Une experte en droits humains demande la fin de la gestation par autrui
NEW YORK, 17 octobre (C-Fam) Une experte en droits humains auprès des Nations Unies, qui a dénoncé la marchandisation des femmes et des filles par la prostitution et la pornographie, a aussi appelé à l’abolition de la GPA (gestation par autrui). Cela a paru dans son dernier rapport pour l’Assemblée Générale.
Reem Alsalem, la Rapporteuse Spéciale sur la violence contre les femmes et les filles, explique que les mères porteuses sont souvent confrontées à des contraintes physiques et économiques, à des risques pour leur santé, et privées d’intimité et de vie familiale. Les enfants nés de ces arrangements souffrent psychologiquement d’être arrachés à la naissance à la seule mère qu’ils ont jamais connue, et ont un risque accru d’être victimes de traite, apatrides, ou abandonnés quand les arrangements échouent.
« Et pourtant, les enfants nés de mères porteuses doivent se considérer comme chanceux, dit Alsalem, puisque de nombreuses gestations par autrui sont interrompues de force et arbitrairement, à n’importe quel stade, à la seule demande des commanditaires. »
Elle établit des comparaisons entre la gestation par autrui et ses travaux précédents sur la prostitution et la pornographie, disant que toutes ces pratiques exploitent les femmes et les filles, particulièrement celles qui sont pauvres. Toutes ces pratiques sont rendues possibles par la complicité d’acteurs étatiques et non-étatiques, argumente-t-elle. Elle propose un modèle abolitionniste pour éradiquer la gestation par autrui, similaire à celui qu’elle a promu concernant la prostitution (le dénommé « modèle nordique ») dans lequel les clients sont criminalisés.
Le rapport d’Alsalem a été complimenté par la ministre des familles d’Italie, Eugenia Roccella, qui a souligné la position ferme de son pays contre la GPA, qu’elle soit pratiquée en Italie ou à l’étranger par des citoyens italiens.
L’Australie, au contraire, a reconnu l’exploitation qui arrive dans les marchés non régulés de gestation par autrui, mais insiste qu’elle peut être pratiquée de façon éthique et qu’elle offre une « voie sure et compatissante vers la parentalité » quand elle est strictement régulée.
Le représentant de l’Union Européenne a pris note du rapport d’Alsalem et a dénoncé les pratiques d’exploitation liées à la GPA, sans aller jusqu’à condamner entièrement cette pratique, reconnaissant la « diversité des opinions ».
Plus tôt ce mois-ci, un groupe de membres du parti conservateur au Parlement Européen “Patriotes pour l’Europe” a introduit une question parlementaire à la Commission Européenne, prenant acte du rapport d’Alsalem et demandant si la Commission a l’intention de « promouvoir l’adoption d’une interdiction internationale de la GPA, alignée sur le principe de dignité humaine entériné dans la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne. »
Avant de présenter son rapport à l’Assemblée Générale, Alsalem a participé à un évènement sur l’abolition de la GPA tenu par l’Italie, qui a interdit la GPA en 2024. En Septembre, la Slovaquie a aussi interdit la GPA et a voté une loi pour ne reconnaitre que deux genres, déterminés biologiquement : masculin et féminin.
Des organisations de la société civile aussi bien que des gouvernements nationaux ont pris position contre la GPA. Récemment une lettre commune appelant à l’abolition de la GPA et exprimant son soutien au rapport d’Alsalem a été signé par plus de 180 organisations, comprenant C-Fam, l’éditeur du Friday Fax.
Dans ses travaux sur la prostitution et la pornographie et l’importance du sexe biologique, Alsalem a trouvé des soutiens parmi les féministes progressistes comme parmi les conservateurs, ainsi qu’une forte opposition. Cependant, parmi les groupes promouvant l’idéologie du genre et la normalisation du « travail du sexe », beaucoup n’ont pas pris formellement position en faveur de la GPA.
Prenant en compte les polémiques précédentes, Alsalem a rappel à l’Assemblée Générale que « l’objectif premier de l’exercice de ce mandat n’est pas d’être populaire.”
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