Le Secrétaire général ajoute l’avortement et les droits des LGBT aux objectifs humanitaires de l’ONU

By Susan Yoshihara, Ph.D.

NEW YORK, le 19 février (C-Fam). Le grand projet du Secrétaire général Ban Ki-moon face à la crise humanitaire mondiale est d’ajouter de nouveaux objectifs pour inclure l’avortement et les droits des LGBT au plan de développement des Nations Unies adopté récemment.

Le rapport du Secrétaire général, intitulé « Une humanité unique, une responsabilité partagée », demande aux gouvernements d’inclure l’avortement et les droits des LGBT dans leurs actions pour atteindre les objectifs humanitaires compris dans le nouveau programme de développement durable ; un plan de développement important de l’ONU qui s’étend sur 15 ans et adopté par l’Assemblée générale l’année dernière.

Le rapport, publié la semaine dernière et qui servira de base pour les discussions entre les gouvernements lors du Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul en mai, provoquera la consternation parmi les Etats membres de l’ONU parce que l’avortement et les droits des LGBT ont été expressément rejetés lors d’intenses négociations sur les objectifs humanitaires l’année dernière.

Ban Ki-moon, qui entre dans sa dernière année en tant que Secrétaire général, entame son rapport sans le respect habituel auquel les membres de l’ONU ont en principe droit. Au lieu de cela, il met en avant l’importance personnelle de son projet pour centraliser et coordonner les efforts humanitaires mondiaux.

« Enfant, j’ai grandi pendant la guerre. J’avais six ans lorsque j’ai été forcé de fuir ma maison et mon village en Corée, emportant seulement ce que je pouvais porter sous mes bras. » Et de continuer de raconter comment il a été aidé et inspiré par l’institution « des Nations Unies naissante ».

Dans le rapport, outre les réponses humanitaires habituelles, il insiste pour que la « priorité » soit donnée afin « d’assurer aux femmes et aux adolescents des services complets de santé sexuelle et reproductive, sans discrimination », une expression comprise par le personnel de Ban Ki-moon, et certains Etats membres de l’ONU comme incluant l’avortement.

Il a également déclaré que les pays ont une obligation « essentielle » d’interdire la discrimination sur le fondement de « l’identité sexuelle », un terme jamais repris dans les résolutions de l’ONU. Les Etats membres de l’ONU ont refusé l’an dernier toute référence à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre lors des négociations sur les objectifs, car c’est un terme qui pourrait être interprété comme comprenant les droits des LGBT.

Le Secrétaire général est à l’avant-garde pour inclure l’avortement dans les efforts humanitaires. Il est allé jusqu’à prétendre que la pratique de l’avortement est une obligation en vertu du droit humanitaire et du droit de la guerre. Ce faisant, il repousse les limites de ce que les Etats membres de l’ONU estiment être acceptable.

La santé reproductive dans les nouveaux objectifs onusiens renvoie à un accord historique de l’ONU de 1994 sur la population et le développement qui a expressément rejeté un droit à l’avortement en toutes circonstances, et ne permet l’avortement dans les programmes de l’ONU que là où il est légal.

En outre, les experts juridiques ont rejeté l’affirmation selon laquelle l’avortement est un droit en vertu du droit humanitaire, y compris l’administration Obama et la Commission européenne.

Cette étape d’Istanbul peut donner à Ban Ki-moon, qui cherche à laisser un héritage, un moyen d’obtenir le consentement tacite général envers son approche des objectifs de développement durable dans un contexte où les nations qui résistent à l’avortement et aux droits des LGBT seront mises dans une situation désavantageuse.

Alors que les nouveaux objectifs de l’ONU ont été soigneusement négociés par les gouvernements pendant trois ans, le sommet humanitaire de mai a été convoqué par Ban Ki-moon, et est entièrement contrôlé par son personnel, en particulier le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui a préparé le rapport, et le Secrétariat du Sommet Humanitaire Mondial.

Il n’y aura pas de négociations à ce sommet, ni avant, ni pendant. Au lieu de cela, il y aura un résumé du président et un autre rapport du Secrétaire général qui sera lui remis à l’AG à l’automne prochain.

Traduit par Anne-Claire Foltzenlogel