Les gouvernements européens de plus en plus téméraires pour exiger le droit à l’avortement
NEW YORK, le 1er avril (C-Fam). Pendant des décennies, l’avortement a fait partie les questions les plus controversées de l’ONU. Pourtant, il est rarement mentionné par son nom, on y fait plutôt allusion par des formules telles que « santé reproductive » ou « droits reproductifs ».
Cela a changé la semaine dernière. Les gouvernements français, danois et suédois ont laissé tomber les euphémismes et ont déclaré l’avortement être une « condition essentielle » pour le plein épanouissement des droits des femmes lors d’une conférence au cours de la Commission annuelle sur la condition de la femme.
Le titre de l’événement ne laisse pas de place au doute : « Accès à l’avortement et autonomie corporelle : l’accomplissement des droits des femmes ». Le modérateur était le chef de la Fédération internationale du planning familial (IPPF), une organisation qui vend l’exploitation sexuelle comme une liberté et capitalise sur les opérations médicales.
« J’ai toujours dit que si c’était les hommes qui tombaient enceints, je suis sûr que cela ferait deux cents ans que l’avortement serait légal », a plaisanté le président de l’IPPF Tewodros Melesse.
Melesse a fait valoir que d’être pro-avortement est être pro-vie. « Nous nous soucions de la vie de la femme et l’enfant qui vient, s’ils sont atteints par Zika par exemple, ou jetés dans les rues, ou enlevés, ou morts. Nous voulons que tous ces êtres soient vivants, en bonne santé, productifs et égaux à toute l’humanité. Nous osons parler de l’avortement ».
En dépit de nouvelles règles de transparence, les panélistes – des militants pro-avortement et des représentants des pays européens qui sponsorisent l’événement- se sont épargnés toute contestation. Les questions ont été recueillies à l’avance et par écrit pour « en entendre le plus grand nombre, pas seulement quelques-uns », a dit Melesse, signalant par-là son désintérêt pour ouvrir un débat.
Une statistique méritait d’être discutée. Plusieurs panélistes ont dit que 13% des décès maternels sont causés par l’avortement « à risque » [non médicalisé], une affirmation qui a été réfutée par l’Organisation mondiale de la Santé, qui avance plutôt le chiffre de 8%.
Il y avait en fait au cœur de l’événement une contradiction évidente : alors que les orateurs ont affirmé que l’accès à l’avortement est un droit de l’homme fondamental, ils ont en même temps appelé les nations à adopter ce soi-disant droit universel qui n’est pas appliqué partout et qui donc est loin d’être universel.
Laurence Rossignol, la ministre française « des familles » [nouveau nom pour inclure toutes les familles, y compris celles homosexuelles], a appelé à « des discussions avec les États réticents » au sujet de l’avortement en cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. Quelques instants plus tard, elle a arrêté de parler d’exceptions et a appelé les pays à s’engager à « se battre pour un droit universel à l’avortement ».
Åsa Regnér a rappelé l’échec de la tentative de créer un droit à l’avortement lors des conférences des Nations Unies au Caire et à Pékin au milieu des années 1990. « C’est dommage que l’on ne puisse pas ouvrir à nouveau les conférences mondiales », a affirmé la ministre suédoise de l’égalité des sexes « parce que la résistance grande comme elle est, surtout lorsque l’on parle de la santé et des droits sexuels et reproductifs, et encore plus quand on parle de l’avortement ».
Les chefs religieux sont parmi les plus fervents opposants de l’avortement, ont dit plusieurs panélistes et ils avaient l’intention de recadrer ces gens. « Je n’ai jamais été [religieux] », a déclaré Melesse, « mais j’en connais un rayon sur la religion ».
« Il n’y a pas de religion qui dit que [l’avortement] est un péché, qui dit qu’un pécheur devrait aller en enfer. Il y a toujours une miséricorde dans toute religion », a-t-il affirmé. « Un corps mort, une âme morte ne peut pas être convertie à une religion ».
Ni Melesse, ni ses collègues conférenciers n’ont abordé les droits de liberté de conscience du personnel médical dont les âmes seraient également en péril en participant à un acte qu’ils croient être un péché. Les questions de cette nature de « quelques-uns » dans le public n’ont pas été sélectionnées pour être discutées.
Traduit par Anne-Claire Foltzenlogel
View online at: https://c-fam.org/friday_fax/les-gouvernements-europeens-de-plus-en-plus-temeraires-pour-exiger-le-droit-lavortement/
© 2025 C-Fam (Center for Family & Human Rights).
Permission granted for unlimited use. Credit required.
www.c-fam.org






