Un nouvel article révèle un complot pour contourner le droit américain et faire de l’avortement un droit humanitaire

By Marianna Orlandi, Ph.D.

WASHINGTON, le 4 mars (C-Fam). Les groupes favorables à l’avortement et les bureaucrates de l’ONU tentent de s’approprier le terrain humanitaire pour forcer tous les groupes y œuvrant à proposer des avortements aux victimes de viols dans les zones de conflits.

Dans « L’avortement et le droit de la guerre : subvertir l’humanitarisme par décrets exécutoires », Susan Yoshihara, vice-présidente à la recherche chez C-Fam, et éditeur du Friday Fax, détaille les dernières tentatives pour imposer un droit international à l’avortement « par la ruse », cette fois-ci pour les victimes de viols dans les zones de conflits.

Mme Yoshihara démontre d’une part, que la genèse de ce plaidoyer se trouve au sein du système des Nations Unies et des derniers documents dans lesquels les bureaucrates de l’ONU affirment que l’avortement est un droit humanitaire, et, d’autre part, elle démontre que les partisans de l’avortement ne peuvent prétendre s’appuyer sur le droit humanitaire.

Le droit international humanitaire, également appelé le « droit de la guerre », protège les civils et autres non-combattants des mauvais traitements lors de conflits. Il s’agit d’une branche respectée et très bien établie du droit international qui est obligatoire pour tous les pays.

Les groupes pro-avortement ont mis au point un nouvel objectif pour le droit humanitaire, à savoir : faire avorter les enfants conçus lors des viols au cours de conflits ; et ils ont réussi à convaincre les responsables et le personnel des Nations Unies que la réponse aux viols de guerres est l’avortement.

Il n’y a pas de fondement juridique à un droit humanitaire à l’avortement, selon Mme Yoshihara. Ni le droit humanitaire, ni les droits de l’homme ne créent un droit à l’avortement, dans aucune circonstance. En fait, un tel droit est en contradiction avec l’obligation contraignante des Etats de protéger la vie et d’autres principes bien établis du droit international.

Le « Global Justice Centre » est l’un des groupes les plus virulents à la pointe du combat pour l’avortement humanitaire. Cette ONG est dirigée par Janet Benshoof, qui a fondé l’association juridique pro-avortement « Centre pour les droits reproductifs » dans les années 1990.

En ce qui concerne Benshoof, celle-ci se fonde sur des recommandations non contraignantes des bureaucrates et experts onusiens. Ainsi, selon Yoshihara, Benshoof tente de créer de toute pièce et par elle-même de nouvelles obligations humanitaires.

Parmi les obstacles à la consécration d’un droit humanitaire à l’avortement se trouvent les restrictions sur les contributions fiscales américaines. Le Global Justice Center a ouvert la voie en faisant valoir que la « loi Helms », une loi américaine interdisant l’utilisation de l’aide étrangère pour assurer ou promouvoir l’avortement, viole les conventions de Genève, qui contiennent les obligations fondamentales du droit international humanitaire. Benshoof a porté ces revendications devant les Nations Unies et la Commission européenne et ces institutions internationales l’ont bien déboutée.

Claus Sorensen, directeur général de la Commission européenne pour l’aide humanitaire et la protection civile, a répondu à ces demandes : « Ni le droit international humanitaire, ni le droit international des droits de l’homme ne font explicitement référence au droit à l’avortement », et a mis en garde contre un lobbying de l’avortement qui pourrait porter atteinte à l’humanitarisme en lui-même. « La loi n’est exécutoire que si les agences humanitaires demandent à leur personnel opérant dans un pays de se conformer aux lois de ce pays. »

La revendication d’un droit humanitaire à l’avortement contredit le principe fondamental du consentement en droit humanitaire. Même l’interprétation du Comité de la Croix rouge internationale des Conventions de Genève s’accorde sur ce point : l’avortement ne peut pas être financé ni effectué là où la vie à naître est protégée. Cela, même si en effet, comme Susan Yoshihara s’en inquiète, et que les dernières nouvelles le confirment, la loi Helms est menacée. Hillary Clinton et Bernie Sanders ont tous deux promis de l’abroger.

Mme Yoshihara illustre aussi comment, malheureusement, ce genre de plaidoyer contribue à la stigmatisation de milliers d’enfants nés d’un viol pendant la guerre. Ces enfants ne sont mentionnés nulle part dans les projets humanitaires ni dans les plans de développement post-conflit.

Traduit par Anne-Claire Foltzenlogel