Les groupes pro-avortement s’attaquent aux professionnels de santé croyants et aux personnels de santé objecteurs de conscience.

By Rebecca Oas, Ph.D. | August 18, 2017

NEW YORK, le 18 août (C-Fam). Début août un groupe des défenseurs de l’avortement s’est réuni en Uruguay pour discuter de la possibilité d’ôter aux personnels de santé la protection de l’objection de conscience liée à l’avortement.

La liberté religieuse est un obstacle à la santé des femmes, selon l’organisateur de International Women’s Health Coalition (IWHC). Le groupe encourage les avocats à s’assurer que « les corps professionnels reconnaissent que les croyances personnelles  peuvent sérieusement discréditer l’offre des services des professionnels de santé, centrés sur la femme. »

La IWHC, et son co-commanditaire Mujer y Salud en Uruguay (MYSU) ont choisi d’organiser la conférence en Uruguay car ce dernier dispose de l’une des lois les plus permissives de l’Amérique Latine en matière d’avortement. Toutefois, plus de la moitié des professionnels de santé refusent de pratiquer des avortements en raison de leur objection de conscience. Les pourcentages élevés du nombre d’objecteurs de conscience dans les pays qui autorisent l’avortement légal, y compris le Ghana (97%) et l’Italie (70%) ne sont pas rares.

Les participants à la conférence ont affirmé qu’on « devait s’attaquer » aux objections morales ou religieuses à l’avortement,  affirmant que les femmes dans l’incapacité d’avoir accès à un avortement légal et « sûr » rechercheraient inévitablement des solutions potentiellement mortelles. Plutôt que d’encourager les femmes à choisir la vie, ils ont conclu que les professionnels de santé doivent être forcés de provoquer la mort.

Parmi les intervenants célèbres, se trouvait Dr Christian Fiala, un gynécologue autrichien qui a publié plusieurs articles dénonçant le droit à la liberté de conscience. Dans son article le plus récent, Fiala explique que l’objection de conscience « légitime le postulat basé sur la religion, selon lequel l’avortement est un mal » et distingue l’Eglise Catholique comme un vecteur imposant des « croyances traditionnelles (sexistes) vis-à-vis des femmes et de la maternité ». Selon Fiala, même si les rédacteurs de la loi sont autorisés à avoir une conscience, les médecins ne le sont pas : «  si le traitement est légal…ils n’ont simplement aucune excuse pour le refuser. »

L’engagement de Fiala à la primauté de l’avortement le conduit à dénoncer ce qu’il appelle “la médecine basée sur la foi” et la religion organisée en général. Fiala a exprimé un doute quant au fait que la question de l’objection de conscience en Amérique Latin ne puisse pas être « réglée » jusqu’à ce que la religion organisée ne perde beaucoup son influence.

L’Organisation Mondiale de la Santé a estimé que les organisations basées sur la foi fournissent de trente à soixante-dix pour cent des soins de santé en Afrique. La vision de Fiala d’exclure les soins de santé basés sur la foi pourraient avoir des conséquences désastreuses si elle se concrétisait.

Après avoir argumenté qu’il est difficile de déterminer si les motivations particulières d’un objecteur de conscience sont vraiment liées au respect de la vie à naitre, Fiala a conclu que son objectif n’est pas d’améliorer les droits de la liberté de conscience en matière d’avortement, mais de les abolir complètement.

Le groupe en Uruguay conclut que « l’objection de conscience liée aux soins de santé ne rentre pas dans le cadre des droits de l’homme internationaux » bien qu’étant « parfois permis par la loi nationale ». En réalité, c’est l’inverse qui est vrai. L’avortement n’est pas un droit humain international, bien que certains pays l’autorisent. La Déclaration des Droits de l’Homme ne fait aucune mention de l’avortement mais affirme plutôt « chacun a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion », incluant le droit de « manifester sa religion ou ses croyances par l’enseignement,  la pratique,  la vénération et l’observance de celle-ci. »

En dépit du fait que les documents fondateurs des droits de l’homme obligent les nations à s’assurer de la protection de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, un nombre croissant de groupes « experts » travaille à saper ces garde-fous. Dans le passé, lorsqu’une loi nationale a été modifiée afin d’autoriser l’avortement, souvent, sous la pression de groupes tels que IWHC, des attaques à la liberté de conscience s’en sont suivies, comme cela a été le cas en Uruguay.