 votes aurait permis de bloquer la nouvelle fonction dont les critiques pensent qu’elle imposera le programme radical gay à des pays réticents.

L’expert indépendant a un mandat de 3 ans au terme duquel le Conseil des Droits de ‘Homme décidera de maintenir le poste ou de le supprimer.