Pendant que l’Onu travaille dur, les militants de l’IVG intensifient les pressions
NEW YORK, 24 octobre (C-Fam) Une fois les dirigeants du monde entier repartis, le travail trivial reprend.
Ceux qui sont restés au siège de l’Onu, les ambassadeurs, leurs représentants, les fonctionnaires de l’Onu, se penchent désormais sur des centaines de résolutions sur des sujets banals, qui vont du budget biannuel de 5,5$ milliards de l’Onu, à la lutte contre la guerre et la promotion des droits de l’homme. L’année dernière, l’Assemblée générale a adopté 316 résolutions.
Le sujet le plus important cette année est le nouveau programme de développement sensé remplacer les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les négociations sur ce qui devrait être les priorités de l’agenda post 2015 du développement sont en cours depuis déjà deux ans.
Cette année, un groupe de travail de l’Assemblée générale, fort de la participation de la plupart des Etats membres de l’Onu, a proposé 17 objectifs pour le développement durable. Ils ont essayé de trouver un équilibre entre les objectifs des pays riches et des pays pauvres.
Les pays pauvres souhaitent des engagements concrets qui améliorent la vie de leurs population. Les pays riches veulent limiter leurs engagements, tout en promouvant les valeurs et normes occidentales.
Les militants de l’avortement travaillent dur pour obtenir leur part du gâteau, et ont mobilisé quelques Etats de leur côté. Ils souhaitent que la santé sexuelle et reproductive devienne une priorité, afin de recevoir plus de financement, de pouvoir se développer géographiquement. Ils militent activement en faveur d’un meilleur accès à l’avortement dans le cadre de leur campagne onusienne, qui vise à faire de l’avortement un droit de l’homme.
La semaine dernière, lors d’une réunion à l’Onu, une représentante suisse a demandé à Nicole Ameline, présidente du comité sur le suivi du restect des traités de protection des droits des femmes, si le comité avait une position sur la question de l’avortement, en particulier pour les cas de viol ou de handicap. Sa réponse a été floue. Elle a déclaré que le comité « n’avait aucune exigence particulière » quant à l’avortement. Et d’ajouter en hésitant que le comité pensait dans ces cas, les états devraient « … potentiellement… permettre l’avortement. »
« Nous pensons que notre position se défend », a-t-elle ajouté.
Les négociations finales de l’agenda du développement débutent véritablement en début 2015, et les accords devraient être adoptés en début septembre. Les ambassadeurs du Kenya et de l’Irlande vont faciliter les pourparlers. Un rapport très attendu du secrétaire général sur les consultations et activités sur les deux dernières années devrait être publié le mois prochain. Il est sensé jouer le rôle de tremplin pour les négociations, même s’il reflètera en particulier les aspirations des Etats donateurs, devant lesquels le secrétaire général est responsable.
Pour les négociations à venir, les pays riches partent avec un avantage notable. D’une part, ils sont les contributeurs principaux à l’Onu, ce qui ne manque pas d’influencer les employés et hauts fonctionnaires de l’organisation ( 16 Etats membres contribuent au budget de l’Onu à hauteur de 80%, et 128 autres Etats contribuent seulement à hauteur de 1% du budget de l’Onu). Par ailleurs, ils fournissent aux pays pauvres une assistance bilatérale, et exigent en retour un droit de regard sur la manière dont leurs fonds sont dépensés. Par ailleurs, le personnel qualifié du siège de l’Onu est composé pour la plupart de ressortissants de pays riches. Les négociations de l’Onu peuvent être décourageantes pour ceux des pays en développement. Compte tenu de leur nombre, leurs efforts se limitent à faire en sorte de recevoir les aides.
Alors que les pays riches ont beaucoup en jeu en terme d’investissement à l’Onu, les pays pauvres comptent sur le soutien et les conseils de l’Onu pour leur survie. C’est pourquoi l’agenda post-2015 pour le développement est un instrument si puissant. Quelque soit son contenu final, le nouveau programme deviendra le point de convergence du travail de l’Onu, des investissements gouvernements, et d’environ 130 milliards de dollars officiels d’assistance au développement par an.
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