La France ignore le Comité de l’ONU pour les personnes handicapées et euthanasie un homme paralysé

By Stefano Gennarini, J.D. | July 12, 2019

NEW YORK, le 12 juillet (C-Fam) Le processus de mise à mort enclanché il y a plus d’une semaine et ayant abouti mercredi à la mort de Vincent Lambert, a été délibérément décidé par des médecins français.

A la suite d’un accident de la route il y a 11 ans, V. Lambert était paralysé et vivait en état de conscience minimale. Il s’est accroché à la vie durant neuf jours sans nourriture ni eau.

La semaine dernière, un jugement de la Cour de cassation française avait donné au médecin de V. Lambert le feu vert pour le tuer. La Cour de cassation et le gouvernement français ont ignoré la demande émise le mois dernier par le Comité de l’ONU des droits des personnes handicapées (CDPH) de stopper la privation d’alimentation de V. Lambert pour permettre l’étude de son cas par le Comité.

La semaine dernière, la mère de V. Lambert a imploré le Conseil des droits de l’homme à Genève d’arrêter l’action des médecins français. Elle a fondu en larmes en expliquant que ce qui se passait était un “assassinat”.

“Vincent n’est pas en fin de vie; Vincent n’est pas un légume. Je n’ai jamais vu un légume qui tourne la tête quand on l’appelle”, a plaidé la maman de V. Lambert la semaine dernière à Genève. Elle a déclaré avoir des preuves photographiques allant à l’encontre du discours dominant dans la presse française qui présente V. Lambert comme un “légume”.

V. Lambert a survécu à au moins deux autres tentatives antérieures de privation d’hydratation et de nourriture. Un jugement de la Cour d’appel de Paris avait ordonné la reprise de l’alimentation de V. Lambert le mois dernier, mais le Conseil d’Etat a contredit le jugement dans ce que les observateurs considère comme un jugement procédural cynique.

Les experts médicaux ont déclaré que la survie opiniâtre de V. Lambert montrait sa forte volonté de vivre. Selon ses parents, la première fois qu’on lui a dit que les médecins voulaient l’euthanasier, il a pleuré.

Les parents de V. Lambert on mené durant des années une bataille judiciaire pour empêcher sa privation d’alimentation et d’hydratation. Ils disaient que ce n’était pas une nécessité médicale car il ne souffrait pas. Ils répétaient qu’il avait un niveau de conscience suffisant pour communiquer avec eux, même s’il n’était pas en mesure de parler.

Cependant, Rachel Lambert, sa femme affirmait que V. Lambert ne voulait pas vivre dans cet état et que sa vie ne valait pas la peine d’être vécue. Elle affirmait que V. Lambert avait

lui-même exprimé ce souhait alors qu’il était conscient.

Les avocats de V. Lambert ont mis en doute les paroles de sa femme. Ils ont démontré que Rachel Lambert ne s’était rappelé ces conversations que cinq ans après l’accident de Vincent, et seulement après avoir échangé avec des médecins favorables à l’euthanasie. De plus, alors que six des huit membres de la fratrie acceptaient l’euthanasie de leur frère, un seul se rappelle qu’un tel voeux ait pu être émis par V. Lambert lui-même . Les avocats ont aussi argué que V. Lambert, n’a pas laissé de directives écrites de fin de vie alors même qu’il était infirmier et par conséquent familier des directives anticipées.

En 2015, La Cour européenne des droits de l’homme a donné le feu vert aux médecins français pour euthanasier V. Lambert. La loi française n’autorise pas l’euthanasie, c’est pourquoi les médecins français ont appelé la privation d’hydratation et d’alimentation de V. Lambert un arrêt de traitements disproportionnés et inutiles.

Plus récemment cette année, le CDPH a demandé au gouvernement français de rétablir l’alimentation et l’hydratation de V. Lambert le temps d’étudier son cas.

Le CDPH doit veiller à l’application par les Etats du Traité de l’ONU pour le droit des personnes handicapées. La France étant inclue dans le protocol facultatif du traité de l’ONU pour les personnes handicapées, le gouvernement français est tenu de prendre en compte les avis du Comité dans les cas comme celui de V. Lambert.