Les nouveaux objectifs du développement excluent les droits sexuels

By Rebecca Oas, Ph.D. et Stefano Gennarini, J.D. | July 26, 2014

NEW YORK, 25 juillet (C-FAM) Après un marathon de deux semaines de négociations sur les priorités mondiales du développement, qui régiront les politiques mondiales jusque 2030, les droits abortifs ont a nouveau échoué leur entrée dans les textes.

Lorsque les marteaux des deux présidents ont enfin frappé la table, samedi après-midi, signalant l’adoption des nouveaux objectifs du développement durable, les diplomates ont applaudi. Ces applaudissements trahissaient plus le soulagement des participants après plus de vingt-huit heures de négociations qu’un contentement victorieux sur le contenu des accords.

Des changements de dernière minute et des assurances ont été ajoutées à la version du président, qui l’a soumise dans un « c’est à prendre ou à laisser » implicite.

Mise à part les divisions habituelles entre pays pauvres et pays riches, l’agenda proposé par les diplomates au bout de deux ans reste compliqué et invendable : 17 objectifs et 169 cibles sur tous les thèmes possibles, de la fin de la pauvreté et de la fin à la couverture maladie universelle, au développement économique et au changement climatique.

Une fois de plus, c’est aux sujets polémiques que les négociateurs pourront reprocher leur manque de sommeil. Les accords finaux ne sont qu’un compromis.

Les militants de l’IVG étaient probablement les plus mécontents. Après plusieurs années de campagne pour faire approuver de nouveaux termes sur les droits abortifs, ils ne peuvent pas se prévaloir de grand-chose. Les nouveaux termes de « droits et santé sexuels et reproductifs » , qui sont généralement associés au droit à l’avortement sur demande, et aux nouveaux droits des personnes LGBT, n’ont pas mobilisé le soutien nécessaire, même avec 58 Etats membres sympathisants.

Malgré cette omission notable, les pays dont le droit protège la vie de l’enfant à naitre restent contrariés par l’usage du terme « droits reproductifs », qui n’est pourtant pas inclu aux accords de Rio+20 sur le développement durable de 2012. Ils considèrent ce terme inapproprié pour un programme consacré à des mesures concrètes plutôt qu’à des changements normatifs sur des sujets sensibles.

Malgré cela, les « droits reproductifs » on été affaiblis par une référence à la Conférence du Caire de 1994 sur la population et le développement, qui reconnaît que l’avortement est une question qui relève plutôt de l’échelon national. Les accords de cette conférence présentent l’IVG sous un jour plutôt négatif, et ne le reconnaissent pas en tant que droit. La nouvelle terminologie qui vient d’échouer avait pour but d’abandonner les accords de 1994 et de reformuler les droits abortifs dans le langage des droits de l’homme.

La santé sexuelle et reproductive fait partie de ces sujets qui, lors des négociations, empêchent les Etats d’arriver à un accord au en fin de négociations. L’échec de l’introduction de cette nouvelle terminologie a poussé les Etats-Unis et les pays européens à insister pour que soit introduit un nouvel objectif sur la question de la santé reproductive. Ils n’ont pas réussi à ajouter l’ « éducation sexuelle complète » aux accords à cause des inquiétudes associées aux programmes d’éducation sexuelle, qui s’occupent plus de la réduction des risques au lieu de la prévention des risques.

Les même pays n’ont pas réussi à faire retirer l’unique référence à « la famille » inscrite au document. Incapables d’insérer toute référence aux droits LGBT aux Nations Unies, ils concentrent leurs efforts sur la dilution et l’élimination d’une définition solide de la famille.

D’après eux, « la famille » est un terme « monolithique » qui exclut les autres types de foyers. Les diplomates mexicains, colombiens et péruviens, favorables aux droits LGBT, ont exigé la « suppression » du terme de famille.

Les objectifs proposés ne sont pas les termes définitifs du développement durable (ODD). Ils seront soumis à l’Assemblée générale, qui devra rédiger le nouvel agenda du développement post 2015 qui remplacera l’année prochaine. les Objectifs du millénaire du développement.