Les militants de l’Ivg veulent infiltrer leurs termes aux objectifs du développement.
NEW YORK, 22 août (C-Fam) Le lobby international de l’IVG fait du sur-place depuis vingt ans à l’Onu. Un article vient d’être publié par un de ses leaders, qui révèle leur nouvelle stratégie militante dans le cadre du prochain agenda international du développement.
Françoise Girard, présidente de la International Women’s Health Coalition, décrit les efforts qui ont été accomplis pour faire avancer le concept de « droit et santé sexuelle et reproductifs » , plus connus sous l’abréviation SRHR. Ce terme n’a pas été accepté lors des négociations passées.
Girard est particulièrement concentrée sur l’accès aux « services SRHR », par exemple la contraception, la stérilisation, l’ éducation sexuelle « complète » des adolescents, l’avortement lorsqu’il est légal, la reconnaissance de l’existence de « droits sexuels », et les protections spéciales de l’orientation sexuelle et de l’identité sexuelle.
« Les militants ont débattu la question de savoir si le moment était opportun, écrit-elle. Ce qui les a décidé étaient les débats sur le prochain agenda du développement. (…) En rester là où nous en sommes, alors que les autres agendas avancent, équivaudrait à un recul ».
L’Onu se prépare à deux évènements importants. Le premier est le vingtième anniversaire de la Conférence internationale pour la population et le développement (ICPD), lors duquel les militants ont échoué à faire reconnaître un droit international à l’IVG. Le second est le remplacement des Objectifs du millénaire pour le développement (MDGs), qui expirent en 2015.
La stratégie de Girard fonctionne en deux temps. La première étape consiste à faire en sorte que les objectifs du développement s’inspirent largement de l’agenda ICPD, dont contrairement aux MDGs, les objectifs sont plus concrets, comme par exemple la réduction de la mortalité maternelle.
Girard fait la liste des principaux obstacles à l’agenda SRHR : un « environnement multilatéral de plus en plus difficile » au siège de l’Onu à New York, les conflits entre les pays du nord et les pays du sud dans le domaine du commerce, du climat, des finances, l’érosion de l’influence du gouvernement Obama, et le manque de consensus européen sur les questions de santé sexuelle et reproductive et du mariage homosexuel.
« L’assemblée générale de l’Onu est un endroit où est difficile de conduire des négociations sur ces questions », admet-elle. Sur la question de la défaite des droits reproductifs lors de la conférence Rio+20 de 2012, elle affirme que toutes ces questions étant l’objet de discussions étant ouvertes aux négociations, « la probabilité que [les Etats] fassent des compromis est élevée.»
L’année passée, les militants de l’Ivg ont essayé d’obtenir au niveau régional ce qu’ils ne pouvaient pas obtenir au niveau politique mondial dans le cadre de conférences de révision de l’agenda ICPD financées par le Fonds de l’Onu pour la population (UNFPA).
La plus grande partie de l’article de Françoise Girard parle de ces conférences régionales, et fait la liste de celles qui ont été plus ou moins couronnées de succès. En Europe, la Russie a négocié le retrait de l’orientation sexuelle du document dans une salle à huis clos. Girard conclut donc que « les négociations ouvertes, même si elles sont difficiles, sont plus à même de faire avancer des SRHR. »
Lors d’une conférence africaine, Girard a exprimé sa frustration devant l’accès limité des ONG aux négociations, et a déploré le fait que les militantes féministes avaient pas réussi à être intégrées aux délégations nationales. D’après Nafis Sadik, cette stratégie a pourtant été plutôt efficace lors de l’ICPD en 1994.
Lors de la réunion de l’Assemblée générale de septembre, Girard et ses comparses espèrent pouvoir faire avancer leur cause malgré la « fatigue des négociations » ressentie par les diplomates européens sur les questions des SRHR, et la présence du personnel du secrétariat général de l’Onu, qui est « très susceptible de subir les pressions des Etats membres et forces conservatrices ».
Si les négociations entre les Etats membres attirent la plus grande part de l’attention, le rôle des acteurs qui travaillent en arrière-plan ne doit pas être négligé. Girard termine son article en rappelant que l’objectif de l’« accès universel à la santé reproductive » a été ajouté plus tard par le biais de manœuvres bureaucratiques et malgré la croyance selon laquelle les négociations des Objectifs du millénaire pour le développement ne pouvaient pas être rouvertes.
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