L’Assemblée Générale de l’ONU se penche sur la question de l’intimidation
NEW YORK, 28 novembre (C-Fam) Les Nations Unies viennent de décider de se pencher sur la question de l’intimidation, et y consacre toute une résolution de l’Assemblée générale.
Une fois la résolution adoptée par consensus ce lundi, les Etats qui l’avaient proposée n’ont pas tardé à révéler leurs intentions.
« Nous regrettons que la question des intimidations proférées en raison de l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle des enfants ou de leurs parents ne soit pas reflétée par dans cette résolution », a expliqué l’Union européenne.
Les Etats-Unis ont fait écho à de tels sentiments dans une intervention ad hoc, où ils ont souligné que les préoccupations de santé de la jeunesse LGBT devaient être reflétées dans le rapport du Secrétaire général qui devra être publié suite à la résolution. Certains pays d’Amérique latine, l’Australie et les pays nordiques se sont plaints à nouveaux que la résolution n’ait pas explicitement fait usage de l’expression « orientation sexuelle et identité sexuelle ».
La résolution contre l’intimidation a été largement reconnue comme une étape clé dans la promotion de la notion d’ « orientation sexuelle et identité sexuelle » dans les politiques de l’Onu. La terminologie a pourtant été rejetée pendant les négociations. Elle commande un rapport du Secrétaire général de l’Onu, dans lequel certains Etats espèrent pouvoir lire des commentaires à propos des intimidations à l’encontre des personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres (LGBT).
Après l’intervention de l’Union européenne, selon laquelle le rapport du Secrétariat publié d’ici deux ans serait une meilleure base pour les futures négociations, le Groupe africain a déclaré : « Il n’existe pas d’accord commun » sur la question des intimidations.
Ce mois-ci, lors des négociations, un diplomate s’est plaint au Friday Fax que son pays avait de nombreux problèmes à gérer, et que sa délégation diplomatique n’avait ni le temps ni l’envie de se pencher sur la question de l’intimidation.
Il n’existe pour le moment aucun consensus sur la question de l’ « orientation sexuelle et identité sexuelle » aux Nations Unies. A chaque fois que le terme est mentionné dans une résolution, cela force les Etats à voter. Cette année, les opposants ont gagné du terrain.
111 Etats ont voté en faveur d’une résolution contre les mises à mort sans procès. C’est la seule résolution qui utilise ce terme. 66 Etats se sont abstenus parce qu’ils pensaient que cette résolution serait un cheval de Troie visant à introduire de nouveaux droits LGBT. Pourtant il y a deux ans, 117 Etats s’étaient déclarés favorables à cette résolution. Une dernière tentative des pays musulmans visant à se débarrasser de l’expression « orientation sexuelle et identité sexuelle » avait échoué. 53 pays avaient voté en faveur de l’amendement, 9 de plus qu’il y a deux ans.
On accuse généralement les pays riches d’intimidation à l’Onu quand ils se servent de leurs richesses et de leurs ressources pour imposer leurs lignes politiques et leurs idéologies au reste du monde.
Par exemple, ce mardi, certains Etats se sont plaints des dernières tendances au Conseil des droits de l’homme. La Biélorussie a appelé à voter une résolution à propos du travail du Conseil, dans laquelle il déplorait que certains pays « manipulent » les droits de l’homme dans une « atmosphère de politisation et de polarisation ».
Le Conseil a adopté pour la deuxième fois cette année une résolution dans laquelle il commande au Haut commissaire des droits de l’homme un rapport sur la discrimination et la violence sur le fondement de l’orientation sexuelle et l’identité de genre. La dernière résolution avait fait suite à un rapport qui affirmait que les Etats devraient reconnaître les unions entre personnes de même sexe, les changements de sexe, et prévoir des catégories spéciales en droit d’asile, en droit pénal et en droit civil pour protéger les personnes LGBT.
« Le Conseil doit s’abstenir de voter des résolutions qui imposent des obligations inacceptables aux Etats membres », a déclaré l’Ambassadeur nigérien Usman Sarki. Il a invité les pays riches à arrêter de faire pression sur les autres pour qu’ils changent.
« Nous ne voulons pas être perçus comme imposant nos valeurs », a-t-il déclaré. Mais il est allé plus loin.
« Nous nous battrons contre ces comportements sociaux inacceptables que l’on fait passer maintenant pour des droits de l’homme […] contre lesquels le peuple nigérien a légiféré, a-t-il ajouté. L’orientation sexuelle et identité sexuelle n’est pas et ne sera pas dans un futur proche une question de droits de l’homme pour le Nigéria. »
Des sentiments similaires ont été exprimés dans une déclaration du Groupe africain et dans celle des pays musulmans.
Malgré leurs ressources modestes et leurs contraintes en terme de personnel, les pays d’Afrique ont un impact important aux Nations Unies.
La semaine dernière, ils ont affirmé dans un message cinglant qu’ils n’accepteraient pas ou ne soutiendraient pas la promotion de nouvelles notions sexuelles qui sont enseignées dans les écoles des pays développés.
Ils ont également joué un rôle vital dans l’adoption de la résolution sur la famille, qui une nouvelle fois mettaient de côté l’expression « différents types de familles ». Les mêmes pays qui se plaignaient des résultats de la résolution sur l’intimidation s’étaient plaints que les couples de même sexe en soient exclus.
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