Sound of Freedom : Les obstacles mondiaux à la lutte contre le trafic sexuel des enfants Stefano Gennarini

By Stefano Gennarini, J.D.

NEW YORK, le 28 juillet (C-Fam) Les gouvernements qui protègent la pornographie et la prostitution représentent peut-être le plus grand obstacle à la protection des femmes et des enfants contre les trafiquants sexuels.

Le succès inattendu du film « Sound of Freedom », qui met en pleine lumière le trafic sexuel des enfants, a généré plus de 100 millions de dollars au box-office américain. Mais que fait la communauté internationale pour lutter contre le trafic sexuel et quels sont certains des obstacles à l’éradication du trafic sexuel des enfants ?

L’Assemblée générale des Nations Unies n’est pas restée inactive en matière de débats et d’adoption de traités et de résolutions contre la traite.

Il existe deux traités internationaux contraignants contre le trafic sexuel, le « Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes » et le « Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants », ratifié par presque tous les pays du monde.

L’Assemblée générale a chargé le système des Nations Unies de lutter contre la traite dans un « Plan d’action mondial » contre la traite depuis 2010, et les pays occidentaux ont versé des millions d’aide bilatéralement. L’Agence américaine pour le développement international, USAID, a fourni à elle seule plus de 370 millions de dollars pour lutter contre la traite des êtres humains dans près de 90 pays depuis 2000. Des dizaines d’événements sont organisés chaque année au siège de l’ONU pour lutter contre la traite, appelée parfois « esclavage moderne ».

Malgré toute cette attention internationale, il est largement reconnu que le trafic sexuel continue de croître en fréquence et en brutalité, en particulier envers les enfants.

Il existe de plus en plus de preuves indiquant que la prostitution légale et la pornographie sont des facteurs qui contribuent à cette augmentation. Des preuves montrent que la prostitution et la pornographie accroissent le trafic sexuel, la déviance sexuelle et contribuent au trafic sexuel des enfants.

Alors que de nombreux pays traditionnels réprimeraient volontiers la prostitution et s’attaqueraient à l’industrie de la pornographie, les pays occidentaux résistent aux efforts visant à présenter la pornographie et la prostitution sous un jour négatif.

En effet, les pays occidentaux sont à l’avant-garde de la promotion de la liberté sexuelle sans entraves, y compris la prostitution légale et la pornographie, et n’ont jusqu’à présent pas voulu reconnaître le rôle qu’elles jouent dans le trafic sexuel.

Le traité international contre la traite, par exemple, n’aborde que « l’exploitation de la prostitution d’autrui » et non l’achat et la vente de services sexuels comme actes intrinsèquement dégradants et criminels. Ces dernières années, les pays occidentaux et les agences des Nations Unies se sont associés pour promouvoir la prostitution légale comme nécessaire à la lutte contre le VIH/sida et ont même qualifié le « travail sexuel » de forme d’autonomisation des femmes, suscitant de toute part les critiques des groupes anti-traite.

De même, pour la pornographie, il existe un traité de 1923 contre les objets obscènes, antérieur aux Nations Unies, qui croupit depuis 100 ans avec seulement une poignée de ratifications.

Au lieu de lutter contre la pornographie, les pays occidentaux l’acceptent comme une forme d’art ou de divertissement, ou comme un contenu protégé par la liberté d’expression. Ils ont même encouragé les agences des Nations Unies à promouvoir l’utilisation de la pornographie pour les enfants comme normale et saine. C’est un changement par rapport à il y a seulement trente ans, quand une conférence historique des Nations Unies sur les questions féminines à Pékin condamnait sans vergogne la pornographie pour objectification des femmes.

Il convient de souligner que la majeure partie de la pornographie produite et consommée aux États-Unis est passible de poursuites en vertu de la loi fédérale. Les procureurs sous les administrations aussi bien républicaines que démocrates n’ont montré aucun intérêt à suivre la loi.

Malgré ces tendances décourageantes, de nombreuses sociétés donnent des signes que la prédilection occidentale pour l’autonomie sexuelle sans entraves pourrait ne pas durer éternellement. Il existe un mouvement international populaire croissant contre la pornographie et la prostitution, attirant l’attention non seulement sur la façon dont celles-ci contribuent au trafic sexuel, mais aussi sur la façon dont elles nuisent aux individus, aux familles et à la société.

À l’automne dernier, l’Assemblée générale a évoqué pour la première fois la nécessité de punir et de lutter contre la « demande » de pornographie et de prostitution dans une déclaration politique contre la traite. Bien que cela soit loin de condamner la pornographie ou la prostitution en soi, c’est peut-être le début de la lutte contre les causes profondes qui alimentent le trafic sexuel.

« Sound of Freedom » est un thriller basé sur l’histoire vraie de Tim Ballard, le fondateur d’Operation Underground Railroad, une organisation à but non lucratif consacrée à l’aide gratuite aux victimes du trafic sexuel des enfants. Selon certaines estimations, le trafic sexuel des enfants représente une industrie de 150 milliards de dollars. Les États-Unis sont le plus grand marché pour le trafic sexuel des enfants selon les réalisateurs du film.