Les agences des Nations Unies font pression sur le Malawi pour qu’il libéralise les lois sur l’avortement

By Rebecca Oas, Ph.D. | September 25, 2020

WASHINGTON, D.C. 25 septembre (C-Fam) Les législateurs du Malawi sont confrontés à de fortes pressions pour libéraliser les lois sur l’avortement du pays pendant la session parlementaire en cours. Les chefs religieux demandent que le projet de loi sur l’interruption de grossesse soit abandonné. Pendant ce temps, les organisations bénéficiant de sources de financements internationaux, ainsi que les entités des Nations Unies, se coordonnent pour s’assurer que le projet de loi soit adopté.

À l’heure actuelle, le Malawi n’autorise l’avortement que pour sauver la vie de la mère. Le projet de loi permettrait des avortements « sûrs » et « légaux » en cas d’anomalies fœtales, de viol ou d’inceste, et si la grossesse est censée menacer la santé physique ou mentale de la mère. La Fraternité chrétienne de médecine et de médecine dentaire du Malawi a souligné que des exceptions similaires en matière de santé ont « conduit d’autres pays à pratiquer réellement l’avortement à la demande ». Il est également à noter que si l’exception pour viol et inceste a une limite de gestation de 16 semaines, il n’y a pas de telle restriction sur l’exception liée à la santé.

Un projet de loi similaire fut présenté en 2017, un an après qu’une Commission spéciale du droit eut publié un rapport appelant à des modifications des lois nationales sur l’avortement. La Commission du droit a cité l’organisation internationale pro-avortement Ipas, basée aux États-Unis, comme assurant le financement du projet.

L’un des partisans les plus ardents du projet de loi proposé est Emma Kaliya, présidente de la Coalition pour la prévention des avortements à risque (COPUA). Le COPUA a été créée en 2010 avec le soutien d’Ipas, après qu’Ipas, avec le ministère de la Santé du Malawi et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), eut mené une évaluation stratégique nationale sur l’avortement.

Un autre groupe de soutien clé du projet de loi est le Center for Solutions Journalism, également basé au Malawi, qui reçoit un financement d’Ipas, du COPUA et d’Amplify Change, une organisation qui promeut l’avortement et d’autres projets de « santé et droits sexuels et reproductifs » dans les pays en voie de développement, financée par le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni et d’autres fondations basées dans les pays occidentaux.

Le directeur national d’Ipas Malawi a recruté des obstétriciens et des gynécologues pour être de « nouveaux champions » de la modification de la loi sur l’avortement, en les présentant comme conférenciers lors des événements et ateliers du COPUA. Selon un article résumant le plaidoyer en faveur d’une réforme de la loi sur l’avortement au Malawi, « [c]ertains d’entre eux sont devenus membres du COPUA, tandis que d’autres étaient membres de la Commission spéciale du droit, ou les deux ». L’article lui-même est le résultat d’une étude financée par le gouvernement britannique.

Le Malawi fait face à des pressions pour libéraliser ses lois sur l’avortement de la part des organes des droits de l’homme de l’ONU, y compris les comités de suivi des traités rattachés à plusieurs traités qu’il a ratifiés. Les partisans du projet de loi sur l’avortement citent fréquemment les recommandations de ces comités ainsi que les orientations de l’OMS, bien qu’aucune ne soit contraignante.

Malgré la campagne bien financée et bien coordonnée pour développer l’avortement au Malawi, les chefs religieux locaux se prononcent contre. Il y a deux semaines, l’Assemblée générale régionale presbytérienne a réaffirmé sa position contre la légalisation de l’avortement. Le modérateur de l’assemblée, le révérend Bizwick Nkhoma a déclaré : « Nous répétons que nous disons non à l’avortement. C’est mal et c’est un péché. Si nous continuons à le légaliser, nous allons attirer la malédiction sur le pays. »

Une coalition d’évêques catholiques, d’autres ministres chrétiens et de dirigeants musulmans a publié une déclaration commune condamnant le projet de loi, qualifiant l’avortement et l’infanticide de « crimes abominables » et de « péchés graves ».

Lundi, la State House du Malawi a confirmé que le projet de loi serait discuté lors de la session actuelle du Parlement, qui se terminera le 23 octobre.