Le « Sommet du Futur » adopte des accords afin de transformer la gouvernance mondiale

By | September 26, 2024

NEW YORK, 26 septembre (C-Fam) Les dirigeants mondiaux ont adopté trois accords pour « booster » les réformes de l’ONU, la gouvernance numérique mondiale et l’action climatique lors du Sommet du Futur de l’ONU cette semaine.

« Nous sommes ici pour ramener le multilatéralisme du bord du gouffre », a annoncé de manière spectaculaire le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors de l’adoption des accords. « J’ai appelé à ce sommet parce que notre monde déraille. » Guterres a déclaré que le système des Nations Unies était « incapable de répondre » aux défis mondiaux et avait grandement besoin de réformes.

Les trois accords qu’il a poussé les pays à adopter établissent de nouveaux processus bureaucratiques pour régir l’intelligence artificielle et les technologies de l’information, y compris par la censure, et ils ouvrent la porte à l’octroi au secrétaire général de l’ONU de pouvoirs d’urgence mondiaux renforcés en cas de crise économique, de guerre ou de catastrophe naturelle.

L’accord sur la technologie, le Pacte Numérique Mondial, est présenté comme le premier accord international global sur les technologies de l’information et l’intelligence artificielle. Les gouvernements s’engagent à créer un « groupe scientifique international » au sein de l’organisation des Nations Unies pour régir l’intelligence artificielle à l’échelle mondiale.

Le pacte numérique engage également les pays à créer des technologies et des systèmes de données « interopérables » au-delà des frontières et des plateformes technologiques. Il s’agit d’un élément clé de la vision du Secrétaire général de l’ONU d’une « Organisation des Nations Unies 2.0 ». L’interopérabilité a pour objectif de créer une bureaucratie et une infrastructure numériques mondiales tentaculaires, exigeant des identifiants numériques pour que tous les individus puissent accéder aux services publics et aux soins de santé, et fournissant un retour d’information et une évaluation en temps réel des politiques et des programmes.

L’accord vise en outre à éradiquer la « mésinformation » et la « désinformation » grâce à une série de mécanismes de censure à tous les niveaux de la production, de la diffusion et de la consommation de l’information. Par exemple, l’accord engage les pays à « coopérer au niveau international pour relever le défi de la mésinformation, de la désinformation et des discours de haine en ligne ». Il exige « des normes de données et de métadonnées conçues pour prévenir et traiter les préjugés, la discrimination ou les violations des droits de l’homme ». Il appelle à « des programmes d’éducation aux médias numériques et à l’information pour garantir que tous les utilisateurs disposent des compétences et des connaissances nécessaires pour interagir de manière sûre et critique avec les contenus et les fournisseurs d’informations ».

L’une des sections les plus controversées de l’accord connu sous le nom de Pacte pour l’avenir était la section sur les « chocs mondiaux ». Le Secrétaire général de l’ONU a demandé aux pays de lui donner des pouvoirs d’urgence pour une « réponse immédiate et coordonnée aux chocs mondiaux complexes » en cas de crise financière, d’urgence climatique, de pandémie et de guerre. L’Assemblée générale n’a pas donné au Secrétaire général de mandat clair à cet égard. Cependant, le Pacte pour l’Avenir ouvre la porte à une telle possibilité. Il reconnaît un rôle au Secrétaire général pour « réunir les États membres, promouvoir la coordination de l’ensemble du système multilatéral et s’engager avec les parties prenantes concernées en réponse aux crises » et il demande au Secrétaire général « d’envisager des approches pour renforcer la réponse du système des Nations Unies aux chocs mondiaux complexes ».

La seule note de discorde lors de l’adoption a été émise par l’Argentine et la Russie. La ministre des Affaires étrangères argentine Diana Mondino a dissocié son pays de l’accord en déclarant qu’il ralentirait les réformes du gouvernement Millei. La Fédération de Russie a tenté d’ajouter à l’accord une clause interdisant « l’ingérence dans les affaires intérieures des États ». L’Assemblée générale a décidé à une écrasante majorité de ne pas examiner du tout l’amendement de la Russie.

Les dirigeants mondiaux n’ont pas eu beaucoup de temps pour expliquer officiellement les accords bureaucratiques qu’ils venaient d’adopter. Les uns après les autres, les présidents, les premiers ministres et les monarques ont vu leurs micros automatiquement coupés par un minuteur numérique avant qu’ils puissent terminer leurs remarques.