Pas de garanties pour les droits LGBT dans les nouveaux objectifs de développement durable de l’ONU.
NEW YORK, 23 Janvier (C-Fam) Le nouveau programme de développement de l’ONU ne parle pas des individus qui s’identifient comme lesbienne, gay, bisexuel et transsexuel, mais le Royaume-Uni veut changer cela.
L’Ambassadeur du Royaume-Uni à l’ONU a déclaré que les droits des organisations non-gouvernementales LGBT devaient faire partie des nouveaux objectifs de développement de l’ONU avant les négociations pour la révision du système de développement des Nations Unies au siège de l’ONU cette semaine.
Les gouvernements et les bureaucrates de l’ONU ont souligné différentes visions sur le nouveau programme de développement mondial cette semaine durant le premier tour des négociations au siège de l’ONU. Le programme de développement post 2015, qui remplacera les Objectifs de Développement du Millénaire, entrera en vigueur en Janvier prochain. Cette semaine les pays se sont réunis pour définir globalement leurs positions et pour le lancement des négociations.
Comme prévu, les pays n’ont pas vraiment traité le fond du nouveau programme, et les droits LGBT n’ont pas été mentionnés dans la conversation. Cela dérange les défenseurs des droits pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT), qui étaient au siège de l’ONU vendredi dernier pour protester lors d’un forum d’organisations non-gouvernementales. Ces groupes ont gagné en visibilité ces dernières années à la suite de la création de nouvelles sources de financement pour leurs activités à travers les Etats Unis et l’Union Européenne.
Un élément clé du nouveau programme sera le mécanisme institutionnel pour contrôler le l’avancée d’un nouvel ensemble d’objectifs de développement durable, qui sera très probablement logé au sein du Conseil Economique et Social de l’ONU. Mais sa mise en place et sa révision seront un processus volontaire dirigé par les états. Cela dérange spécialement les groupes LGBT parce qu’ils doivent encore établir leurs normes à l’ONU.
Lorsque la question a été soulevée durant le forum, l’Ambassadeur du Kenya qui dirige les négociations pour le programme de développement post 2015, n’a offert aucunes garanties sur le fait que les droits des LGBT auraient une place dans le nouveau programme de développement ; au lieu de cela il a réitéré que la mise en place et la révision du programme seraient dirigés par les pays.
Son homologue britannique, durant le même forum, a cherché à rassurer les groupes LGBT en disant que les problèmes LGBT seraient exposés indirectement à travers la rubrique des « droits sexuels et de santé en matière de reproduction », un terme controversé qui actuellement ne fait pas partie des objectifs convenus et prévus car il n’a jamais été défini dans les politiques de l’ONU. Les groupes de défense incluent des sujets comme l’avortement sur demande et les droits LGBT sous ce terme.
Un rapport controversé du Secrétaire Général publié en Décembre a employé ce terme problématique à la place du vocabulaire convenu dans objectifs l’année dernière par l’Assemblée Générale, et a suggéré aux pays d’écouter les groupes LGBT.
La révision établira des objectifs universels concernant les questions sociales, économiques et environnementales (contrairement aux schémas de développement précédents qui visaient à aider les pays pauvres à atteindre le niveau de base du développement). 17 objectifs et 169 cibles à atteindre accordés l’année dernière par l’Assemblée Générale sont le point de départ des négociations.
Le programme inclus les problèmes sociaux comme la lutte contre la pauvreté et la faim, l’amélioration de la santé et de l’éducation, mais également des revendications pour relancer la croissance économique et abordera également les problèmes tels que le changement climatique, la déforestation et la dégradation marine.
Seulement quelques gouvernements contestent l’utilité de cette approche. Mardi, le Canada a argumenté que le programme devrait se centrer sur « les plus pauvres des pauvres » et sur moins d’objectifs et de cibles à atteindre. Mais sa vision ne fait pas écho chez les autres délégations ; chacun veut que ses propres intérêts restent le centre d’attention.
Pour la majeure partie des pays il reste à définir comment se mettront en place les objectifs accordés et comment se jugera leurs avancée, avec une division claire et nette entre les pays développés et ceux en voie de développement. Il y a un désaccord continuel sur le degré de participation que le Secrétaire Général et l’énorme bureaucratie de l’ONU qu’il dirige devraient avoir dans la planification du nouveau schéma de développement.
Dans le rapport de Décembre, le Secrétaire Général a insinué que les bureaucrates de l’ONU devraient procéder à une « révision technique » de chaque objectif et cible à atteindre, avant la conclusion du programme de développement. Il a également proposé une réorganisation des objectifs à travers six « éléments essentiels ».
Ces actions sont largement considérées comme une intrusion dans la prérogative des états membres de l’ONU pour définir et décider le nouveau plan de développement. Le G-77 et la Chine, un bloc de 137 pays en voie de développement, ont fait de sévères déclarations affirmant que les objectifs « ne devraient pas être soumis à révision à huis clos par une poignée d’experts triés sur le volet ».
La participation de la bureaucratie de l’ONU dans l’élaboration de données et d’indicateurs pour superviser les objectifs et les cibles à atteindre est largement acceptée, à condition que les pays puissent choisir les indicateurs au niveau national.
L’incertitude sur les détails du programme post 2015 continuera jusqu’en juillet, au moment où se conclura une conférence internationale sur le financement de ce développement. Le succès de ce nouveau programme dépendra de si cet accord est scellé.
Une première ébauche du nouveau programme de développement est attendue pour le mois de Mai. Le document doit être conclu pour la fin Septembre, lorsque les leaders mondiaux se dirigeront à l’ONU pour approuver le programme de développement post 2015.
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