Le cas économique des droits LGBT difficile à vendre

By Rebecca Oas, Ph.D.

NEW YORK, 18 décembre (C-Fam) « Quel est le secret pour convaincre le monde de soutenir un mouvement ? s’interrogeait M.V. Lee Badgett dans l’article Atlantic l’année dernière. « Trouver comment il pourrait avoir un impact sur les résultats financiers mondiaux. » Selon le professeur d’économie de l’Université du Massachusetts, les pays qui répriment le comportement homosexuel ou échouent à reconnaître les unions homosexuelles souffrent financièrement à cause de leurs pertes de productivité.

Bien que l’officier onusien du Haut Commissariat aux droits de l’homme est un supporter virulent des droits aux lesbienne, gay, bisexuel, transsexuel (LGBT), les Etats membres de l’Assemblée Générale de l’ONU continuent de rejeter cette notion controversée. Vendredi dernier, une coalition appelée le Noyau LGBT a organisé un événement à l’ONU pour mettre en évidence les coûts économiques de l’exclusion des LGBT. Pour un événement tenu lors de la Journée des droits de l’homme, le message fut bien plus pragmatique qu’ambitieux.

L’événement, et la vidéo plaidoyer réalisée pour cela, se concentraient sur la recherche du Professeur Badgett et ses collègues prétendant quantifier économiquement le « prix de l’exclusion » des personnes LGBT. Une étude de 2014 financée par le Williams Institute et l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) a reconnu les grandes difficultés à quantifier cet effet : « il y a peu d’indicateurs internationaux comparables même pour les aspects les plus élémentaires de la vie réelle des LGBT » y compris la taille de sa population.

Mesurer tout ce qui est relatif aux populations LGBT se révèle être effectivement depuis longtemps difficile, si non impossible, à obtenir. Ce qui est considéré comme l’ « étalon or » de l’étude de science sociale sur la sexualité humaine, menée par le Dr. Edward Laumann et ses collègues de l’Université de Chicago en 1994 déclare qu’évaluer un pourcentage unique de la proportion homosexuelle est un « exercice futile » car cela nécessiterait que l’homosexualité soit « une caractéristique uniforme entre les individus, que cela soit stable au fil du temps, et que cela puisse être facilement mesuré », prétentions que les auteurs appellent « manifestement fausses ».

Dans une présentation à la Banque mondiale en 2014, focalisée exclusivement sur l’Inde, Badgett partait du principe que les coûts annuels de la discrimination LGBT pouvaient atteindre $31-32 milliards. Dans son rapport publié, elle refusa d’inclure cette estimation. « L’ampleur des pertes potentielles décrite dans ce rapport sera directement liée à la taille de la population LGBT », écrivit elle, notant que quelque soit les sources de données existantes pour plusieurs entrées de modèle, y compris la proportion d’être LGBT, font défaut.

Cependant, son estimation présentée à la Banque mondiale, qui a été étiquetée comme « préliminaire » et non pour citation, a été répétée sans réserve dans la nouvelle vidéo de l’officier du Haut Commissariat aux droits de l’homme (OHCHR).

Pour renforcer le cas macroéconomique et contourner la difficulté à quantifier la population LGBT, Badgett et ses co-auteurs, dans l’étude financée par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) ont comparé 39 pays, parmi lesquels 29 pays sont considérés comme étant des économies « émergentes », et les ont évalués selon leurs lois liées aux questions LGBT. Ils ont trouvé « une corrélation clairement positive entre le PIB par habitant et les droits légaux pour les populations LGBT entre les pays », mais ont été incapables d’établir un lien de causalité entre eux.

Du côté microéconomique, Badgett et ses collègues ont noté qu’être mis en prison, comme pour enfreindre les lois contre la sodomie, supprime des gens pour la main-d’œuvre. Ils ont débattu sur la manière avec laquelle les problèmes de santé affectent les personnes LGBT à des taux supérieurs, notamment des taux plus élevés de dépression, de suicide, de VIH/ sida et d’abus de substance, les attribuant à la « minorité stress », cibles spécifiques des entreprises d’alcool et de tabac, et sur le manque d’interventions spécialisées par les systèmes de santé.

Aucune de ses études n’a examiné la possibilité que les lois et les normes de la communauté autour de la morale sexuelle pourraient avoir un impact économique positif. Mais un nombre croissant de recherches de science sociale, telles les informations stockées  dans la base de données récemment lancée MARRIpedia, révèlent les effets positifs des normes traditionnelles sur la sexualité et la structure et la stabilité de la famille.

Traduit par Laetitia de la Vega.