Compléments sur la nomination d’un médiateur LGBT aux Nations Unies, Les Nations s’y opposent

By Stefano Gennarini, J.D. | October 8, 2016

NEW YORK, 7 Octobre (C-Fam) La semaine dernière, le conseil pour les Droits de l’Homme a nommé un membre actif  engagé dans la défense des droits des homosexuels comme médiateur aux Nations Unies des questions LGBT.

Cette nomination confirme la présomption que ce poste nouvellement créé ne se bornera pas à traiter des violences contre les individus qui se revendiquent lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenre (LGBT) mais servira plutôt à promouvoir un vaste programme sur les droits sexuels. Les 57 États de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ont dénoncé le processus menant  à une décision autant « conflictuelle que contestable. »

Un délégué d’Arabie Saoudite, s’exprimant sur l’attitude de l’OCI, a prévenu ses collègues des « conséquences négatives » qu’engendreraient inévitablement la nomination du professeur de droit thaïlandais Vitit Muntarbhorn au poste d’expert indépendant sur la violence et les discriminations basées sur les orientations sexuelles et l’identité du genre.

Muntarbhorn a été l’un des principaux auteurs de Yogyakarta Principles, un manifeste sur l’avancée des nouveaux droits spécifiques internationaux LGBT

Le document soutient que la loi internationale oblige les états à donner des statuts particuliers aux relations entre individus de même sexe, à décriminaliser la sodomie partout, à promouvoir l’acceptation de l’homosexualité, à limiter la liberté des discours et des religions, et à accepter des nouvelles obligations qui ne sont pas internationalement reconnues.

L’OCI a dit qu’aucun des ses membres « n’interagirait » avec ce nouveau poste.

Le groupe a rajouté que ce mandat violait les « sensibilités culturelles et religieuses » de la majorité des gens dans le monde. Ils ont averti que les partisans des droits LGBT devaient « comprendre les conséquences de cette initiative profondément source de division ».

“En ce qui nous concerne, ce poste n’existe pas” a rapporté  le délégué russe. La Fédération de Russie s’est opposée au mandat comme un essai pour « imposer certains modèles comportementaux ».

On prévoit la contestation de la nomination de Muntabhorn par l’Assemblée Générale des Nations Unies le mois prochain. Les 54 états du groupe africain présenteront probablement le travail du conseil des Droits de l’Homme, comprenant le nouveau poste LGBT, à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il reste encore incertain si ce groupe cherchera à suspendre la mise en œuvre de la résolution adoptée en Juin ou juste approuver sans discuter la nomination du nouveau médiateur LGBT. Le groupe doit maintenant prendre position commune contre le mandat.

Quelques délégués, qui s’opposent au mandat, pensent que les essais pour suspendre ou mettre entre parenthèse ce mandat seraient voués à l’échec. C’est ce qui s’est passé, en mars dernier, quand il a été question de renverser la décision du secrétaire général d’allouer des primes de mariage aux membres homosexuels de l’encadrement des Nations Unies. Mais les experts disent que ce vote ne devrait pas être considéré comme annonciateur d’un succès probable du vote en faveur du nouveau mandat LGBT.

Ce vote avait impliqué des obscures affaires personnelles internes aux Nations Unies dans le traitement du budget des Nations Unies par le comité. 70 pays s’étaient abstenus, incapables de soutenir la cause LGBT du fait de leur propre situation politique et sociale, incapables également de s’y opposer du fait de la pression des USA et de l’Europe. Au final, 80 pays avaient voté « pour » de telles allocations et 43 « contre ».

Parce que le présent vote concerne un sujet qui implique directement tous les états, les 70 abstentions qui ne furent pas pris en compte en mars dernier, reviendraient sur le tapis dès lors qu’une abstention pourrait avoir des conséquences politiques.