Le programme US de lute contre le SIDA ne soutient pas l’avortement, dit son responsable

By Rebecca Oas, Ph.D. | June 15, 2023

WASHINGTON, D.C., 16 juin (C-Fam) Le chef du programme gouvernemental américain de lutte contre le SIDA au niveau international a déclaré récemment que le programme, nommé PEPFAR, « n’a jamais utilisé et n’utilisera jamais cette plateforme pour soutenir l’avortement».

John Nkengasong répondait aux récentes inquiétudes manifestées par des avocats pro-vie, dont  le Député Chris Smith (Républicain/New-Jersey), et plusieurs leaders africains. La loi portant la création et le financement du PEPFAR approchant de la date limite de son renouvellement, les responsables pro-vie demandent au Congrès d’introduire des mesures de protection supplémentaires pour garantir que les organisations pro-avortement soient inéligibles aux financements américains destinés à la prévention et au soin du VIH/SIDA.

L’émergence de la question de l’avortement dans le cadre du renouvellement du PEPFAR a été qualifiée« d’inattendue » par les reporters de Devex qui citent des sources anonymes « dans les coulisses » selon lesquelles « l’attaque » est motivée par l’opposition à la politique progressiste du Président Joe Biden.

Si les mots de Nkengasong’s étaient à prendre véritablement au pied de la lettre, l’introduction d’une terminologie excluant les structures d’avortement des subventions du PEPFAR serait au pire superflue. Au mieux, cela pourrait éviter au programme d’être mêlé aux débats houleux que soulève immanquablement la question de l’avortement.

Au lieu de cela, la députée Barbara Lee (Démocrate/Californie), qui soutient ouvertement l’avortement, a dépeint les tentatives d’introduction d’une terminologie pro-vie dans la loi comme équivalent à son « dynamitage ».

Brian Honermann de l’amfAR, Fondation pour la recherche sur le SIDA, a déclaré à Devex que les groupes pro-vie se livraient à des « formes d’attaques sans fondements ». L’amfAR elle aussi prend position fermement en faveur de l’avortement, et milite contre les programmes pro-vie américains d’aide internationale. Ils dénoncent aussi vigoureusement l’arrêt Dobbs de la Cour Suprème annulant Roe Vs Wade et sa traduction en un droit constitutionnel à l’avortement.

L’une des organisations spécifiquement mentionnée en tant que bénéficiaire pro-avortement de subvention du PEPFAR dans la lettre pro-vie adressée au Congrès est Pathfinder.  Ils ont publié une déclaration détaillant leur utilisation des subventions américaines au Mozambique pour la fourniture d’autres services, tels que le dépistage du VIH et la thérapie antirétrovirale. Par ailleurs, Pathfinder souligne leur action contre la stigmatisation de l’avortement au Mozambique, y compris par le biais de séances de « clarification de valeurs » pour les professionnels de santé. Séances conçues pour briser les objections pro-vie contre l’avortement.

Même si ces séances ne sont pas montées spécifiquement avec les subventions du PEPFAR, la présence de Pathfinder au Mozambique, soutenue par le gouvernement et les contribuables américains, alimente le lobbying et l’encouragement à l’avortement dans ce pays.

Pour beaucoup d’organisations pro-avortement, dont celles qui travaillent déjà avec le gouvernement américain en tant que partenaires opérationnels dans le cadre du PEPFAR, l’objectif est de seulement maintenir le statu quo. Pour les défenseurs pro-vie, le message est qu’une reconduction dite « pure » du PEPFAR sans nouvelles garanties n’est pas « pure » en réalité au regard de l’avortement.

Au cours des deux décennies qui ont suivi la création du PEPFAR sous l’ancienne présidence de George W. Bush, les promoteurs de l’avortement ont élargi leur influence à de plus en plus de secteurs d’assistance internationale, allant au delà du planning familial pour s’étendre à l’aide sanitaire au sens large, à l’émancipation des femmes, l’éducation et même l’eau et l’assainissement.

Les remarque de Nkengasong minimisant l’implication du PEPFAR dans la question de l’avortement ont effectivement gêné quelques activistes pro-avortement, tel le Safe Abortion Action Fund  qui l’a accusé sur Twitter de stigmatiser l’avortement et de le mettre au rang de « quelque partie honteuse ou mauvaise des soins de santé sexuelle et reproductive ».

“Ça serait bien si, lorsqu’ils rejettent les accusations selon lesquelles ils encouragent l’accès à  l’avortement, les représentants du PEPFAR pouvaient reconnaître que l’avortement sûr est un soin médical de protection de la vie, tout comme la prévention du VIH ».