Sous l’emprise de l’avortement, les pays riches détournent la résolution de l’ONU sur les femmes et la pauvreté

By Iulia-Elena Cazan | February 29, 2024

NEW YORK, 1er mars (C-Fam) Les pays occidentaux tentent de détourner l’attention d’une prochaine résolution de l’ONU de la nécessité de sortir les femmes de la pauvreté pour se concentrer sur la promotion de l’avortement et de l’idéologie du genre. Les pays en développement ont réagi.

Chaque année, la Commission de la condition de la femme (CSW) organise une réunion de type conférence à l’ONU où elle invite des diplomates, du personnel de l’ONU et la société civile à des dialogues interactifs et des tables rondes sur des thèmes liés à l’égalité des femmes. La session se termine par une résolution adoptée par les États membres de l’ONU. Cette année, les pays progressistes ont proposé un texte qui donne la priorité à l’accès à l’avortement et à l’idéologie du genre comme clés déterminantes de l’autonomisation des femmes.

Les pays en développement y ont vu une tentative de détourner une résolution qui pourrait autrement offrir une réelle aide aux femmes en imposant une doctrine progressiste mondialiste qui, en fin de compte, sape la souveraineté nationale de nombreux États membres, ainsi que les croyances morales et religieuses profondément ancrées de leurs peuples.

Alors que le thème de la 68e session de la CSW est « Accélérer la réalisation de l’égalité des sexes… en luttant contre la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective de genre », les pays occidentaux tentent de remplir le texte avec des termes controversés pour les pays traditionnels et qui n’ont que des liens lointains avec ces pays par rapport au thème central de la séance.

Le projet de texte initial de 11 pages faisait référence à sept reprises à la « santé sexuelle et reproductive » (SSR), un terme stratégiquement utilisé par les pays occidentaux pour promouvoir l’accès à l’avortement, notamment dans le contexte de la création de programmes qui enseigneraient aux enfants l’avortement et la santé sexuelle. L’UE et le Royaume-Uni ont demandé à plusieurs reprises l’inclusion du langage SSR. Conformément à ses priorités pour 2024 dans les forums des droits de l’homme des Nations Unies, l’UE a revendiqué la SSR dans au moins huit sections différentes du document.

Pour la toute première fois, l’administration Biden a lancé un appel direct à l’inclusion du terme problématique « santé et droits sexuels et reproductifs », une expression controversée qui manque de consensus et est utilisée pour promouvoir les « droits sexuels ». Ce terme n’est pas correctement défini à l’ONU et pourrait être interprété comme exigeant une éducation sexuelle complète et incluant des efforts visant à redéfinir les normes autour de la sexualité humaine. La priorité accordée par les États-Unis à l’accès à l’avortement et à l’idéologie du genre comme moyen de « soutenir » les femmes s’est également reflétée lors d’une réunion du Conseil d’administration d’ONU Femmes, où le conseil d’administration a partagé son engagement en faveur de la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs.

Les pays en développement, pour lesquels cette résolution est sans doute la plus importante, rejettent ce discours controversé selon lequel si les femmes n’avortent pas leurs enfants, elles ne pourront pas réaliser leur plein potentiel ni vivre une bonne vie. Ils se sont plaints du fait que le texte initial manquait de références à ce qui compte vraiment pour les femmes pauvres : le langage sur la famille, par exemple, et la meilleure façon de soutenir les femmes dans le contexte familial.

Les pays en développement ont soumis des commentaires demandant l’inclusion de protections sociales adaptées à la famille et de politiques axées sur la famille pour « lutter contre la pauvreté familiale et l’exclusion sociale… en… abordant les aspects multidimensionnels de la pauvreté, en mettant l’accent sur l’éducation, la santé, l’emploi, la sécurité sociale… ». Les pays traditionnels ont également demandé à la Commission de reconnaître que « l’importance sociale de la maternité, de la maternité… devrait être reconnue et incluse dans le contexte de l’éradication de la pauvreté. »

Des négociations sur le texte sont actuellement en cours, facilitées par la mission permanente des Pays-Bas auprès de l’ONU. Les États membres devraient parvenir à une version finale d’ici fin mars.