Les parlementaires pro-avortement se réunissent à Oslo

By Iulia-Elena Cazan

NEW YORK, 19 avril (C-Fam) Des centaines de parlementaires du monde entier se sont réunis à Oslo, en Norvège, pour une conférence sur la santé sexuelle et reproductive visant à promouvoir l’accès à l’avortement, à développer l’éducation sexuelle et à veiller à ce que le discours en ligne soit conforme à l’agenda de l’avortement.

La conférence de trois jours de l’IPCI (Initiative internationale en matière de soins palliatifs, ndt) a été organisée par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), une agence des Nations unies qui promeut les services d’avortement comme étant indispensables à la réalisation des droits des femmes en matière de santé, et par le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF).

La conférence a également marqué le 30e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), la première conférence mondiale où l’avortement en tant que droit a été discuté pour la première fois et finalement rejeté par les États membres de l’ONU.

Cette conférence a débouché sur une déclaration d’engagement et un plan d’action intitulés « La vie ou la mort est une décision politique ». Ce document de huit pages s’engage à faire progresser l’agenda pro-avortement avec plus d’assurance et affirme que les parlementaires « ne peuvent pas se permettre de faire comme si de rien n’était…. [et] doivent mobiliser de nouvelles parties prenantes et élargir leurs alliances ».

La déclaration demande que les femmes aient accès à l’avortement partout dans le monde, soulignant « la nécessité de réaliser les droits sexuels et reproductifs (SRHR, ndt) pour tous… y compris… en fournissant des services d’avortement sûrs ».

La Norvège, pays hôte et fervent défenseur de l’accès à l’avortement en Europe et au-delà, s’est récemment engagée à verser 54 millions de dollars au FNUAP. La Norvège a déclaré que « la santé et les droits sexuels et génésiques sont l’un des domaines les plus controversés du développement international, avec des forces puissantes qui s’opposent aux progrès réalisés. Le FNUAP est à l’avant-garde de la “poussée vers l’avant, contre la poussée vers l’arrière” ».

La déclaration de l’IPCI demande également d’intensifier les programmes d’éducation sexuelle exhaustive (CSE, Éducation Sexuelle Globale, ESG, ndt), en tant que « clé pour garantir que les adolescents et les jeunes sont en mesure de prendre des décisions éclairées et de développer des relations respectueuses ». Dans une publication de 2022, l’UNFPA a qualifié l’éducation sexuelle exhaustive de droit de l’homme en soi, mais l’élaboration et la mise en œuvre des programmes d’éducation sexuelle exhaustive sont très controversées. Les critiques reprochent aux initiatives d’ESG d’exposer les enfants à des matériels sexuels inappropriés, de démanteler l’hétéronormativité et d’encourager l’activité sexuelle chez les adolescents.

Les parlementaires se sont également engagés à lutter contre la violence sexiste facilitée par la technologie, une expression ambiguë qui, selon eux, permettra de lutter contre le harcèlement en ligne à l’encontre des femmes et des jeunes filles. En réalité, ce terme sera utilisé pour censurer les individus afin qu’ils se conforment à l’agenda progressiste sur l’homosexualité et le transgendrisme dans leur discours en ligne. Utiliser les « mauvais » pronoms en s’adressant à quelqu’un en ligne, par exemple, pourrait être assimilé à de la violence sexiste facilitée par la technologie.

L’intelligence artificielle (IA) est un autre sujet abordé lors de la réunion de l’IPCI. Les parlementaires se sont engagés à faire en sorte que « le développement et le déploiement de l’IA donnent la priorité à l’éthique, aux droits de l’homme, et s’attaquent aux préjugés qui exacerbent la discrimination à l’égard des femmes, des filles, des minorités et des populations marginalisées. Cela inclut […] la lutte contre les lois discriminatoires ». Ce langage pourrait avoir de sérieuses implications pour le discours et la législation pro-vie, car la position pro-vie est considérée comme discriminatoire selon les normes de l’IPCI.

Bien que l’éthique de la conférence soit ancrée dans une vision du monde idéologiquement progressiste qui considère l’avortement comme une libération pour les femmes, dans un échange avec Inter Press Service, la présidente du Forum parlementaire européen et défenseur de l’avortement, Petra Bayr, a déclaré : « Les questions fondamentales des droits de l’homme ne doivent jamais dépendre de l’idéologie et de la religion ». Toutefois, s’il n’existe pas de droit à l’avortement internationalement reconnu, l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît un droit universel à la vie.

Ce document n’aura pas force de loi, mais il sera certainement utilisé pour défendre un droit mondial à l’avortement.