Le personnel de l’UNICEF se plaint du rapport de C-Fam

By Lisa Correnti

NEW YORK, 3 octobre (C-Fam) Un rapport troublant publié par C-Fam [éditeur du Friday Fax] a poussé l’agence onusienne pour l’enfance à retirer de son site web du contenu à caractère sexuel explicite il y a quelques semaines. Cette décision de la direction de l’UNICEF a suscité des dissensions internes, certains membres du personnel exprimant leur “inquiétude” face au fait que ce retrait pourrait conforter une vision conservatrice de la sexualité et du genre.

Selon un article publié sur le site d’information Devex.com, des employés anonymes de l’UNICEF se sont plaints de ne pas avoir eu l’occasion de répondre aux objections de C-Fam concernant le contenu jugé inapproprié pour les enfants. Le personnel a défendu les programmes et les publications, affirmant qu’ils correspondaient aux besoins et aux désirs des enfants, et qu’ils avaient été conçus en collaboration avec des représentants gouvernementaux.

“L’éducation sexuelle complète contribue aux droits de l’enfant. Cela en fait partie”, a déclaré un employé de l’UNICEF à Devex.

Avec un budget annuel de plus de 8,2 milliards de dollars, l’UNICEF est chargé de la protection des enfants les plus vulnérables du monde. Bien que les États membres n’aient jamais approuvé de “droits sexuels” pour les enfants, l’agence intègre néanmoins l’éducation sexuelle complète (ESC) dans ses programmes nationaux.

L’éducation sexuelle complète est l’un des sujets les plus clivants dans les politiques multilatérales. Les propositions des pays occidentaux visant à inclure ce terme dans les résolutions de l’Assemblée générale sont systématiquement rejetées par les pays traditionnels où les programmes sexuels pour enfants sont culturellement interdits.

Le rapport de C-Fam a mis en lumière des dizaines d’exemples de contenus et de programmes inappropriés pour les enfants, incluant des conseils sur la masturbation, la fluidité de genre, le “bon sexe”, ou encore des descriptions de l’excitation du clitoris lors des rapports intimes. Ces contenus sont fournis par l’UNICEF sous couvert d’éducation sexuelle et de prévention des violences basées sur le genre (VBG).

Lors d’une réunion du conseil exécutif de l’UNICEF en août, un événement sans précédent s’est produit : les États-Unis ont voté contre le nouveau plan stratégique triennal de l’agence, en raison de la présence d’un langage controversé qui pourrait être perçu comme une tentative d’imposer des droits sexuels pour les enfants.

“Il n’y a jamais eu d’engagement international en faveur des ‘droits en matière de santé sexuelle et reproductive’, et nous nous opposons fermement à ce que l’UNICEF inclue ce terme non consensuel dans son plan stratégique”, a déclaré un représentant américain.

Les États-Unis sont le principal donateur de l’UNICEF, ayant versé plus de 2 milliards de dollars au cours des deux dernières années. Le niveau actuel de financement est désormais remis en question, l’administration Trump et certains membres du Congrès appelant à une réduction budgétaire, en attendant des réformes et plus de transparence.

“L’UNICEF — et l’ONU dans son ensemble — a un passé déplorable en matière de promotion d’idéologies de genre nuisibles, de l’avortement et de points de vue radicaux sur la sexualité et les enfants”, a déclaré le sénateur Mike Lee (R-UT) au Friday Fax. “Les États-Unis ne devraient pas être complices de cela”, a ajouté le sénateur, qui préside la sous-commission chargée de la surveillance de l’ONU.

Partisan de longue date de la rupture des liens entre les États-Unis et l’ONU, le sénateur Lee a présenté un projet de loi en février dernier visant à se retirer de l’organisation, dénonçant l’usurpation de souveraineté et accusant l’ONU d’être une “voix du marxisme”.

Des employés de l’UNICEF ont déclaré à Devex qu’ils craignaient une escalade.

“Nous sommes nombreux au sein de l’organisation à penser qu’une menace plus grande se profile.”
“Il ne s’agit pas seulement de retirer quelques articles, mais de créer une dynamique dans laquelle notre intervention dans ce secteur va être remise en question en permanence, ce qui crée un précédent inquiétant.”

Une surveillance accrue des programmes de l’UNICEF est justifiée, selon Sharon Slater, présidente de Family Watch International. L’organisation de Slater suit depuis plus de 25 ans les contenus d’ESC jugés nuisibles, y compris ceux de l’UNICEF. Elle a cité des exemples, notamment un programme au Mexique qui enseignait aux enfants le “plaisir sexuel” avec des “animaux”, des “objets inanimés” et des “personnes non consentantes”, ainsi qu’un autre dans la région Asie-Pacifique recommandant aux jeunes de considérer comme “sain” l’envoi de vidéos ou de photos nues par sextos.